L’histoire se répète tristement. Le samedi 4 août 2001, Karline Thomas, 11 ans, est morte suite à un accident de la route qui s’est produit le 30 juillet alors qu’elle traversait la rue devant son domicile après être descendue d’un car scolaire.
La fillette, qui fréquentait l’école primaire Bon-Secours RCA à Port-Louis, devait prendre part aux examens du Certificate of Primary Education. Elle revenait de ses leçons particulières le premier jour des vacances scolaires.
À l’époque, sa mort avait remis sur le tapis la nécessité d’un aide-chauffeur dans les cars scolaires étant donné que le van qui transportait la fillette n’en avait pas. La justice a d’ailleurs condamné le chauffeur à verser Rs 325 000 de dommages à la famille Thomas. La décision d’imposer la présence d’un aide chauffeur dans les cars scolaires avait provoqué pas mal de réactions en 2000 quand la National Transport Authority avait demandé de mettre cette mesure en application.
Chez les Thomas, 11 ans après le drame, la douleur est toujours criante. Ils ont perdu leur joie de vivre. À chaque fois que la radio fait état d’un accident de la route impliquant un car scolaire, les souvenirs, atroces, affluent : «J’éteins la radio pour ne pas réveiller de tristes souvenirs. C’est déjà très difficile d’oublier. On pense à elle tous les jours. Elle aurait eu 22 ans cette année. Cet accident a bouleversé la vie de notre famille», confie Doris Thomas, la mère de Karline.
Kristie, 18 ans, la petite soeur de Karline, explique, pour sa part, que ses proches et elle ne fêtent plus aucun anniversaire depuis la tragédie : «Elle est décédée le 4 août, soit le lendemain de mon anniversaire. Je n’avais que 8 ans à l’époque. Personne ne m’avait souhaité bon anniversaire. Cela m’avait marquée. Ma mère allait fêter ses 40 ans, le 25 du même mois.»
Les circonstances de l’accident révoltent toujours les Thomas. «Ma fille serait peut-être encore en vie s’il y avait un aide-chauffeur dans le van. En plus, la cour a condamné le chauffeur à nous verser des dommages mais il refuse de payer, arguant qu’il n’a pas d’argent. C’est très injuste pour la mémoire de notre fille. Le plus dur, c’est que sa mort est due à une simple négligence. Si le chauffeur était descendu pour la faire traverser, elle serait sûrement encore des nôtres», se lamente Doris.
Cette dernière en profite pour faire un appel aux chauffeurs de cars scolaires : «Il vous faut être très attentifs. Les parents vous font confiance en vous confiant leurs enfants. Il ne faut pas voir que l’aspect financier de ce travail. Soyez vigilant et prenez vos responsabilités. Notre famille souffre toujours à cause de la négligence d’un chauffeur. Nous devons nous contenter d’une photo de notre fille alors qu’elle était notre joie de vivre.»