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«Il est important de connaître les signes précurseurs du suicide»

Une adolescente s’est donné la mort cette semaine en se pendant, alors que vendredi dernier, un autre jeune a tenté d’en finir avec la vie. Ce qui vient allonger la liste de jeunes qui ont recours à cet acte de désespoir. Qu’est-ce qui explique ce phénomène ? Said Ameerbeg, psychologue-sociologue, nous donne son avis d’expert sur ce triste sujet.

Depuis quelque temps, nous constatons qu’il y a de plus en plus de jeunes : un enfant de 11 ans et trois adolescentes en l’espace de quelques mois, qui ont choisi de se donner la mort. Quelle est votre analyse de la situation ?

Au niveau mondial, le taux de suicide et de tentative de suicide augmente considérablement pendant l’adolescence. Le taux de suicide chez les adolescents dans le groupe d’âge 15-19 ans a triplé, selon les récentes données. Il y a environ
10 000 suicides des adolescents signalés chaque année. En outre, il est à noter que le suicide est aussi confirmé chez les jeunes âgés de 9-14 ans, tant dans les pays développés que ceux en voie de développement.

La situation est-elle si alarmante à Maurice ?

Dans notre petite île, les cas de suicide chez les jeunes âgés de 9 à 14 ans sont rares actuellement. Toutefois, il semble que ce moyen de mettre un terme à la vie est devenu courant. Le problème est plus visible chez les adolescents âgés de plus de 14 ans et la plupart sont des garçons.

Qui sont ceux qui sont les plus à risques ?

Pour les jeunes qui grandissent, l’adolescence est une phase de vie pénible entre l’enfance et l’âge adulte. C’est une période avec des possibilités énormes, mais aussi parfois de grande confusion et d’anxiété. C’est un moment où il y a un certain éveil à la sexualité, un sentiment pour faire reconnaître son identité et un besoin d’autonomie qui sont souvent en conflit avec les règles et les attentes formulées par les autres.

Quels sont les signes qui peuvent donner l’alerte chez un jeune qui a des pensées suicidaires ?

La plupart des adolescents qui commettent l’irréparable ou tentent de se suicider donnent un certain type d’avertissement à leurs proches à l’avance. Il est donc important pour les parents de connaître les signes précurseurs.

Comment détecter ces signes précurseurs ?

Le suicide chez des adolescents peut être soudain quand ils sont désespérément bouleversés. Par exemple, lorsque survient une grossesse précoce ou après une rupture avec le petit ami ou encore lorsqu’il est question d’orientation sexuelle.

Certains signes peuvent aussi mettre la puce à l’oreille des proches, notamment lorsqu’un jeune est triste et pleure sans raison. Ou encore lorsqu’il fait montre d’un manque d’intérêt pour les activités qu’il faisait bien ou avec plaisir avant ou lorsqu’il y a des changements dans son apparence, un désintérêt pour l’hygiène ou les soins personnels.

Ceux qui désirent être seuls, qui déclenchent des problèmes avec les amis et connaissances, sont prompts à la colère ou sont inquiets très vite et sans raison valable. Souvent, les adultes peuvent aussi être alertés lorsqu’ils remarquent qu’un jeune est incapable de se concentrer ou de prendre des décisions ou qu’il y a des changements notables dans son poids, ses habitudes de sommeil. S’il souffre d’insomnie et ressent une fatigue extrême par moments… Ce sont souvent des signes que cet ado pense à commettre l’irréparable.

Il faut aussi prêter attention lorsqu’il y a des fugues de la maison, des problèmes comportementaux à l’école, des hallucinations ou lorsque qu’un jeune pense souvent à la mort sans se soucier de l’avenir.

Qu’est-ce qui explique ces comportements ?

Des jeunes qui ont des problèmes et autres mal-être pensent très peu à trouver une solution à cette situation et sont fortement attirés par le suicide comme la seule voie. Les actes suicidaires des très
jeunes tendent à être basés sur
l’impulsion – par exemple, se jeter devant une voiture ou du haut d’un bâtiment –, par comparaison aux actes qui nécessitent une planification, comme l’immolation par le feu ou la prise de pesticides ou autres surdoses de médicaments.

Comment réagir lorsqu’on est en face d’une personne qui a des tendances suicidaires ?

Comme la dépression précède la plupart des suicides, l’identification précoce de cet état et le traitement par les médicaments et la psychothérapie sont des moyens importants pour prévenir le suicide. En général, les efforts de prévention visent à identifier les personnes les plus à risques de se suicider et d’intervenir avant que celles-ci ne deviennent suicidaires. Quelqu’un qui observe les nombreux signes de suicide chez une personne devrait lui demander si elle pense au suicide. Si c’est le cas, l’observateur doit référer le dépressif à un professionnel de la santé mentale, formé à réduire le risque immédiat de suicide et à traiter les problèmes qui ont conduit la personne à envisager de se donner la mort. La plupart des suicides peuvent être évités parce que l’état d’esprit suicidaire est généralement temporaire.

Que doit faire un parent qui a un tel problème à gérer ?
Si les parents apprennent que leur enfant pense au suicide, ils devraient obtenir de l’aide immédiatement. Un médecin peut référer le cas à un psychologue ou un psychiatre ou un psychothérapeute. Si l’adolescent est en situation de crise, le centre de santé psychiatrique peut le diriger vers les centres de traitements appropriés. Certains parents peuvent contacter le Befrienders, une ONG qui lutte contre le suicide.

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