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Les Mauriciens à l’heure d’un choix crucial

Ils ont suivi avec attention les cinq dernières semaines de campagne, peaufinant leur choix au fur et à mesure. Aujourd’hui, c’est le jour J et s’ils ne vont évidemment pas dévoiler pour qui ils vont voter, ces 21 Mauriciens venant des 21 circonscriptions de la République de Maurice nous disent ce qu’ils retiennent de cette campagne électorale et ce qu’ils souhaitent pour ces élections…

Sheela Mohanparsad, Goodlands : «L’épisode des réseaux sociaux bloqués restera une mauvaise image qui sera attachée à cette campagne»

 

«J’ai 70 ans et j’ai vécu plusieurs élections, mais la campagne électorale de cette année a été l’une des plus mouvementées. Ce matin du 1er novembre, quand le pays s’est réveillé en apprenant que les réseaux sociaux avaient été bloqués, restera pour moi un des pires souvenirs de ces élections. Comment ont-ils pu entraver la liberté de tout un chacun ? En tant que personne du troisième âge, mon portable et mon accès aux réseaux sont ma source de communication. L’épisode des réseaux sociaux bloqués restera une mauvaise image qui sera attachée à cette campagne. Je souhaite au pays du changement.»

 

Dimitry Ah-Yu, président du Collectif Arc-en-ciel à Quatre-Bornes : «Je souhaite un gouvernement à l’écoute de la communauté LGBT»

 

«Je souhaite un gouvernement qui cesse de promettre des mesures pénalisant les PME et qui ne se comporte pas comme une dictature, bloquant les réseaux sociaux ou animé par une soif de vengeance. Je veux un gouvernement véritablement engagé sur les conventions relatives aux droits humains, qui reconnaît la valeur et l’importance de la communauté LGBT à Maurice. Il doit être plus inclusif, à l’écoute de la communauté LGBT et préoccupé par notre jeunesse, aujourd’hui perdue. Qu’il investisse dans un système éducatif solide, préparant notre jeunesse aux défis de demain et l’encourageant à rester sur notre île, plutôt que de fuir.»

 

Brigitte Bheeka, Plaine-Magnien :  «Je suis pour plus de protection des droits de la famille»

 

 «Je n’ai pas vraiment de préférence pour les alliances qui sont en lice dans ces élections générales 2024. J’ai suivi la campagne en tant qu’ex-candidate. J’ai participé aux législatives 2019 au sein d’un petit parti. La politique, c’est se mettre au service des autres avant tout. Je suis pour plus de protection des droits de la famille. Je suis également pour des mesures concrètes pour le bien-être de la femme et des enfants. Il est dommage de constater qu’il n’y a qu’une seule femme sur la liste des grands partis qui briguent les suffrages cette année dans ma circonscription. Le peuple mauricien est très intelligent. Il va falloir faire  le bon choix.»  

 

Jessica Nina, Camp-Levieux  : «Des semaines de campagne intenses»

 

«Ces semaines de campagne électorale ont été très intenses ; rien à voir avec celles que nous avons connues les années précédentes. Elles ont été perturbantes et pleines de rebondissements. Peu importe le parti qui remportera ces élections générales, j’espère seulement que ceux qui seront élus auront à cœur l’intérêt de la population mauricienne, qu’ils sauront renforcer le pouvoir d’achat du peuple et qu’ils agiront en toute transparence. Nous voulons voir disparaître toute forme de corruption.» 

 

Bishun Ramjoorawon, Souillac :  «Je suis pour davantage de mesures sociales pour soulager la population»

 

 «J’ai suivi la campagne électorale 2024 avec beaucoup de passion. Je suis professeur d’économie à la retraite. Il n’y a pas vraiment eu de débats sur des mesures économiques à court, à moyen et à long termes pour tirer le pays vers le haut. On n’a entendu que des mesures populaires. Je suis pour davantage de mesures sociales pour soulager la population. Le taux d’inflation est trop fort. Je n’ai également rien entendu de concret sur les fléaux sociaux qui rongent ce pays. Il n’y a pas non plus eu des discussions constructives sur la démocratie, la transparence dans les institutions. Je vais voter pour permettre au pays de respirer la liberté d’exprimer son opinion.»

 

John Anseline, Bambous  : «Campagne sale et dégoûtante»

 

«Le social, la politique, je suis ça depuis toujours. Mon père était syndicaliste. Et je n’avais jamais vu une campagne aussi sale et dégoûtante ! La vie privée des gens ? C’est inintéressant ; nul n’est parfait ! Je souhaite que le gouvernement élu permette au pays de continuer à avancer et s’engage à améliorer la vie des gens. La politique est un jeu, il y a toujours un perdant et un gagnant.»

 

Javed Codabux, Port-Louis : «Je suis pour la continuité»

 

«Ces cinq semaines de campagne ont été très intéressantes. J’ai été très actif sur le terrain avec mes amis du parti. Il y a eu une bonne synergie au sein de l’équipe et je tiens à remercier mes leaders pour leur soutien. J’ai fait cinq élections et je dois dire que tout s’est bien passé ; il y a eu une bonne ambiance sur le terrain. Je suis pour la continuité avec ce gouvernement et je pense que l’Alliance Lepep a toutes ses chances d’être réélue.»

 

Premanand Parmessur, Rose-Belle  : «Une campagne tranquille de mon côté»

 

«J’ai vécu cette campagne de façon très tranquille cette fois-ci. Il faudra surtout faire attention quand on va voter, sans faire le jeu de l’un ou de l’autre, mais en votant pour ceux qui sont capables d’une île Maurice meilleure. Et c’est justement mon souhait : une île Maurice où la situation de tout un chacun va s’améliorer. Où il y aura moins les fléaux de la corruption et de la drogue.»    

 

Bhuneshwar Mohun, Rivière-du-Rempart  : «Il est essentiel d’instaurer des mesures sur le pouvoir d’achat »

 

«Concernant les récentes campagnes politiques et l’élection à Maurice, j’ai constaté que chaque parti semble concentré sur l’augmentation des pensions pour nos aînés ou des salaires, plutôt que sur des actions concrètes pour améliorer notre économie et notre qualité de vie sur l’île. Chaque parti est davantage focalisé sur la mise en lumière des défauts et des erreurs des opposants pour gagner la confiance des électeurs. Le pays a déjà un déficit important et les produits de première nécessité ainsi que les denrées alimentaires sont aujourd’hui bien plus coûteux qu’auparavant. Des subventions auraient pu être mises en place pour réduire le coût des biens de première nécessité et les rendre plus abordables pour la population.» 

 

Shriley, Pointe-aux-Sables  : «Une campagne rapide avec son lot de scandales»

 

«Cette campagne s’est passée très vite, avec son lot de scandales qui n’a pas manqué de capter l’attention. Les différentes parties qui s’affrontent lors de ces élections ont mis en avant de nombreux arguments et fait de nombreuses promesses. Chacun a essayé de convaincre la population, mais il convient à ceux qui seront au pouvoir de tenir leurs engagements après le suffrage car peu importe le résultat du scrutin, le plus important pour la population est d’avoir une meilleure qualité de vie.» 

 

Keane Jata, Roche-Bois : «Il est important de revoir des mesures en terme de durabilité et l’avenir de nos jeunes»

 

«Personnellement, bien que les campagnes électorales aient proposé plusieurs mesures qui semblent intéressantes, je doute que celles-ci apportent de véritables changements. On dit souvent que Maurice est une île durable, mais le développement en matière de durabilité reste limité. Il est nécessaire de voir plus d’initiatives, en particulier dans la circonscription n° 3, ainsi que davantage de propositions pour les jeunes afin de les protéger des influences néfastes. Mes attentes pour cette élection de 2024 sont que ces politiciens ne fassent pas de fausses promesses qui ne se réaliseront pas.» 

 

Karola Zuël, Forest-Side  : «Que les élus.es travaillent…»

 

«Ce que je retiens de cette campagne, c’est que ce sont toujours les préjugés et les histoires personnelles qui ressortent. Un adversaire ne peut jamais argumenter sans mettre en avant un fait personnel. Mon souhait, c’est que le gouvernement élu ne perpétue pas les mêmes erreurs. Que les élus.es de la majorité ne prennent pas avantage de leur poste mais travaillent vraiment pour la population, comme c’est censé être le cas dans une démocratie.»

 

Noëllette Cécile, Flacq : «La création d’un avenir brillant»

 

«Mes attentes pour Maurice vont bien au-delà des simples résultats électoraux. Mon rêve est celui d’une île moderne et prospère, dotée d’infrastructures de niveau européen, où chaque citoyen trouve sa place dans un environnement propice à l’épanouissement personnel et professionnel. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à des défis de taille – de la montée des problèmes de drogue à la perte de vitesse des secteurs industriels qui ont, autrefois, façonné notre économie et notre identité nationale. La jeunesse mauricienne représente un espoir considérable. Ce potentiel humain est notre plus grand atout pour bâtir un avenir dynamique et innovant, mais cela nécessitera une vision courageuse, enracinée dans les valeurs de transparence, de justice et de développement durable. Mon espoir est que ces élections soient le premier pas vers une île Maurice renouvelée.»

 

Simi Parsooramen, Réduit  : «La paix, le calme et la compréhension»

 

«Ce que je retiens de ces dernières semaines, c’est qu’il y a eu beaucoup de choses de faites et de dites chez les politiciens. Ils ont beaucoup travaillé pour accomplir certaines tâches. J’ai rencontré plusieurs personnes qui disent que le Premier ministre sera de nouveau élu car il a fait beaucoup pour le pays, pour les jeunes et nos aînés, notamment avec l’augmentation des salaires, des pensions et des compensations. J’espère que le parti vainqueur tiendra ses promesses et que le jour des élections, tout se passera bien, dans la paix, le calme et la compréhension de nos citoyens.»

 

Jessiven Moutien, Montagne-Longue : «Des attentes concrètes au-delà des promesses»

 

«La campagne a été intense et brève ! J’ai suivi les débats principalement sur les réseaux sociaux, ce qui m’a permis de rester informé en temps réel. Les révélations et leaks audio des derniers jours m’ont choqué, mais aussi éclairé sur mon choix de vote. Cependant, la surenchère d’annonces sans vision à long terme m’inquiète. Nous avons besoin que les projets, surtout dans les villages, soient concrets. Les conseillers et les élus doivent être plus à l’écoute, notamment sur des enjeux cruciaux tels que l’eau et les infrastructures routières. Après les élections, je souhaite un retour à la normalité en toute sécurité, où la liberté d’expression est respectée et les promesses tenues.»

 

Kinsley Hennequin, Solitude : «Un éternel recommencement ou un vrai changement ?»

 

«Dans notre circonscription, nous avons vu de nombreux candidats sur le terrain, tous très actifs durant cette campagne. Malheureusement, à chaque élection, c’est un éternel recommencement, avec des discours et du porte-à-porte pour attirer les électeurs. Je pense que les Mauriciens en ont assez et ont besoin d’un nouveau souffle… Mais vers qui se tourner ? Certes, un changement s’impose et il semble clair que cette élection de 2024 se jouera entre des partis déjà expérimentés. Nous avons besoin de mieux pour notre pays.»

 

Phil Marqueur, Coromandel : «Je réalise à quel point il est important de remplir notre devoir civique»

 

«Depuis que je suis en âge de voter, c’est la toute première fois que je réalise à quel point il est important de remplir notre devoir civique. Je suis soulagé que ces semaines de campagne nous ont ouvert les yeux. Nous devons être réalistes. Ena dimounn ki pe vinn fer nou bann gran promes ou ki pe rod fer nou krwar zot pe travay zis kan finn ariv ler pou vote, zis kan zot pe bizin nou. Nou tou anvi inpe sanzman, finn ariv ler pou ki nou met tou sa bann dimounn ki finn manz plin-la deor.» 

 

Cendrine Chellamootoo, Montagne-Blanche  : «Des mesures annoncées, mais où trouverons-nous tout cet argent ?»

 

«Les cinq semaines de confrontation ont plutôt fait la part belle à des annonces, souvent faisant ressortir plus de questions qu’autre chose. Et avec toujours la grande question : où trouverons-nous tout cet argent ? On met aussi beaucoup d'accent sur les pensionnés, les jeunes, mais un peu moins sur les salariés. Finalement, peu importe qui sera élu, je continuerai de travailler, peut-être juste avec l’espoir que le coût de la vie baissera.»

 

Nitin Busguth, directeur de pharmacie à Bonne-Terre  : «La population a besoin de respirer»

 

«Ce que je retiens : la population souhaite un changement et cela s’accentue après les révélations de Missie Moustass et le blocage des réseaux sociaux. Mon souhait : la population a besoin de respirer, car elle a trop souffert à cause de la politique inflationniste du gouvernement et de la hausse des prix. Il faut réinstaurer la confiance dans nos institutions et auprès des investisseurs. Le secteur bancaire a pris un sale coup après que des informations confidentielles ont atterri sur la place publique.»

 

Irfan Khodadeen, Glen-Park : «Le choix est clair»

 

«Ce que je retiens : malgré quelques coups bas, la campagne s’est déroulée dans le fair-play et chacun sait qu’il y aura un gagnant et un perdant. Chacun a pu présenter son programme et la population a déjà fait son choix. C’est sûr que le Premier ministre actuel saura rectifier le tir en procédant à un nettoyage dans son entourage pour respecter le souhait de la population pour un changement. Mon souhait : que le développement du pays se poursuive, et que chaque membre de la population reçoive sa part du gâteau.»

 

Alex Lawsan, Terre-Rouge (Rodrigues) : «Nous sommes loin d’être autonomes»

«Eleksion dan Rodrig ena enn lot enjeu ! Les Mauriciens veulent du changement pour leur République, mais nous avons déjà un gouvernement régional en place jusqu'en 2027. C'est difficile pour nous, Rodriguais, de jongler entre les deux. Beaucoup d'entre nous sont indécis, car nous ne voyons pas les bénéfices immédiats pour Rodrigues. Ce ne sont que des représentants à l’Assemblée nationale de Maurice et cela ne pèse pas assez dans les grandes décisions qui impactent notre quotidien. Ici, l’atmosphère reste calme. Zis bann die-hard ki pou fer tam tam, me pa kouma dan Moris ! Chaque parti offre plus d’argent, mais je me demande d’où tout cela viendra ; n'est-ce pas l’argent du peuple ? J’espère que la personne élue au pouvoir portera un regard équitable sur nous, comme pour les Mauriciens. Le budget alloué n’est même pas suffisant pour le développement, avec toutes les charges à rembourser. Finalement, l’autonomie ne nous a pas beaucoup fait avancer ; nous dépendons toujours de Maurice. Imaginez, en 2024, nous n’avons de l’eau que deux heures par mois, soit 24 heures par an !»