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Yes, we can !

Yes ! Yes ! Et encore… Yes ! Les membres du Groupe Réfugiés Chagos se sont dit «Yes we can !», se sont lancés, ont persévéré et ont relevé haut la main leur pari : réunir les 25 000 signatures nécessaires, et même davantage, pour que le président des États-Unis considère les requêtes des natifs des îles Chagos, dont le retour à leur terre natale. Car, n’oublions pas qu’ils ont été déracinés pour permettre l’implantation de la base américaine de Diégo Garcia… La balle est maintenant dans le camp de Barack Obama !

Pourtant, question signature, les choses paraissaient loin d’être gagnées en fin de semaine dernière. Au samedi 31 mars, il manquait encore quelque15 000 – plus de la moitié – alors qu’il fallait atteindre le nombre voulu au matin du mercredi 4 avril… Il est vrai que les étapes pour signer cette fameuse pétition n’étaient pas des plus aisées. Déjà, il fallait avoir accès à internet, puis ouvrir un compte sur le site de la Maison-Blanche, ensuite attendre un mail de la part de celui-ci pour avoir le lien qui permettrait de signer la pétition… De quoi décourager plus d’un. Mais pas les plus hardis, bien sûr.

Quoi qu’il en soit, les Chagossiens ont été sauvés, un peu in extremis, par un immense élan de solidarité qui s’est créé à travers les radios, les journaux, les entreprises et même les églises, entre autres. Les Mauriciens se sont mobilisés en masse à partir du week-end dernier pour que le compteur atteigne enfin les 25 000 signatures nécessaires à la cause des Chagossiens. Ceux qui le pouvaient se sont rués sur internet, faisant fi des difficultés, et les autres n’ont pas hésité à remplir les formulaires disponibles aux différents comptoirs d’aide à travers l’île, à la sortie des supermarchés ou de la messe.

Et, en se basant sur les prénoms qui figurent sur la pétition, on peut affirmer que les gens ont signé indépendamment de leur communauté, de leur religion ou autre croyance. Ils ont signé en tant que Mauriciens, sensibles au combat des Chagossiens et à leur démarche de se tourner vers Barack Obama. Les Anil, Caroline, Shamima, Jean-Paul, Sunita, Feroz, etc., se côtoient allègrement sur cette pétition qui n’a cessé de s’allonger, de s’allonger encore et encore à la vitesse grand V entre dimanche et mercredi matin… Vive l’île Maurice arc-en-ciel qui s’est mobilisée pour que le président américain puisse prêter une oreille attentive aux requêtes de nos compatriotes d’origine chagossienne !

La bande à Olivier Bancoult peut crier victoire, car réunir les 25 000 signatures nécessaires pour avoir l’écoute d’Obama himself est une chose formidable. Les Chagossiens ne peuvent qu’espérer maintenant que tout cela débouchera sur quelque chose de positif pour eux. Obtiendront-ils le retour à leur terre natale ? Celle-ci sera-t-elle prête à les accueillir (car question infrastructure et développement, excepté sur Diégo Garcia, y’a rien du tout pour le moment) ? Que vont-ils y faire ? Les jeunes suivront-ils ces anciens nostalgiques de leurs îles chéries ? Autant de questions auxquelles il faudra répondre en temps et lieu.

En attendant, les Chagossiens, et les Mauriciens en général bien sûr, peuvent savourer la victoire des plus de 25 000 signatures réunies, se féliciter de la vague de solidarité qui a permis cela et emprunter à Obama son autre fameux slogan : «Yes, we did !» 

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