Outre le petit Irfan, cinq autres personnes sont mortes dans des accidents durant la semaine écoulée. Laissant derrière elles des proches anéantis par le chagrin.
Un policier succombe à ses blessures
Il laisse derrière lui une femme écrasée de douleur et un enfant, qui est désormais orphelin de père. Pritham Khirodhur, un policier affecté à la VIPSU, âgé de 28 ans, est décédé suite à un accident de la route, aux petites heures du matin, le dimanche 18 mars. Le corps sans vie de cet habitant de Camp-Berthaud, Britannia, a été découvert sur l’asphalte, dans cette même localité, plus précisément à la route Savanne. Sa motocyclette gisait à ses côtés. Selon des informations recueillies auprès de la police, le constable, qui n’était pas de service ce jour-là, revenait de Nouvelle-France quand son véhicule a dérapé. Il comptait six ans de service dans la force policière.
Une septuagénaire tuée sous les roues d’un autobus
Elle se rendait à la poste de Terre-Rouge pour récupérer sa nouvelle carte de pension de vieillesse. Mais Goindamah Amirthasawmy Pather (photo), 81 ans, n’est jamais arrivée à destination. Alors qu’elle attendait le transport sur l’arrêt d’autobus à Le Hochet, Terre-Rouge, elle a été renversée par un autobus individuel qui allait vers Port-Louis. Grièvement blessée, elle a été transportée à l’hôpital où son décès a été constaté. Mère de huit enfants, dont notre collègue Krishna Pather, photojournaliste à l’express, la victime était, selon son gendre Vijay, une personne joviale. «Elle était toujours animée par une joie de vivre débordante. Elle était très indépendante, très active et très serviable. C’est dur d’accepter sa disparition», dit-il, en pleurs. La rédaction de 5-Plus présente ses sympathies à la famille Pather.
Sagoteen Domarally ne fêtera pas ses 60 ans
Après des années à travailler dans les champs de cannes de Medine Sugar Estate, ce père de famille n’a pas souhaité rester les bras croisés. Il voulait continuer à aider les siens. C’est ainsi qu’après sa retraite, il y a quelques années, il a pris de l’emploi comme cleaner dans une usine à Coromandel. C’est en rentrant chez lui après une dure journée de travail le 17 mars, que Sagoteen Domarally (photo) a été fauché par le destin.
Il était à bicyclette quand il a été heurté de plein fouet par un camion à cité Richelieu, Petite-Rivière. Transportée à l’hôpital, la victime a rendu l’âme le 19 mars aux alentours de 15h30. Sous le choc, son fils Boodhun, 31 ans, explique que c’est quelqu’un de la localité qui a reconnu son père juste après l’accident et a alerté sa famille. «Quand j’ai appris cela, j’ai eu un immense choc. Mon père jouissait d’une excellente santé. Il aimait jardiner et s’occuper de sa famille», confie-t-il avec tristesse. Sagoteen Domarally laisse derrière lui une veuve, trois enfants et trois petits-enfants, tous inconsolables. Il aurait fêté ses 60 ans le 16 octobre. Hélas, la fête grandiose qu’il prévoyait pour cette occasion n’aura pas lieu.
Deux laboureurs écrasés par un camion
Un double drame qui a bouleversé tout un village. Deux habitants de Lallmatie ont connu une fin tragique, le mercredi 21 mars, peu avant midi. Bhanunsingh Sookreem (photo) et Nirmala Judoonunun (photo), deux laboureurs et âgés de 53 ans, ont été écrasés par un camion qui transportait de la canne à sucre (voir hors-texte). Ils avaient fini leur travail dans les champs à Belvédère et rentraient chez eux quand le drame s’est produit.
Depuis, les proches des deux victimes sont abasourdis de tristesse. Vidya Beetoo, la belle-fille de Nirmala, a du mal à cacher sa douleur. «Le jour du drame, elle s’est réveillée à 4 heures pour préparer son déjeuner. Elle a quitté la maison vers 5h30. Elle a perdu son époux alors qu’elle attendait leur troisième enfant et a dû travailler dur pour élever ses enfants qu’elle a ensuite mariés à tour de rôle. Elle était une battante. C’est dur d’accepter sa mort, d’autant qu’elle était en bonne santé.»
Quelques mètres plus loin, chez les Sookreem, c’est le même chagrin qui se lit sur les visages des proches de Bhanunsing. Sa veuve Mala a, pour ainsi dire, perdu l’usage de la parole. Sa fille tente, elle, tant bien que mal de parler de la victime. «Mon père a quitté le domicile vers 6h30. Ma mère lui avait préparé un touffé brede accompagné de pain. Il devait revenir à la maison vers midi pour la pause-déjeuner. Mais c’est la police qui a frappé à notre porte», murmure-t-elle.
Laboureur mais aussi marchand de goyaves de chine, Bhanunsing Sookreem travaillait dur et «était très connu dans le village». Outre sa femme, il laisse derrière lui trois enfants et un petit-enfant.
Les circonstances de l’accident
Dans une déclaration à la police, le conducteur du camion a expliqué aux policiers qu’à un moment, les freins de son véhicule ont lâché. C’est alors qu’il a heurté de plein fouet la moto de Bhanunsingh Sookreem qui était juste devant lui. Le laboureur, projeté sur plusieurs mètres, est mort
sur le coup.
Quant à la deuxième victime, Nirmala Judoonunun, elle était assise sur le tas de cannes que transportait le camion. Selon nos recoupements d’informations, le chauffeur avait à ses côtés, dans la cabine, deux autres passagers. Comme il n’y avait plus de place, Nirmala Judoonunun avait été contrainte de prendre place dans le caisson. Au moment de l’impact, elle a été projetée au sol avant d’être écrasée par le camion. Le chauffeur, un habitant de Brisée-Verdière, a été arrêté par la police puis relâché sur parole. Son alcotest s’est révélé négatif.