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La retransmission de grands procès à la télé divise

Raj Moothoosamy : «Victim Support Mauritius accueille favorablement cette proposition»

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Siv Potaya : «Je ne suis pas d’accord avec une telle proposition»

Les débats autour de la retransmission en direct des grands procès ont été lancés par l’Attorney General, Yatin Varma et cela après qu’une requête a été faite par le Directeur des poursuites publiques (DPP) en marge des grands procès à venir devant la plus haute instance criminelle du pays. Qu’est-ce que cette proposition implique ? La parole à Me Siv Potaya et Me Raj Moothoosamy de l’association Victim Support Mauritius.

Le chef juge, Bernard Sik Yuen, se dit en faveur de la retransmission en direct des audiences de certains procès. Qu’en pensez-vous ?

Siv Potaya : Je ne suis pas d’accord avec une telle proposition. Si jamais la retransmission en direct des audiences devient une réalité, je pense que cela pourrait compliquer les éventuels appels, une fois le jugement rendu. Certes, cette pratique se fait dans certains pays mais il faut voir ce que disent nos textes de loi. Il est effectivement dit «all hearings should be made in public» mais il fait définir le mot «public». Est-ce que «public» veut dire retransmission télévisée ?

Raj Moothoosamy : Au niveau de l’association Victim Support Mauritius, nous accueillons favorablement cette proposition. C’est notre organisme qui encadre les proches de Michaela Harte et nous comprenons parfaitement la douleur des familles qui espèrent voir la justice triompher. Que des procès comme ceux-là soient diffusés, apaiseront les proches des victimes. D’un autre côté, beaucoup plus de personnes pourront suivre l’affaire et voir comment fonctionne le système judiciaire.

Qu’est-ce qu’implique une telle mesure ?

Siv Potaya : J’ai peur qu’il y ait un genre de «trial by the press» si jamais les procès sont diffusés.

Raj Moothoosamy : Cette mesure pourrait, si elle entre en vigueur, avoir un effet dissuasif. Souvent lors des comparutions en cour, nous voyons les suspects qui se cachent le visage. Or, si les procès sont retransmis, les accusés ne pourront plus le faire.

Cette proposition ne fait pas l’unanimité. Comment arriver, selon vous, à un consensus sur le sujet ?

Siv Potaya : Il faut voir ce que prévoient nos lois et établir un texte de loi qui déterminera les paramètres et ce qu’impliquera l’arrivée d’une telle mesure. Il faudrait aussi peut-être que les principaux acteurs du système judiciaire se réunissent et en discutent.

Raj Moothoosamy : Effectivement, je suis pour la discussion entre les différents acteurs du judiciaire. Une telle mesure ne peut entrer en vigueur comme cela, sans des études et un débat.

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