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La loi de la discorde

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Nicolas Soopramanien : «A-t-on évalué si l’on pouvait réussir et acquérir des compétences sans passer par des leçons particulières ?»

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Vinod Seegum : Nous ne comprenons pas vraiment cette mesure»

Alors que l’Education Act a été promulguée pour rendre illégales les leçons particulières en Std IV, cette décision ne fait pas l’unanimité. Vinod Seegum, président de la Government Teachers’ Union et Nicolas Soopramanien, psychologue clinicien, membre de la Société des professionnels en psychologie, s’expriment sur le sujet.

Les leçons particulières en Std IV sont désormais illégales depuis que l’Education Act a été promulguée le 15 mars dernier. Qu’en pensez-vous ?

Nicolas Soopramanien : Bien souvent, l’enfant n’a pas son mot à dire. Il est pris dans un système qui lui dicte dès le plus jeune âge que, «sans leçons, tu n’y arriveras pas». L’enfant est victime de la pression qu’il subit de la part de ses parents ou encore de l’enseignant. Il est pris en otage et se doit de respecter l’avis des adultes. Autre question : a-t-on évalué si l’on pouvait réussir et acquérir des compétences sans passer par des leçons particulières ? Bien évidemment que oui. Il y a une chose que le Mauricien n’a pas comprise. Pourquoi avoir recours aux leçons particulières ? C’est avant tout pour un soutien, une aide personnalisée qui est apportée car l’élève n’arrive pas à suivre.

Vinod Seegum : Au niveau de la Government Teachers’ Union, nous ne comprenons pas vraiment cette mesure. Pour nous, cette loi est anticonstitutionnelle car elle va à l’encontre de la liberté d’une personne. Un parent a le droit s’il le souhaite d’envoyer son enfant prendre des leçons particulières. Personne ne peut lui interdire cela. Si un parent a les moyens de payer alors pourquoi l’empêcher de le faire.

Pour beaucoup, ces leçons sont synonymes de fardeau additionnel pour les enfants. Votre réaction ?

Nicolas Soopramanien : Avons-nous pris le temps d’écouter les enfants et de savoir ce qu’ils en pensent ? Nous savons que les enseignants ont des classes surchargées, un syllabus à respecter, etc. Beaucoup n’ont pas les outils nécessaires pour repérer les difficultés chez les enfants : psychomotrice, orthophonique, troubles du comportement, etc. Alors n’est-ce pas là aussi un fardeau pour le système qui n’arrive pas à repérer ces difficultés.

Vinod Seegum : Depuis que cette loi est entrée en vigueur, ils sont plusieurs parents à nous avoir contactés pour nous exprimer leur mécontentement. Ils estiment que les leçons particulières permettent à leurs enfants d’obtenir de meilleurs résultats. Nous avons donc enclenché des démarches pour contester la décision de rendre les leçons particulières illégales.

Y a-t-il, selon vous, un moyen d’arriver à un consensus sur le sujet ?

Nicolas Soopramanien : On aurait dû avoir eu plus de réflexions, de débats sur le sujet et ne pas réfléchir après.

Vinod Seegum : Nous avons intenté une affaire en cours. Nous allons faire confiance à la justice.

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