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À la barre

«L’Equal Opportunities Commission ne se contentera pas de recevoir des plaintes, de diligenter des enquêtes et d’instruire des cas devant l’Equal Opportunities Tribunal», dit-il.

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Lorsqu’il ne travaille pas,
c’est à sa fille Julia, 7 ans, qu’il accorde toute son attention.

Récemment nommé à la tête de l’Equal Opportunities Commission, l’homme de loi nous parle de ses projets, ses objectifs et nous raconte
sa vie de père…

Il a d’abord été indécis. «Au départ, je n’en ai pas fait mon coup de foudre. Je me voyais faire des études de lettres ainsi que les sciences politiques», nous confie Me Brian Glover, en parlant du droit. Puis, il y a eu un déclic : «J’ai compris ce que Montesquieu voulait dire lorsqu’il a écrit : ˝Ce n’est point le corps des lois que je cherche, mais leur âme˝. L’interprétation de esprit des lois est vaste et subjective. Cela peut donc créer des incompréhensions et parfois des déceptions.» C’est alors qu’il a fait son choix pour embrasser une longue carrière dans le judiciaire : «Le droit m’a apprivoisé graduellement.»

C’est ce parcours qui a valu à Brian Glover, 43 ans, d’être aujourd’hui nommé à la tête de l’Equal Opportunities Commission, qu’il prend comme une nouvelle mission et à travers laquelle il devra faire ses preuves : «C’est un honneur tout à fait légitime de se mettre au service de son pays. Le système éducatif de notre pays – il a étudié à l’école primaire Notre-Dame-des-Victoires, puis au collège du St-Esprit et à l’université de Middle Temple à Londres – m’a ouvert des portes qui ne sont malheureusement pas accessible, à tous.» Lauréat après ses examens du HSC, Brian Glover a décroché une bourse qui l’a amené à poursuivre des études supérieures en Angleterre : «Le réflexe civique et patriotique voudrait que l’on réponde toujours à l’appel de l’État. De plus, la mission est de nature à m’interpeller. L’injustice et les préjugés me sont indigestes.»

Il le sait : «On ne change pas les mœurs et les manières rien qu’avec les lois.» Et l’avocat connaît d’ores et déjà ses priorités : «L’application pure et simple des lois, sans une véritable sensibilisation et un accompagnement pédagogique, serait une perte de temps et de ressources. Il faut que les gens connaissent et maîtrisent leurs droits et que d’autres comprennent qu’ils ont des obligations. L’Equal Opportunities Commission ne se contentera pas de recevoir des plaintes, de diligenter des enquêtes et d’instruire des cas devant l’Equal Opportunities Tribunal.»

«Je gère les sentiments avec passion»

Selon lui, il faut commencer tout un travail : «Il faut insuffler un nouvel élan, un nouveau dynamisme pour que les aspirations prennent le pas sur la résignation et la désillusion. La commission aura non seulement un rôle de conciliation mais elle devra s’assurer que l’égalité des chances ne se résume pas à un principe de droit, mais qu’elle devienne une égalité de fait.» Et les défis ne lui font pas peur : «Je suis issu d’une famille où le travail est l’élément moteur. J’ai toujours appris que l’on doit mériter ce qu’on veut. Il ne faut jamais attendre que les choses vous tombent du ciel. Voilà pourquoi je crois dans l’égalité des chances.»

Quoi qu’il en soit, Brian Glover sait qu’il y a un temps pour tout. Un temps pour travailler, un temps pour s’occuper de sa vie personnelle. Quel genre d’homme est-il alors dans l’intimité ? «En amour comme en amitié je suis intransigeant et je manque de flexibilité. Je gère les sentiments avec passion et je marche ainsi beaucoup trop à l’affectif. Cela peut toutefois rendre vulnérable. Les mots peuvent blesser. Et les cicatrices restent. » Pour lui, la famille est un concept fédérateur dans la culture mauricienne : «À grande échelle, on peut s’y perdre et se sentir seul dans la foule. Mais en intimité, c’est une valeur refuge où il fait bon vivre.»

D’ailleurs, lorsqu’il n’est pas au bureau, c’est à sa fille, Julia, 7 ans, qu’il accorde toute son attention : «Elle est toute ma vie. Mon rayon de soleil. Ma raison. Un homme devient vraiment un homme lorsqu’il devient père. M’occuper de ma fille est pour moi une véritable passion. Et il en sera toujours ainsi. Jacques Prévert disait qu’il faudrait essayer d’être heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple. Dans mon cas, l’exemple vient d’en bas. Mon bonheur c’est elle.»

Dans ses moments libres, Brian Glover aime aussi s’évader dans la nature, entre autres : «Les plantes et la verdure tout comme le bruit du vent dans les arbres me tirent vers le haut.» La lecture et la musique l’aident aussi à prendre du recul avec le monde du travail : «Je lis aussi Prévert, Baudelaire et les ouvrages politiques et historiques. Gainsbourg et Brel sont pour moi deux grands poètes de la chanson française. Quant au sport, je m’astreins maintenant à une demi-heure d’exercice quotidien. Il faut bien repousser les kilos que la quarantaine nous amène. »

Parmi ses objectifs : «Je voudrais travailler à faire de notre pays un endroit où nos enfants voudront continuer à vivre.» Et son plus grand rêve : «C’est de voir ou savoir ma fille heureuse dans la vie…»

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