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À quoi s’attendre lorsqu’on va consulter en thérapie sexuelle ? (4e partie)

Une fois que le sexothérapeute a exposé à ses clients sa compréhension clinique, il leur explique comment il peut les aider et résoudre le problème. Il leur présente les objectifs qui seront visés et le plan thérapeutique qu’il a élaboré. Ce plan thérapeutique est personnalisé, car comme nous l’avons vu, ce sont les causes du problème qui déterminent les éléments qui seront à travailler. Si des causes organiques sont suspectées, le client sera référé à son médecin afin que celui-ci fasse une évaluation médicale. Même en présence de causes psychologiques, si des facteurs d’ordre médical sont présents, il faut nécessairement les diagnostiquer et les traiter pour penser résoudre la dysfonction sexuelle.

Prenons l’exemple d’un homme de 55 ans qui vient consulter pour un trouble d’érection. Il n’a jamais eu de problème érectile au cours de sa vie conjugale avec son épouse pendant 35 ans. Après le décès de cette dernière, il vit 3 ans de célibat, sans aucune intimité sexuelle avec une autre femme. Puis, il fait la rencontre d’une femme de laquelle il s’éprend et débute une relation avec elle. Dès le début de sa vie sexuelle avec cette nouvelle partenaire, il se sent anxieux de ne pas être à la hauteur sexuellement. Ses craintes sont liées au fait qu’il n’a pas connu d’autre femme que sa défunte épouse et l’éventualité de ne pas bien performer sexuellement avec une nouvelle partenaire le stresse, d’autant plus qu’il a été abstinent pendant quelques années. Il paraît donc évident de prime abord que son anxiété de performance est en cause dans l’apparition de sa dysfonction érectile.

Toutefois, le thérapeute se doit tout de même d’évaluer les autres causes possibles. Dans ce cas-ci, en questionnant cet homme sur la qualité de ses érections matinales, des indices de trouble organique peuvent être décelés. Ce serait le cas par exemple, s’il n’avait plus d’érection matinale complète parce que dans ce contexte, l’anxiété de performance n’est pas impliquée. Mais même si aucun indice n’apparaît au départ, le thérapeute doit considérer que les problèmes de santé physique augmentent avec l’âge et un trouble érectile peut être le symptôme d’une maladie plus grave. Il se doit donc de référer son client à son médecin pour s’assurer qu’il n’y a pas de cause organique impliquée dans le problème. Si le bilan médical identifie un problème de diabète, il devient alors clair qu’il s’agit de la cause principale au problème d’érection de monsieur. Or, si un trouble organique est identifié, le traitement approprié se doit d’être un traitement médical. Du viagra ou du Cialis pourrait alors être prescrit au client. Cette médication est reconnue pour traiter les dysfonctions érectiles d’ordre organique. Mais si cet homme ressent de l’anxiété de manière significative, l’anxiété en tant que telle pourrait contrecarrer l’efficacité du médicament. À ce moment-là, une thérapie sexuelle pourrait être combinée au traitement médical pour l’aider à recouvrer sa capacité érectile avec sa nouvelle partenaire. Au cours de l’évaluation, le thérapeute pourrait aussi identifier le fait que sa nouvelle partenaire ne stimule pas directement le pénis de monsieur pour favoriser son érection et que ce dernier est trop mal à l’aise pour le lui demander. Il pense peut-être que c’est lui qui n’est pas adéquat ou anormal.

Cette femme ignore peut-être qu’en vieillissant, l’homme a besoin d’une stimulation plus directe sur le pénis pour obtenir une érection. Il s’agirait donc ici d’un autre facteur causal et de maintien du problème sur lequel travailler. Mais ce facteur n’aurait pu être identifié si le thérapeute n’avait pas questionné en détail ce qu’on appelle le «scénario sexuel» du client. Le scénario sexuel est en quelque sorte une description de ce à quoi ressemble une relation sexuelle type chez un client. Pour optimiser le recouvrement des érections de ce dernier, le plan thérapeutique doit aussi viser à ce que la nouvelle partenaire de monsieur se montre plus active à caresser son pénis.

Deux moyens pourraient alors être envisagés pour atteindre cet objectif. D’une part, le thérapeute pourrait travailler avec son client sa capacité à communiquer ses besoins à sa partenaire et surmonter sa gêne afin qu’il en vienne à lui enseigner le type de stimulation dont il a besoin pour obtenir une érection. D’autre part, il pourrait convoquer le couple en consultation. Le fait de faire venir la partenaire a l’avantage de l’impliquer dans la résolution du problème. Non seulement le problème présenté est survolé en couple mais les stratégies sont aussi explorées ensemble. Souvent, la partenaire va également apporter de nouveaux éléments de compréhension qui seront utiles à l’amélioration de la situation. Par exemple, elle pourrait confier qu’elle n’accorde pas une grande importance à la fréquence des pénétrations vaginales, ce qui aurait pour effet de dédramatiser la perception que monsieur avait de devoir performer sexuellement à tout prix.

Vous pensez peut-être qu’il n’est pas nécessaire d’aller consulter pour voir cette évidence. Mais au contraire, il est très fréquent de constater à quel point les couples ne se parlent pas et ne se disent pas ces détails qui font toute la différence. Bien des choses se dévoilent comme ça pour la première fois en thérapie sexuelle. Parfois, celles-ci ont déjà été dites mais la dynamique relationnelle du couple fait que la communication ne passe pas bien entre les deux partenaires. Le rôle neutre du thérapeute permet alors de favoriser une communication plus constructive au cours des séances thérapeutiques et permet le dénouement de certaines impasses qui pouvaient faire stagner le couple depuis longtemps. Bref, pour différentes raisons l’option de venir ensemble s’avère souvent plus constructive car c’est en couple que se vivent les relations sexuelles.

À suivre…

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