C’est lors d’une soirée de décembre 1984 qu’elle a été couronnée.
Sa passion de toujours : la danse.
Dans les années 80, elle était une jeune femme dans le vent, égérie de la célèbre boîte de nuit Sam’s Disco… Aujourd’hui, elle mène sa barque à Philadelphie.
Ces soirées-là ! Ludmilla Goinden ne les oubliera jamais. Des nuits entières à se déhancher sur la piste de danse de Sam’s Disco, à Vacoas, au rythme des plus grands tubes de Madonna. Des heures à discuter autour d’un verre avec Suttish Samputh, aussi connu comme Sam, le propriétaire du club privé, et des amis dans l’ambiance chaleureuse de the place to be des années 80… Elle n’a qu’à fermer les yeux quelques secondes pour se revoir là-bas. Et ces souvenirs réchauffent son cœur quand elle pense à son île natale. La première Miss Sam, élue lors d’un concours organisé par le night-club, vit depuis 26 ans à Philadelphie, aux États-Unis.
En vacances à Maurice, Ludmilla se confie avec plaisir, un léger accent américain dans la voix, et n’hésite pas à laisser s’envoler son imagination au détour de souvenirs qui lui reviennent par bribes. C’est avec beaucoup de tristesse, dit-elle, qu’elle a appris le décès de Sam, survenu il y a quelques semaines : «Il était très courtois et amical. Je garde un excellent souvenir de lui.» Elle se souvient de la bonne ambiance – presque familiale – qui régnait dans son club privé «J’y allais très souvent. On pouvait parler et danser à notre aise. C’était très bien. Maintenant, dans une discothèque, on est l’un sur l’autre et il faut hurler pour se faire comprendre», confie-t-elle, un peu nostalgique.
C’est lors d’une nuit chaude de décembre, en 1984, que Ludmilla a remporté son titre. En une soirée, elle est devenue l’égérie de la boîte de nuit branchée… Et ce n’est ni son maquillage soutenu – comme le voulait la tendance à l’époque – ni sa petite robe qui mettait en valeur ses belles jambes qui lui ont valu de remporter la première édition de la compétition organisée par la discothèque lors d’une soirée animée par Jean-Claude Gébert. C’est son sens du rythme qui a fait toute la différence : «J’ai toujours aimé danser.»
Elle se rappelle la joie sur le moment, les nombreux cadeaux et, surtout, le 12 mars qui a suivi : «Lors de la cérémonie officielle de la fête nationale, j’ai dansé en tant que Miss Sam devant la foule présente au Champs-de-Mars.» Sur scène, elle a enchaîné les pas, oublieuse des nombreux regards braqués sur elle : seuls la musique et les mouvements de son corps comptaient. C’est cette osmose qui lui avait valu, quelques années plus tôt, de remporter le concours de danse Free Style Disco. «J’ai représenté Maurice à Londres», explique celle qui a également participé au concours de beauté Miss Mauritius en 1979. Sa passion pour la danse ne l’a jamais quittée…
Et même à Philadelphie, où elle a suivi sa maman et ses oncles dans les années 80, elle a su entretenir la flamme en rejoignant une troupe brésilienne Allo Brazil : «J’ai dansé à Washington, New York et Philadelphia, entre autres.» Une activité prenante – «c’était mon passe-temps» – pour celle qui aime vivre à cent à l’heure : «J’ai fait carrière dans le secteur de l’immobilier avant de me diriger, tout récemment, vers l’hôtellerie.» Qu’en est-il de sa vie privée ? C’est une partie de sa vie que Ludmilla ne souhaite pas évoquer. Même son âge devra rester secret !
Pour l’instant la Miss Sam 84 profite du soleil mauricien : «Les plages me manquent quand je suis à Philadelphie.» Même si elle se dit «américaine à 100 %», son cœur bat encore pour son île… Surtout quand elle pense à ces années-là.