Mohunlall Surdha a passé deux jours à l’hôpital
Mohunlall Surdha n’est pas près d’oublier l’agression dont il a été victime. Cet enseignant du primaire a été passé à tabac à la sortie des classes. Il revient sur les circonstances de cette affaire affectant aussi son épouse, Anju, qui lui apporte son soutien.
Il s’en est sorti avec plusieurs séquelles. Tant physiques que morales. Une dent cassée, l’os du nez fracturé, des blessures à la tête et un œil au beurre noir, Mohunlall Surdha n’est pas près d’oublier le passage à tabac dont il a été victime. En 37 ans de carrière dans le professorat, à ses dires, c’est la première fois qu’une chose pareille lui arrive.
La raison de cette agression : «Certains élèves de ma classe de Std IV ont porté des accusations contre moi. Ils allèguent que j’arrive en classe ivre mort, que j’utilise un langage vulgaire pour m’adresser à eux, que je dors pendant la pause-déjeuner, que j’enlève mes chaussures et que je mets mes pieds sur la table et que je soulève l’uniforme des filles, entre autres. Mais c’est totalement faux. Si j’avais vraiment soulevé l’uniforme de ces filles, elles auraient dû rapporter le fait à leurs parents et porter plainte à la police, car c’est un délit très grave. Mais il n’en est rien. Ce ne sont que des allégations pour nuire à ma réputation», soutient Mohunlall Surdha.
Au sein de sa famille, personne ne croit qu’il est capable d’agir ainsi en classe. Son épouse Anju parle de lui comme quelqu’un d’exemplaire. «Nous sommes mariés depuis bientôt 28 ans. Il n’a jamais touché à une goutte d’alcool, encore moins à la cigarette. Il n’est jamais violent dans ses propos. Il ne l’a jamais été envers moi, encore moins avec notre fils, qui a aujourd’hui 25 ans. Il est respecté dans son métier. Jusqu’à présent, plusieurs de ses ex-élèves continuent à le côtoyer. De plus, parmi ses anciens élèves du primaire, classés aux CPE, il y a des lauréats», explique Anju Surdha. Son mari bénéficie aussi du soutien de ses collègues qui ont manifesté, jeudi matin, dans l’enceinte de l’école.
Mohunlall Surdha, qui a été affecté à la Phoenix Government School depuis le début de l’année, explique que tout a commencé le mardi 13 mars. «Un inspecteur du ministère est venu me demander des explications à propos de ces allégations. Je suis tombé des nues», avance-t-il avec colère.
Il poursuit : «Dans l’après-midi, j’ai su par la maîtresse d’école que quelqu’un cherchait à me voir. Elle ne lui a pas donné la permission de pénétrer dans l’enceinte de l’école. Mais l’individu a attendu la sortie des classes. Alors que j’étais devant le portail, il m’a approché pour confirmer mon identité. Ensuite, il a commencé à me donner des coups de poings partout», raconte notre interlocuteur, toujours sous le choc.
Après son agression, Mohunlall Surdha a reçu des soins à l’hôpital de Candos et a pu regagner son domicile. «Il n’y avait pas de policier posté devant l’école le jour de l’incident, comme c’est le cas chaque jour. J’ai déposé une plainte en ce sens au Police Complaints Bureau, à Rose-Hill. Je pense que la personne qui m’a frappé a peut-être été payée pour le faire. J’ai pu identifier mon agresseur lors d’une parade d’identification.»
Le présumé agresseur, un habitant de Vacoas, a été arrêté par la police, et a reconnu avoir agressé la victime. Il a comparu en cour et a toutefois retrouvé la liberté après avoir fourni une caution. Mohunlall Surdha, quant à lui, se remet péniblement de ses blessures et a pris deux semaines de congé maladie. Il sera muté dans une autre institution primaire dès qu’il reprendra le travail.