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La descente aux enfers d’un voleur en série

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Jean-Roland Douce déplore la façon dont son fils Jean-Pierre (ci-dessous) a trouvé la mort.

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Il avait un très vilain défaut. Un vilain «vice» comme le dit haut et fort Jean-Roland Douce, le père de Jean-Pierre Douce. Cet habitant de Petite-Rivière, âgé de 60 ans, n’a plus de larmes pour pleurer son fils, mort dans des circonstances tragiques. Ce dernier, connu des services de police pour plusieurs délits de vol, a été surpris en train de cambrioler un taxi garé à côté de l’hôpital Jeetoo, à Port-Louis. Le chauffeur du véhicule ainsi que plusieurs personnes présentes sur place l’ont roué de coups.

Admis à l’hôpital après son agression, Jean-Pierre Douce a rendu son dernier souffle, le dimanche 25 mars. Dans le sillage de l’enquête sur sa mort, le propriétaire du taxi, Aboo Bakar Mungali, 45 ans, a été arrêté pour homicide involontaire.

La famille de la victime, tout affligée par le décès, ne peut que se résigner face à ce terrible coup du sort. Elle savait bien qu’un jour les choses allaient mal se terminer pour Jean-Pierre, même si elle était loin de se douter qu’il allait connaître une telle fin. Son père explique que cela fait des années qu’il supporte les frasques de son fils et qu’il a essayé, en vain, de le remettre sur le droit chemin.

«Il a grandi à Curepipe et a fréquenté une école primaire de la région. Après avoir échoué à ses examens du CPE, il a arrêté l’école pour faire des petits boulots. À partir de là, il a commencé à avoir de mauvaises fréquentations. Il a commis son premier vol à 12 ans, puis ne s’est plus arrêté. À un moment, on a déménagé à Petite-Rivière, mais là aussi, les gens qu’il fréquentait laissaient à désirer. Ma femme n’en pouvait plus. Il n’écoutait personne. À 16 ans, nous l’avons placé au centre Terre de Paix à Albion, jusqu’à ses 18 ans», confie Jean-Roland Douce, d’une voix triste.

Ces deux années passées à Terre de Paix lui auront été bénéfiques, selon le père. Hélas, soupire Jean-Roland Douce, cet état de choses n’a pas duré longtemps. «Quelques mois après être revenu de Terre de Paix, il a recommencé à voler. Plusieurs fois, des policiers ont débarqué devant ma maison, cherchant à le voir. Puis, il a connu la prison. Je ne compte plus le nombre de fois où il a été écroué pour vol», murmure-t-il, sous le regard pesant de sa fille Géraldine.

Pourtant, Jean-Pierre Douce gagnait, selon son père, Rs 20 000 à Rs 25 000 comme salaire mensuel en tant qu’électricien. Mais d’où venait ce besoin de voler ? «Tou dimoune ena ene vice. Jean-Pierre ne fumait pas, ne buvait pas. Son seul défaut était de voler. Et même s’il gagnait un bon salaire, vers le 1er ou le 2, il n’avait presque rien dans son portefeuille. Je ne sais pas comment il dépensait tout son argent.»

Agé de 29 ans, Jean-Pierre Douce entretenait une relation amoureuse avec une certaine Christine depuis deux ans. «Je savais qu’il la voyait mais rien n’était officiel entre eux. La fille travaille comme maçon. Ça m’étonnerait que mon fils ait eu des projets d’avenir, genre se marier», confie Jean-Roland Douce.

Géraldine, la sœur de la victime, regrette elle aussi la disparition de son frère. D’autant qu’elle a l’impression de revivre un drame qui a frappé sa famille, il y a trois ans : le suicide d’un de ses frères. «Mon frère s’est donné la mort par pendaison il y a trois ans. Il était très malade. C’est à sa mort que nous l’avons appris. Sans doute, voulait-il nous épargner la douleur de le voir souffrir. Maintenant, c’est au tour de Jean-Pierre de partir. Même s’il était un voleur, il ne méritait pas de mourir ainsi.»

Et dire que le jeune homme venait tout juste de sortir de prison en novembre. Il avait été emprisonné pendant six mois pour vol de ferraille. Ses nombreux démêlés avec la justice ne lui auront pas servi de leçon. Et, finalement, les choses se sont très mal terminées pour lui.

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