• 1ers Championnats d’Afrique d’air badminton : Maurice s’offre le bronze en équipe
  • Ruqayah B. Khayrattee met la femme en avant
  • Huawei Watch GT 5 Pro : du premium autour du poignet
  • Donald Trump, sa mission pour «sauver l’Amérique» et les «incertitudes»
  • Séquestration, tentative d’assassinat et menaces : une jeune policière porte plainte contre son petit ami
  • Candidats.es indépendants.es : une élection, une aventure, des émotions…
  • Quand le raz-de-marée politique livre ses enseignements
  • Patrick Belcourt, qui a brillé au n° 19 : «En Avant Moris a pris une place sur l’échiquier politique et cela s’est traduit dans les votes...»
  • Opposition extraparlementaire : un contrepoids important et nécessaire
  • L’Alliance Lepep, le MSM et Pravind Jugnauth : l’équipe sortante face à son avenir

Regard de la diaspora mauricienne

Pritam Bhujun, Nicolas Andine, Marie-Danielle Theodorine, Damien Poonoosamy et Smitee Luximon partagent leurs sentiments sur les élections qui se tiennent dans leur pays natal.

Même à des milliers de kilomètres, ils suivent de près l’actualité de leur pays natal. En ce jour d’élections, ils prêteront une attention particulière à tout ce qui se passe.

Ils auront en, ce dimanche 10 novembre, les yeux rivés vers leur île Maurice. Jamais auparavant autant de Mauriciens installés à l’étranger n’auront été aussi accrochés à leur téléphone portable pour suivre les élections et, bien sûr, pour découvrir l’équipe gagnante le lendemain, 11 novembre.

 

Notre compatriote, Pritam Bhujun, qui vit en Angleterre, s’intéresse particulièrement à ces législatives car il s’inquiète pour le bien-être de ses proches à Maurice. «J’ai de la famille au pays et je souhaite une meilleure qualité de vie pour elle. Pour moi, le parti qui gagnera est celui qui a proposé de faire plus pour l’île. Je n’ai aucune préférence pour un parti ou une alliance en particulier, mais ceux qui gagneront devront apporter de grands changements dans la Constitution», nous confie Pritam.

 

Quittons le Royaume-Uni pour le Luxembourg, où Nicolas Andine a suivi avec attention la campagne électorale. «Depuis deux mandats, on a l’impression de revivre les mêmes scénarios. La corruption, les dettes qui s’accumulent, alors que les promesses de développement semblent toujours hors de portée. Le secteur éducatif perd du terrain, et on risque de se faire distancer sur la scène mondiale. Pire encore, les divisions ethniques sont exploitées pour nous diviser au lieu de construire un pays uni. Avec ces élections, les Mauriciens sont confrontés à un choix difficile, entre "la peste et le choléra". Si un nouveau gouvernement prend le relais, on nous demandera, comme toujours, des sacrifices pour combler les déficits de l’ancien. Et si l’équipe actuelle reste en place, on craint une dette encore plus lourde pour le pays, qui pourrait finir par nous étouffer», déclare Nicolas, qui ne cache pas son amour pour son île.

 

«Nous, expatriés, même si nous sommes loin, restons toujours liés à notre île. Ce n’est pas parce que nous n’avons pas le droit de vote que nous sommes aveugles. Au contraire, on espère voir les choses changer, pour une fois. Il est temps de briser cette boucle où les mêmes visages, les mêmes familles règnent sur Maurice. Nous avons besoin de nouvelles voix, de nouveaux visages. Donnons une chance à ceux qui ont une vision différente. La situation ne peut guère être pire. L’avenir de notre île Maurice est entre les mains de chaque citoyen, et même de loin, nous espérons sincèrement un réveil», souligne-t-il.

 

D’un avis à l’autre, c’est l’unité et la sérénité de Maurice qui sont au cœur des préoccupations. Depuis l’Autriche, Marie-Danielle Theodorine suit également l’actualité de son île natale. «Depuis mon enfance, j’ai toujours connu les mêmes dirigeants. Si ce n’est pas Ramgoolam, c’est Jugnauth. On a pu voir, plus d’un demi-siècle après l’Indépendance, que le système politique n’a pas évolué. En 2024, il est temps de changer. Nous avons la chance d’avoir un troisième bloc avec Linion Reform, qui, selon moi, a le meilleur programme et est plus crédible pour l’économie du pays. Je pense qu’il serait judicieux de donner à Bhadain une chance de s’installer dans l’opposition pour préparer 2029, afin de sortir de cette dynastie Ramgoolam contre Jugnauth», déclare Marie-Danielle.

 

Après l’Europe, cap sur le Canada. Damien Poonoosamy suit également l’effervescence qui règne dans son île natale. «Comme beaucoup de la diaspora, je suis la campagne électorale à Maurice avec attention. Un sentiment de révolte m’anime, car je pense que les Mauriciens ont beaucoup souffert ces cinq dernières années, et que la démocratie et la liberté sont plus que jamais menacées. D’un autre côté, j’ai rarement vu une telle mobilisation des Mauriciens pour libérer notre pays et redonner sa grandeur à nos institutions, qui ont été sévèrement cadenassées ces dernières années. Cette mobilisation citoyenne massive, je l’ai déjà vue en 2000, quand les Mauriciens ont renvoyé le gouvernement Ramgoolam, puis en 2014, quand la majorité a désavoué Paul Bérenger après sa "trahison" envers sir Anerood Jugnauth. Ayant suivi plusieurs élections, j’ai le sentiment que cette fois, les Mauriciens voteront avec rage et raison», confie Damien, regrettant que la diaspora mauricienne ne puisse pas voter : «J’ai confiance en mes compatriotes quant au choix à faire. Pour conclure, je trouve dommage que la diaspora n’ait toujours pas le droit de vote en 2024. Nous vivons peut-être ailleurs dans le monde pour diverses raisons, mais nous restons des patriotes, et beaucoup d’entre nous ont à cœur l’intérêt de notre pays bien-aimé.»

 

Après «le pays de la feuille d’érable», c’est de l’Inde que Smitee Luximon va suivre cette journée de dimanche. «L’île Maurice va vivre des élections générales à forts enjeux, et la compétition entre les principaux partis politiques reste intense. L’interdiction des médias sociaux, les allégations de surveillance politique et les implications géopolitiques autour de l’accord des îles Chagos ont marqué cette campagne. Je souhaite le meilleur à tous les partis, et que l’équipe la plus méritante gagne pour mener notre pays vers un avenir plus radieux», conclut Smitee Luximon, le cœur tourné vers son île...