Engagement, visions, rêves... Ils en ont sûrement plein la tête, et tout cela les a guidés vers la chose politique. Et dire qu’avant, on les connaissait pour tout à fait autre chose. Aujourd’hui, à une semaine de ces élections générales qui tiennent en haleine tout le pays, ces personnalités nous parlent de leur déclic pour cet univers qui ne fait pas tout le temps de cadeaux, de leur engagement et de leurs visions pour une île Maurice meilleure, et aussi de leur popularité, qui est plus ou moins une arme dans cette campagne électorale.
Qui dit politique en ce moment, dit meetings et autres congrès. Et qui dit meeting, dit pousser de la voix. Et justement, pendant de nombreuses années, elle a été une voix connue, notamment sur Radio Plus, avant de devenir l’une des portes-voix de MSM. On parle ici de Subashnee Luchmun-Roy, candidate pour l’Alliance Lepep au n° 4 (Port-Louis Nord– Montagne-Longue), ancienne animatrice radio qui pose pour la seconde fois en tant que candidate pour le MSM. «Pendant un bon moment, j’ai été très active dans l’émission Explik ou k, où je me suis rendu compte que les Mauriciens avaient beaucoup de problèmes, souvent très graves, qui devaient être résolus. Je voyais en même temps que la politique avait le pouvoir de concrétiser des solutions pour tellement de personnes. J’ai donc dit oui pour une carrière politique», explique la candidate, qui ajoute : «Oui, ça aide quand on connaît votre visage et votre voix. Quand on vous connaît, on a peut-être tendance à mieux vous écouter, et cela aide à faire passer le message et les visions de l’Alliance.»
Une voix connue, plus chantante celle-là ; celle de Jasmine Toulouse, très active en ce moment du côté de l’Alliance du Changement, la chanteuse ayant intégré le MMM en 2019. «Il y a toujours eu ce désir de faire la différence,» nous dit celle qui nous a offert les chansons Oser et Trahison. «Quand j’étais plus jeune, je réfléchissais beaucoup en voyant les difficultés dans le quartier, dans une Cité à Rivière-Noire. J’ai vu un système qui était un cercle vicieux, où un jeune ne pouvait pas aspirer à des études tertiaires, faute de moyens financiers. Et dans ma famille, on était aussi très militants, et moi-même j’ai connu beaucoup de difficultés personnelles. Mon premier engagement pour une société meilleure a été la musique, puis est venu le travail social. Donc, un vécu et un engagement, qui m’ont menée vers le MMM, qui fait le même combat pour une meilleure île Maurice. Bien sûr, cela peut être un gros avantage quand on est connu : les gens sont plus à l’écoute de ce que vous dites, beaucoup connaissent aussi mon background et mon parcours engagé, mais ne votez pas une personne parce qu’elle est connue ou que vous aimez ces chansons, votez pour ce qu’elle peut apporter de bien autour de vous et dans la société en général.»
Autre artiste qui s’est laissé gagner, François Henri, qui est très actif en ce moment au n° 20 (Beau-Bassin–Petite-Rivière) avec le Reform Party et l’alliance Linion Reform. François Henri, ancien percussionniste et manager du groupe Blackmen Bluz, aussi membre du groupe 2B1, a également beaucoup bossé sur des festivals musicaux comme Kaz’Out et Dombeya. «Tout d’abord, on parle ici d’artiste engagé, et dans un sens, ça rejoint beaucoup la politique, parce que je suis un artiste engagé, donc, dans les deux cas, on œuvre pour une meilleure île Maurice. Et la politique aiderait aussi pour une meilleure condition pour les artistes. En même temps, en plus de l’engagement, c’est tout un univers que j’ai découvert : travail de terrain, administration, etc... Et toute mon expérience dans la gestion d’un événement musical m’aide aussi beaucoup dans cette nouvelle vie politique.»
D’autres voient aussi la chose politique comme un marathon. Ce n’est pas notre Stephan Buckland national qui nous dira le contraire ! Cette année, l’ancien athlète olympique (qui faisait auparavant partie du MMSD de feu Eric Guimbeau) posera pour le Mouveman Bruneau Laurette : «J’ai toujours été interpellé par la société mauricienne et son fonctionnement, et j’ai trop souvent vu qu’il n’y avait pas the right man at the right place, que ce soit pour le sport, l’art ou l’encadrement de la jeunesse. C’est ce qui explique mon entrée en politique depuis plusieurs années. Je pense que je pourrai apporter ma contribution pour donner cet espoir. Et je pense qu’être un sportif reconnu aide à mieux faire comprendre les enjeux sociétaux, car il est aussi question d’expérience, avec les jeunes, et de philosophie de vie aussi.»
Finalement, on papote avec le self-made man Sydney Pierre. Il est aujourd’hui secrétaire général adjoint du bureau politique du PTr et candidat au n° 19 (Stanley-Rose-Hill). Mais nous on le connaît plutôt comme étant celui qui occupait des postes de management dans le monde de l’hôtellerie ici et ailleurs (Kenya, Afrique du Sud) tout en ayant un pied dans le bénévolat, le travail social, en plus d'avoir été président de la Mauritius Tourism Promotion Authority. «J’aurais pu être bien tranquille dans mon coin, ayant beaucoup galéré dans mon enfance dû à la pauvreté et d’autres moments difficiles, me propulsant moi-même petit à petit vers le haut, mais non ! Je sais qu’il y a beaucoup de jeunes comme moi qui vivent des moments difficiles, et je ne veux pas qu’ils se retrouvent seuls, je veux les porter vers le haut, et le monde politique me donne cette belle opportunité. Et avec mon expérience dans le travail social, et toute mon expérience aussi dans tout ce qui est stratégie et gestion dans ma vie professionnelle, je pense que je peux arriver à ce que j’aspire pour les jeunes et le pays.»