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Et si le président de la République était élu par référendum ?

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Kevin Boodhoo : «Je pense que le gouvernement est bien inspiré d’avoir recours à ce genre de consultation»

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Reza Uteem : «C’est totalement inapproprié d’élire le président de la République au suffrage universel»

La possibilité de recourir au référendum pour des décisions constitutionnelles, l’éventualité de réviser les pouvoirs et un nouveau mode d’élection pour élire le président de la République sont les sujets, entre autres, qui retiennent l’attention dans le discours-programme du gouvernement. Et si le président de la République était élu par référendum ? Kevin Boodhoo, conseiller rouge, et Reza Uteem, député du MMM, répondent à la question.

Que pensez-vous de l’éventualité d’élire le président de la République au suffrage universel ?

Kevin Boodhoo : Je pense que le gouvernement est bien inspiré d’avoir recours à ce genre de consultation puisqu’un référendum donnera l’occasion au peuple de s’exprimer. D’ailleurs dans toutes les grandes démocraties, le référendum est couramment utilisé quand il s’agit de sujets d’intérêt national.

Reza Uteem : Dans le contexte local, c’est totalement inapproprié d’élire le président de la République au suffrage universel car nous n’avons pas une population homogène et, selon moi, cela pourrait donner lieu à certaines surenchères de groupuscules extrémistes, comme c’est le cas en France avec une surmédiatisation des partis d’extrême droite.

Est-ce qu’un tel procédé pourrait être bénéfique au pays ?

Kevin Boodhoo : Un référendum est en fait dans l’intérêt national, d’autant plus que ce n’est pas tous les jours que le peuple est appelé à se prononcer sur un tel sujet. D’ailleurs, le Premier ministre s’est toujours appesanti sur le fait que Maurice est un état de droit et qu’un référendum est un processus purement démocratique.

Reza Uteem : Dans un pays multiracial comme Maurice, je pense qu’il faut maintenir le système de partis et que le président de la République doit être élu par l’Assemblée nationale. Je trouve que c’est un bon compromis, comme c’est le cas en Inde.

Est-ce qu’il y a un moyen d’arriver à un consensus sur la question ?

Kevin Boodhoo : Il y a ceux qui sont carrément contre l’idée même d’un référendum comme proposé dans le discours-programme, tout comme il y a ceux qui pensent que c’est le meilleur moyen d’avoir une idée sur ce que pense la nation. Nos élus ont la tâche, certes, ingrate mais nécessaire, de mettre leurs différends de côté et de trancher objectivement sur la question et de parvenir à un consensus dans l’intérêt national.

Reza Uteem : Je suis en faveur du renforcement des pouvoirs du président pour contrebalancer ceux du Premier ministre, car trop de pouvoir entre les mains d’une seule personne est dangereux et cela peut démontrer des tendances dictatoriales.

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