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Anou rakont sa séga la

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Jean-Clément Cangy présentant son nouvel ouvrage.

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Le livre est en vente en librairie, notamment chez Le Cygne, Le Printemps et dans les succursales du Bookcourt.

Dans son dernier ouvrage, Jean-Clément Cangy «touche à un des fondements de notre patrimoine culturel» et met en valeur les ségatiers et ségatières.

La température monte. Le son de la ravanne résonne et donne une cadence sourde et profonde. Sur des rythmes à sonorités africaines se mêlent frénésie et sensualité langoureuse. Les jupes à larges volants virevoltent. Les danseurs guidés par l’ambiance tournoient autour des flammes. Aux résonances de la peau de chèvre, vient se greffer le murmure de la maravanne. Puis arrive le triangle et son «titing titing» aigu et acidulé. Les «chulas» et autres «roulé mama» suivent et donnent le ton. Le séga bat son plein.

C’est dans cette ambiance survoltée que Jean-Clément Cangy, journaliste et auteur de Le makanbo du Morne (2008), et Ruelle de bonne espérance (2009) raconte dans son dernier ouvrage, lancé mardi, Le séga : des origines… à nos jours. «Il était nécessaire de rendre hommage au séga, aux ségatiers et  ségatières. La meilleure façon de le faire était de consigner cet hommage dans un livre qui raconte l’étonnante histoire du séga dans toutes ses dimensions depuis son émergence ancestrale jusqu’à son rayonnement actuel, depuis l’esclavage jusqu’à nos jours», nous déclare l’auteur.

Il aborde ainsi la question de «l’interdit social et de l’anathème» qui a frappé le séga dans le temps : «C’est un fait historique que le séga, à un certain moment de son histoire, a été l’objet de mépris. Serge Lebrasse et Cyril Labonne nous disent dans le livre qu’ils ont été traités de nwars cholos. Cependant, malgré les préjugés dont souffrait alors le séga, Philip Ohsan, alors chef d’orchestre de la police, encouragera Serge Lebrasse à interpréter Madam Ezenn en public. Gérard Cimiotti nous dit aussi dans le livre qu’il lui était interdit de jouer du séga dans des mariages et des fêtes. Mais un jour alors qu’il jouait Ton lamba blanc du malgache Henri Ratsimbazafy, il a profité pour enchaîner avec Madam Ezenn de Serge Lebrasse, contribuant ainsi à faire sauter un verrou social. Ti Frer, Jacques Cantin, Maria Varlez et, plus tard, Cyril Labonne, Roger et Marie-Josée Clency et les autres ont également contribué à faire sauter le verrou du mépris.»

Mais aujourd’hui, nous explique Jean-Clément Cangy, les choses ont changé : «La situation a évolué et on redemande du séga dans les fêtes, sur les estrades officielles, partout. Le séga est aujourd’hui devenu le faire-valoir et la carte de visite de l’industrie touristique.» Le journaliste s’interroge toutefois : «Je ne comprends pas pourquoi le ministère de la Culture et le Bureau Culture et Avenir ont joué aux abonnés absents avec ce projet qui met en valeur et en lumière le séga, les ségatiers et les ségatières. Pourquoi?  Est-ce que mes opinions de journaliste dérangent ?»

Et que pense-t-il de la tendance actuelle en ce qui concerne le séga : «Il y a du bon, du très bon, et du moins non. Il y a de belles musiques quelque fois desservies par des textes quelconques. Il y a des ségas où le tioulé, les encouragements vocaux qu’on entend portent atteinte à la mélodie. Pour ce qui est de la danse, il faut sortir des impasses où cette danse se retrouve des fois. Il faut redonner au séga une chorégraphie créative.» Pour la suite, Jean-Clément Cangy vous invite à découvrir ses histoires dans son livre…

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