Cette maman veut connaître la vérité sur la mort de sa fille Vanessa Vardene (en médaillon). Cette dernière a été enterrée jeudi.
Elle s’est donné la mort dans sa cellule de prison quelque temps après avoir été arrêtée pour le meurtre de son amant. Une ultime tragédie dans la vie de celle qui, selon sa mère, n’a connu que des malheurs depuis sa naissance…
C’est une affaire qui ne cesse de défrayer la chronique à Rodrigues depuis quelques semaines. Au centre de cette histoire, une jeune femme, Vanessa Vardene, incarcérée depuis le 25 février car soupçonnée d’être la meurtrière de Jean-Marc Spéville qui serait son amant. Elle l’avait frappé à la tête avec une pierre avant de balancer son corps dans un ravin, ce avec la complicité présumée de Jacques Désiré Laval Augustin qui lui aussi est derrière les barreaux. Mais lundi, l’affaire a connu un rebondissement fatal : la jeune femme de 25 ans a été retrouvée pendue à un drap, dans les toilettes de sa cellule à la prison Pointe la Gueule.
Mais comment Vanessa Vardene en est-elle arrivée là ? Jenny Clair, sa mère, ne le sait pas. Elle ne peut qu’affirmer que la vie de sa fille n’a été qu’une longue suite de choses négatives depuis sa naissance. «Quand j’étais enceinte de quatre mois, le père de Vanessa m’a abandonnée. Je l’ai élevée comme j’ai pu. À l’époque, j’habitais Petite-Rivière. Puis, j’ai rencontré un Rodriguais que j’ai épousé. Vanessa l’appelait papa. Mais il est mort quelques années plus tard», confie Jenny Clair.
Toutefois, selon elle, Vanessa a eu une enfance plutôt tranquille malgré l’absence d’un père. Ses vrais ennuis ont débuté alors qu’elle avait 16 ans. «Après son CPE, elle a rejoint le collège Maréchal où elle a étudié jusqu’à la Form III. Elle a quitté les bancs de l’école quand elle a rencontré son premier amour et est allée vivre avec lui. Ils ont eu deux fils ensemble, aujourd’hui âgés de 9 et 6 ans. Mais leur relation s’est vite détériorée. Vanessa a même subi des violences de la part de son concubin qui l’avait même frappée de sept coups de couteau il y a trois ans. Par la suite, elle a passé quatre jours dans le coma. Depuis, ils s’étaient séparés.»
Vanessa Vardene s’installe alors chez sa mère. Mais pas pour longtemps. «Elle avait rencontré quelqu’un et vivait avec lui à Grand-la-Fourche-Corail. Elle avait laissé ses enfants sous ma garde et elle venait les voir le week-end. Mais je ne savais rien de ses fréquentations. Je ne savais pas qu’elle avait un amant. C’est après le meurtre de Jean-Marc Spéville que j’ai entendu des choses. Et quand je lui rendais visite en prison, elle ne parlait pas du tout de cette affaire. Mardi dernier, lors de ma dernière visite à la prison, elle avait l’air en forme. Elle m’a même demandé de chercher un avocat pour la défendre. Mais je lui ai fait comprendre que je n’avais pas d’argent. Je pensais hypothéquer la maison pour cela.»
Dans une lettre retrouvée sur elle au moment de l’autopsie, Vanessa Vardene a adressé quelques mots à sa mère, demandant à cette dernière de prendre en charge ses deux enfants. «C’est ce que je comptais faire. Mais je veux connaître les circonstances exactes de ce drame», lance cette mère dont le cœur pleure.