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La misère la pousse à se débarrasser de son foetus

Mère de deux enfants, sa situation financière ne lui permettrait pas d’accueillir un autre bébé. Pour mettre un terme à sa grossesse, elle a avalé du cytotec. Mais son fœtus vit toujours. Témoignage de son concubin.

Elle a choisi de se débarrasser du fœtus qu’elle portait depuis un mois sans l’accord de son concubin. Pour ce faire, le samedi 10 mars, cette mère de deux enfants, âgée de 28 ans, a ingurgité sept comprimés de cytotec sans en piper mot à qui que ce soit. Trois jours plus tard, son état de santé s’est détérioré. Souffrant d’atroces douleurs au ventre, elle a décidé de dire la vérité à son concubin qui l’a conduite à l’hôpital Jeetoo d’où elle a ensuite été transférée à celui de Pamplemousses.

Le compagnon de la jeune femme est toujours sous l’effet du choc : «Je ne savais pas qu’elle était enceinte. Elle m’a expliqué qu’elle ne m’a rien dit parce qu’elle savait que je ne serais pas d’accord pour qu’elle se fasse avorter. Puis, elle m’a dit que notre situation financière ne nous permettait pas d’accueillir un autre enfant. Questionnée par le gynécologue, elle a fini par lui avouer qu’elle avait pris des pilules abortives.»

C’est le gynécologue de l’hôpital qui a rapporté le cas à la police. Sur son lit d’hôpital, la jeune femme était sous surveillance policière. Elle a pu rentrer chez elle le vendredi 16 mars, après avoir comparu en cour de Pamplemousses. Toutefois, le fœtus vit toujours dans le ventre de la jeune femme qui craint maintenant que son enfant ne naisse avec un handicap.

Difficultés

Eric regrette, lui, que sa bien-aimée lui ait caché sa grossesse. «En agissant ainsi, elle a cru bien faire. Mais au contraire, mes problèmes se multiplient», lâche l’habitant de Bois-Marchad. Déjà que sa famille fait face à une situation financière des plus difficiles. Maçon de son état, l’homme affirme qu’il peine à trouver du boulot depuis le début de l’année. Actuellement, il touche Rs 300 par journée en travaillant comme aide camionneur trois fois par semaine.

Mais avec sept bouches à nourrir, cette somme est loin d’être suffisante. «J’ai trois enfants issus de mon premier mariage qui vivent avec moi. Ils ont 17, 15 et 14 ans. Quant à ma concubine, elle a un enfant d’une première union et nous avons un fils de 2 ans ensemble. Il n’y a que moi qui travaille. C’est dur de faire bouillir la marmite tous les jours. Nous vivons avec le strict minimum. Ma concubine était employée comme bonne mais avec l’arrivée de notre enfant, elle a cessé de travailler car nous n’avons pas d’argent pour payer une crèche.»

Les sept membres de cette famille vivent dans deux modestes pièces en tôle. «Mes trois enfants dorment dans une pièce. Ma concubine, notre fils de 2 ans et moi dormons dans un lit, tandis que sa fille de 6 ans couche sur un matelas à même le sol dans notre chambre», explique notre interlocuteur.

Interrogé sur la provenance des pilules abortives qu’a ingurgitées sa compagne, il avance que ce serait une prostituée dans la région de Sainte-Croix, qui les lui aurait vendues pour la somme de Rs 700. «J’ai essayé de chercher cette femme mais je ne l’ai pas retrouvée. Elle me doit des explications car ma concubine aurait pu y laisser sa vie.»

Et dire que le 25 décembre dernier, une autre jeune femme de Bois-Marchand avait trouvé la mort après avoir avalé du cytotec pour se faire avorter. «Ma concubine ne savait pas que l’on pouvait mourir suite à un avortement. Elle ne sait même pas que cet acte est illégal. Elle n’a jamais été à l’école. Moi non plus. Nous savons seulement écrire nos noms respectifs, sans plus.»

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