• «Sega Tipik Sa» : un documentaire pour découvrir et célébrer dix ans de reconnaissance
  • Un sexagénaire succombe à ses blessures après une agression - Yash, le fils d’Anand Lutchmon : «Mo papa inn trouv lamor dan rann enn servis»
  • Chrysalide, 20 ans d’une riche aventure
  • Shameem Dewanuth décède quelques heures après un accident de la route - Sa sœur Shaheen : «Nous devons chérir nos êtres chers tant que nous en avons l’occasion…»
  • Future Hope : une promesse, une mission
  • Wazil Meerkhan et Dylan Carman plaident coupable dans le cadre de la mort de la WPC Raghoo - Pooja, la sœur de la victime : «Notre famille n’a toujours pas pu remonter la pente…»
  • Movember : au cœur des hommes, les hommes à cœur
  • Contrat d’exclusivité du Champ-de-Mars : le MTC se remet en selle
  • «Moana 2» : l’aventure magique sous les tropiques reprend
  • Il a été libéré sous caution après huit mois de détention préventive - Vishal Shibchurn : «Mo ena ankor bokou revelasion pour fer»

Pour le meilleur ou pour le pire ?

BEE_2448.jpg

Le chef d’État, ici avec son fils Pravind, serait sur le point de soumettre sa démission de la présidence.

Ce ne serait qu’une question de jours avant que SAJ ne soumette sa démission de la présidence et revienne, armes aux poings, croiser le fer avec l’ennemi. Alors que les uns sont d’avis que c’est une super idée, les autres pensent tout le contraire. Tour d’horizon…

Est-ce le come-back de «Rambo» qui vient sauver le pays ou celui d’un «petit vieux» qui ne sait plus de quoi il parle ? Certains choisissent la première option, d’autres la seconde. En tout cas, les avis divergent concernant un éventuel retour de sir Anerood Jugnauth dans l’arène politique. Chose qui semble très plausible maintenant, compte tenu de ses prises de position de plus en plus virulentes contre le gouvernement.

La guerre au sommet fait rage. Entre le président de la République et le Premier ministre, les piques volent dans tous les sens. Le premier qui émet des critiques à peine voilées contre le gouvernement lors d’une fonction, le second qui met tout cela sur le compte de «linn gayn enn sertin laz», le premier qui répond : «Kan mo pou desane lerla zot ava coné si mo vié»… et ainsi de suite. Et il semble que les choses ne vont pas s’arranger, au contraire.

Alors que les membres du PTr réclament à cor et à cri – hier encore lors d’une conférence de presse – la démission de SAJ de la présidence, il devient de plus en plus probable que celui-ci va bientôt passer à l’acte – peut-être le jour de son anniversaire, le 29 mars, selon certains – et faire son come-back officiel le 1er Mai sur la plate-forme MMM/MSM. Paul Bérenger a d’ailleurs déclaré, lors de sa conférence de presse, hier, que «le remake est chose faite». Et qui dit remake, dit SAJ. En attendant, beaucoup se posent une question : a-t-il encore quelque chose à apporter au pays sur le plan politique ?

Du côté du MMM, la réponse est évidemment : «Oui» ! «Rambo est de retour ! Lion p per, p kasiet emba lili !», lâche Rajesh Bhagwan, secrétaire des Mauves. Pour lui, il n’y a pas de doute que SAJ peut apporter beaucoup au pays en tant que politicien : «Il est très lucide et plein d’énergie. Il a les qualités et l’expérience voulues pour diriger le pays de nouveau. J’ai travaillé avec lui à de nombreuses reprises dans le passé et je peux affirmer qu’avec lui pena catacata. C’est quelqu’un de sharp, de discipliné, d’efficace. Il n’a pas peur de prendre des décisions, il tranche sur le vif, avec lui pas de nonsense.»

De plus, affirme Rajesh Bhagwan, il y a une énorme vague au sein de la population en faveur du retour de SAJ dans l’arène : «Vendredi, j’étais à Rivière-du-Rempart et il y a un enthousiasme extraordinaire parmi les gens concernant le remake de 2000. La population en a marre de Ramgoolam et de son gouvernement. Si SAJ n’est plus président d’ici le 1er Mai, il sera certainement sur la plate-forme MMM/MSM.»
Pravind Jugnauth, fils de SAJ et leader du MSM, ne veut pas, quant à lui, trop se prononcer sur ce retour ni dire ce que son père a à apporter au pays à ce stade. «Attendons et on verra bien», dit-il. Toutefois, du côté du MSM, on semble attendre avec impatience le retour de «Rambo». «Il faut sauver le pays des griffes de Ramgoolam et consorts et SAJ est bien placé pour le faire. C’est lui le père de la République, du développement économique, il a fait ses preuves dans le passé et peut encore faire beaucoup pour le pays. Pa guet so laz, li enkor ena tou so couraz sa bolom la ! Et il est sans conteste très apprécié des Mauriciens», lance un membre du parti du soleil, enthousiaste.

Pour Dharam Gokhool, du PTr, par contre, la question de l’apport de SAJ à la nation après un éventuel come-back ne se pose pas encore : «Pour le moment, ce n’est pas la préoccupation principale des gens. Ils ont l’impression que le gouvernement bouz fixe depuis 2010 après avoir été empêtré dans le scandale Medpoint, la cassure, entre autres. Ils pensent que le gouvernement ne pourra peut-être pas terminer son mandat car il y a beaucoup de problèmes sociaux, de tensions. Dans ce contexte, le retour de SAJ représente une lueur d’espoir. Mais qu’est-ce que cela va donner dans la réalité ? Qu’est-ce que cela va apporter ? La question se posera quand les choses se préciseront.»
«Indélicatesse»

Pour l’ancien ministre de l’Éducation, ce développement politique est peut-être «un mal pour un bien car cela amènera la population à réfléchir sur la politique, les grands enjeux». Un avis qui ne cadre pas tout à fait avec ceux des autres membres du PTr qui ne sont pas loin de lancer des pierres sur SAJ, fustigeant à tout-va son «indélicatesse», son «attitude irrespectueuse». «S’il veut faire de la politique, qu’il démissionne au lieu de salir l’institution qu’est la présidence. De toute façon, son ère de politicien est derrière lui. Il n’a plus rien à apporter au pays. Et puis, il n’est qu’un pantin entre les mains de Bérenger qui veut accéder au pouvoir», lance un proche des Rouges.

C’est affectivement ce que pense l’état-major de l’Alliance de l’avenir qui avait réuni la presse au Square Guy Rozemont hier. «Paul Bérenger s’est rapproché de sir Anerood Jugnauth pour l’utiliser comme paravent afin de se retrouver au pouvoir», a déclaré Lormus Bundhoo, le secrétaire général du PTr.

Ram Seegobin de Lalit pense lui aussi que c’est le leader du MMM qui tire les ficelles. Selon lui, le remake de 2000, avec le retour de SAJ, «est une stratégie de Paul Bérenger pour renverser le gouvernement, le mettre en minorité pour provoquer des élections anticipées». «Cela n’a rien à voir avec une alliance en bonne et due forme à l’approche d’une élection et la question est de savoir si elle va marcher ou pas. Et est-ce que SAJ a des choses à apporter au pays ? Ça, c’est un autre débat. Toujours est-il qu’il n’est plus crédible. Depuis l’année dernière, il a sacrifié sa crédibilité en acceptant d’être partie prenante des manœuvres de l’opposition. Finalement, il n’aura pas grand-chose à apporter, excepté sa contribution à déstabiliser le gouvernement.»

Élément déstabilisateur, vieux (croulant ?), pantin ou bien Rambo le sauveur, prêt à combattre l’ennemi de toute la force de ses bientôt 82 ans ? Difficile à dire tant les opinions le concernant sont partagées. Quoi qu’il en soit, SAJ, de son côté, semble bien décidé à retourner dans l’arène pour croiser le fer avec Navin Ramgoolam. Pour le meilleur ou le pire…

Archive: