«C’est un moment mémorable», s’est exclamé Maurice en retrouvant sa nounou et sa filleule Marinika, prénom qu’il avait lui-même choisi.
Moment de pur bonheur pour Annette et les siens. Ils ont été très heureux de recevoir leur invité surprise.
Si la scène des retrouvailles s’est jouée vendredi dernier sur les ondes de Radio One, c’est au cours de la même après-midi, avec l’aide de 5-Plus dimanche, que ces deux êtres qui s’étaient perdus de vue se sont rencontrés. Séquence émotion…
Le cœur qui bat la chamade. Comme une explosion de sentiments. Entre émotion, larmes, rires et nostalgie, Maurice Beaugeard a vécu, dit-il, un grand moment de sa vie vendredi dernier. «Inoubliable», déclare-t-il avant d’ajouter : «Inimaginable, mémorable et incroyable.» Après plusieurs années de recherche, celui qui a débarqué d’Australie où il vit depuis 1968, a pu «enfin» serrer sa nounou Annette Chenny, âgée de 67 ans, dans ses bras.
Car, ce petit bout de femme qui habite à Ste-Croix et qu’il considère comme sa mère – à l’époque Annette travaillait chez lui à la rue Pavée-d’Amour, à Vacoas –, il ne l’a jamais oubliée et voulait à tout prix la revoir après 42 ans passés à se demander ce qu’elle était devenue. Même surprise et même emballement du côté d’Annette qui n’a pu se contenir quand elle a revu son «Ti-Maurice» – comme elle l’appelait affectueusement – qui est devenu aujourd’hui un «grand et bel homme».
Au moment des retrouvailles, vers 14h30 en ce vendredi chez Annette, le temps s’était comme arrêté. Quelques heures plus tôt, Maurice avait lancé son avis de recherche sur les ondes de Radio One. En vacances dans l’île, il voulait tenter le tout pour le tout : «J’ai une vie heureuse. Et tout se passe bien à Melbourne où je suis installé. J’ai trois grands enfants et j’ai réussi tout ce que je voulais faire dans la vie. Il ne me manquait toutefois qu’une seule chose : retrouver ma nani.»
C’est fort de cette envie qu’il se tourne vers la station de radio de la rue Brown-Séquard. Grâce à l’équipe d’Enquête en direct de Finlay Salesse, le message est vite lancé sur les ondes. Au même moment, Annette est à Port-Louis, en compagnie de sa fille Marinika, âgée de 46 ans, lorsqu’elle tombe sur une amie qui lui dit avoir entendu un avis de recherche à la radio et que les détails donnés indiquaient qu’il s’agissait d’elle. «Avec ma fille, en entendant que c’était Maurice qui me recherchait, j’ai couru à la rue Brown-Séquard. J’étais émue et impatiente car je n’avais jamais oublié les Beaugeard. J’avais 27 ans à l’époque et je travaillais pour la famille, tantôt à la cuisine et tantôt comme nounou.»
«Comme une maman»
La mère de cinq enfants (elle a perdu une fille) se rappellera toute sa vie le jour où sa patronne lui a annoncé que la famille allait partir s’installer en Australie : «Ç’avait été un choc pour moi. Mon employeur m’avait proposé de les suivre mais mon père avait formellement objecté à cette demande.»
Elle a terriblement mal vécu cette séparation : «J’avais un lien très fort avec Maurice. C’était un petit garçon qui avait le cœur sur la main. Il savait que je n’étais pas riche et quand il allait à l’école, il gardait ses sous et il voulait à chaque fois me les donner. Comme il était très gentil, je l’avais choisi pour baptiser ma fille qui venait de naître au moment où les Beaugeard s’apprêtaient à quitter le pays.»
Depuis ce jour, Annette chérissait le désir de revoir cet enfant qu’elle affectionnait tant. Il y a sept ans sa fille Marinika avait également essayé de retrouver Maurice, son parrain, à travers l’émission Avis de recherche de Marjorie Lenette, mais en vain. «On n’avait rien reçu comme réponse. Je voulais vraiment le connaître car il m’avait baptisée», souligne Marinika qui ne cesse de remercier Radio One d’avoir enfin permis ces retrouvailles. Maurice est aussi très heureux de ce dénouement : «Je voulais vivre ce moment avant de mourir…»
Dans ses souvenirs, Annette a toujours été celle qui a su prendre soin de lui quand il était petit, puis était devenue une amie qui était toujours à l’écoute : «Bref, elle était comme une maman…»
Pour Annette, comme pour Maurice, l’heure est aux anecdotes et aux souvenirs. Il s’agit maintenant de garder contact pour continuer leur belle histoire…