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Guet la lapli couma li tombé…

Quelle semaine mouvementée ! Entre SAJ qui a soumis sa démission de la présidence et la pluie qui n’a pas arrêté de tomber, les Mauriciens ont eu de quoi s’occuper. Les deux événements, chacun de la plus haute importance, ont évidemment des retombées pour le pays. Toutefois, ce n’est pas aux conséquences du premier qu’on va s’intéresser ici mais à celles du second qui touchent sans doute davantage les Mauriciens dans leur vie quotidienne. En attendant Bagatelle Dam dont la première pierre a été posée, jeudi, et qui, dixit le Premier ministre, «est plus importante que la démission de SAJ»…

Bref ! Il a plu comme il n’avait pas plu depuis longtemps ! On aurait presque dansé de joie après la journée très mouillée de lundi ! Tant de pluie en un seul jour, quelle bénédiction ! Mardi, oh mardi, malgré le triste temps, le ciel qui n’arrêtait pas de pleurer à grosses larmes, les cœurs étaient à la joie. Enfin, se disait-on, le niveau d’eau de ce panier percé qu’est Mare-aux-Vacoas allait enfin grimper à la vitesse grand V ! Et les jours de pluie suivants ne firent que confirmer cette certitude ancrée dans nos esprits.

Car malgré la grisaille, l’humidité, la boue, les embouteillages monstres, pour ne citer que ceux-là, il fallait rester positif et croire que cet immense point d’eau devenu presque un désert aride allait enfin revivre et permettre à nos robinets d’en faire autant. Finies les coupures drastiques, vive l’eau à toute heure ! Le bonheur.

Mais, au final ce n’est pas tout à fait ça ! Le plus grand réservoir de l’île est toujours dans le rouge avec un taux de remplissage de 46,2 % et pour l’eau à toute heure, faudra repasser ! Les autres réservoirs, les nappes phréatiques et autres cours d’eau affichent certainement meilleure mine mais pas Mare-aux-Vacoas. C’est à se demander si les autorités ont pris les mesures qui s’imposaient pour permettre un maximum d’eau d’y entrer et un minimum d’en sortir… mystérieusement. Combien d’eau de perdue ?

Pendant que nos dirigeants se chamaillent et donnent l’impression de faire et de dire n’importe quoi, le précieux liquide, lui, s’en va où il veut et souvent là où on n’a pas besoin de lui. La sécheresse, le manque d’eau, l’élaboration d’un bon système de collecte semblent, hélas ! – quoi qu’en dise Ramgoolam –, le cadet de leurs soucis en ce moment.

Et la population dans tout ça, au-delà de se réjouir que la pluie ait enfin généreusement arrosé le pays, qu’a-t-elle fait pour que celle-ci ne soit pas tombée en vain ? A-t-elle ramassé le maximum d’eau pour la dépanner en cas de besoin ? Car l’eau de pluie, si elle n’est pas forcément consommable, peut servir à des tâches comme le ménage, le lavage de voitures, l’arrosage, etc. La plupart d’entre nous n’ont certainement rien fait en ce sens.

Au lieu de regarder la pluie tomber et de nous plaindre des coupures qui perdurent, pourquoi ne prendrait-on pas exemple sur les Rodriguais ? Ces derniers laissent rarement se perdre une goutte de pluie tant celle-ci est rare dans le dixième district. Dans chaque cour sont installés un ou plusieurs réservoirs visant à récupérer cette manne tombée du ciel et qui sert à diverses tâches ménagères, l’eau potable étant utilisée essentiellement pour la consommation. Voilà une initiative à saluer et à copier. La sécheresse de ces derniers mois, l’une des plus terribles depuis longtemps, ne nous a que trop démontré à quel point l’eau peut se faire rare dans notre petite île. Alors, si chacun faisait un effort pour que l’or bleu ne se perde pas, ce serait un immense pas en avant ! Et vive la pluie !

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