Dipkumar Goburdhun, gardien de profession,
utilise son vélo tous les jours.
Le ministre Duval a lancé la campagne Bike to work le 6 avril.
Dans le cadre de la Journée mondiale de la Terre qui sera observée demain, trois ministres dont Xavier Duval, avaient lancé la campagne Bike to work et Walk to work, le 6 avril, enfourchant eux-mêmes des vélos. L’objectif est d’encourager tous ceux qui voyagent par autobus ou en voiture à se rendre au travail à bicyclette en ce 23 avril. La parole à ceux qui utilisent quotidiennement ce mode de transport.
Mon premier a l’avantage de se faufiler partout. Mon second permet de faire de l’exercice car il muscle les cuisses et les mollets, élimine les graisses, dilate des vaisseaux et améliore la circulation sanguine. Mon troisième permet un contact direct avec la nature ou de profiter du soleil. Mon tout est utilisé comme moyen de déplacement, pour faire des randonnées, des petites promenades et dans le milieu sportif. Qui suis-je ? Vous l’avez évidemment deviné, je suis la bicyclette !
Simple outil sportif pour certains, le vélo est considéré par d’autres comme étant LE moyen de transport par excellence. Alors que le ministre des Finances, Xavier Luc Duval, a lancé un appel aux Mauriciens, le 6 avril, pour qu’ils se rendent sur leur lieu de travail à vélo demain, nos inconditionnels de la petite reine, eux, pédalent tous les jours pour aller au boulot.
Voilà 15 ans que Serge Florens, 45 ans, utilise son vélo pour aller travailler. Prof de physique au collège du Saint-Esprit, à Quatre-Bornes, cet habitant de Vacoas a découvert les joies de la bicyclette il y a bien longtemps : «C’est ma sœur Danielle qui m’a encouragé à faire du vélo. Elle allait travailler (au MSIRI) tous les jours à vélo et était coureuse cycliste.»
Une fois lancé, Serge y a pris goût et ne s’est plus arrêté : «Au départ, c’était pour une question pratique, pour éviter les embouteillages, puis, au fil de temps, je me suis habitué et j’ai constaté que c’était une très bonne façon de joindre la fonction utile du vélo, c’est-à-dire, comme un bon mode de transport, à une fonction physique, car sa pratique me permet de garder la forme.»
Un rituel
Car même si l’enseignant possède aujourd’hui une voiture, la bicyclette reste son moyen de transport le plus rapide : «Dans les bons jours, le matin, je fais Vacoas-Quatre-Bornes en dix minutes mais l’après-midi, avec le trafic, cela me prend un peu plus de temps.» Avec le temps, son trajet quotidien est devenu un rituel qui l’aide à bien démarrer sa journée : «Je comprends que certaines personnes puissent avoir des réserves par rapport à l’usage du vélo pour aller travailler. Il y a la question de la fatigue ou encore le fait d’arriver au bureau tout en sueur qui font tiquer, mais de mon côté, j’ai trouvé mon rythme et ça se passe très bien.»
Protection des cyclistes
Pour Serge, il est grand temps que les entreprises commencent à suivre la tendance mondiale, comme en Hollande ou aux Etats-Unis où on privilégie et encourage l’usage du vélo : «Que ce soit à des fins de loisir, de tourisme, comme moyen de transport ou en activité sportive, le vélo c’est la santé. Pour encourager sa pratique, il faudrait que les compagnies pensent à aménager des douches, par exemple, pour permettre à ceux qui utilisent leurs deux- roues de se rafraîchir une fois arrivés au travail.»
D’autres mesures, dit-il, pourraient aussi encourager l’usage du vélo : «Il faut préciser qu’il y a actuellement très peu d’encouragement pour aller travailler à vélo car la travelling allowance pour une voiture est huit à dix fois supérieure à la travelling allowance pour le vélo. Si le gouvernement veut vraiment inciter les gens à prendre leur vélo, il faudra diminuer la travelling allowance pour les voitures et augmenter celle destinée aux cyclistes. Et sur nos routes, la police devrait adopter une attitude plus agressive pour la protection des cyclistes».
David Machabé, 31 ans et habitant Le Hochet, enfourche lui aussi sa bicyclette quotidiennement pour se rendre sur son lieu de travail à I.F Glass, vitrerie, miroiterie, à Baie-du Tombeau : «Cela fait cinq ans que je pédale pour venir bosser. Cela me permet non seulement de ne pas dépenser de l’argent, mais ça me fait aussi gagner du temps et je considère aussi que c’est une forme d’exercice.» Le vélo a également été, pendant des années, une bonne façon de garder la forme pour Amala Appavoo, ex-enseignante à la retraite, qui travaillait à Baie-du-Cap : «J’utilisais ma bicyclette pour aller sur mon lieu de travail et je peux vous dire que c’était très plaisant et agréable.»
Comme elle, Dipkumar Goburdhun, 54 ans, gardien de profession, trouve qu’aller travailler à vélo est une excellente chose : «Je travaille pour une compagnie qui fait dans l’asphaltage des routes, entre autres. Tous les matins je pédale de Poudre d’Or à Bois Rouge en 30 minutes.» Et son vélo, ajoute-t-il, ne le quitte jamais que ce soit pour les courses ou autres déplacements quotidiens. Idem pour Raja Gooheeram, 44 ans et laboureur : «C’est plus qu’un outil de travail, c’est un mode de vie.» Pour lui, le sport par excellence pour jouir d’une bonne santé est évidemment, le cyclisme…