Le directeur de la radio privée réagit face à la mise en garde de l’IBA.
In a fighting mood. Krish Caunhye, le directeur de Top FM, l’est. Outré que l’Independent Broadcasting Authority (IBA) ait émis une mise en garde à la radio privée pour des raisons qu’il estime être des «accusations graves et sans fondement», l’homme a décidé de ne pas se laisser faire. Dans un communiqué émis le jeudi 8 mars, L’IBA reproche, en effet, à Top FM «des abus potentiels à l’antenne, qui vont de la haute diffamation à l’incitation à la haine raciale». La radio privée pourrait, ainsi, perdre son permis d’opérer si aucune amélioration n’est notée à ce niveau, précise le communiqué. La MBC, Radio One et Radio Plus ont également été épinglées (voir hors-texte).
Krish Caunhye veut, lui, rétablir la vérité, dit-il : «Top FM n’incite pas à la haine raciale. La radio est là pour servir l’intérêt du pays et de la nation mauricienne.» Il avoue avoir été très surpris en prenant connaissance du communiqué de l’IBA. Quelques jours plus tôt, il avait été convoqué à une réunion dans les locaux de l’instance régulatrice : «C’était un monologue sur nos prétendus écarts. On ne nous a pas demandé de nous expliquer.»
Plus tard, le directeur reçoit une lettre explicitant les «prétendus dérapages». Ce sont les propos d’un auditeur dans l’émission Hard Talk de Jimmy Jean-Louis qui seraient pointés du doigt : «Il a déclaré qu’une certaine communauté peine à trouver sa place dans le système.» Cette correspondance ne fait pas mention de warning ou de suspension, selon lui : «Alors je considère, après consultation avec mes hommes de loi, qu’on n’est pas under warning.»
Comme il estime être dans un «pays de droits» et qu’il a confiance en les «institutions indépendantes» et la justice, Krish Caunhye dit ne pas avoir «peur» de voir disparaître Top FM. En ce moment, il s’adonne à un travail de fond : «Nous examinons les cas présentés par l’IBA… S’il y a vraiment eu des dérapages, nous prendrons les mesures nécessaires.» De plus, avec ses hommes de loi, il explore toutes les avenues possibles. Surtout que ce n’est pas la première fois que la radio privée et l’IBA ne sont pas sur la même longueur d’onde.
Krish Caunhye estime que l’instance n’a pas pris les actions adéquates dans le contentieux qui oppose Top FM à la MBC : «Nous leur intentons un procès pour avoir plagié nos jingles et le format de certaines de nos émissions pour Best FM.» De plus, il déplore le manque de réaction de l’IBA dans une autre affaire : «Depuis novembre 2011, une chaîne réunionnaise utilise notre fréquence.»
Le directeur de Top FM est donc, prêt à se battre pour sa radio : «Elle appartient au peuple avant d’être à moi. Pour les auditeurs, pour accomplir ma mission auprès d’eux, je suis prêt à tout. Je les remercie pour leur soutien.»
Et les autres ?
Top FM n’est pas la seule radio à avoir été mise en garde ! Radio One a reçu un avertissement car elle aurait enfreint une directive dans le cadre des régionales à Rodrigues. Elle a diffusé les propos d’un proche du candidat Johnson Roussety le jour même des élections. De plus, l’IBA a réclamé plus de rigueur à Radio Plus dans le compte-rendu des décisions de justice. La MBC, elle, devra désormais s’assurer que ses programmes «n’encouragent pas la violence chez les enfants».