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La résistance s’organise

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Il y a quelques semaines, une plate-forme de travailleurs sociaux lançait la première offensive.

La phase de distribution de ce nouveau document débute mardi. Néanmoins, ceux qui sont contre ce projet ne baissent pas les bras. Bien au contraire.

Tous les regards sont braqués sur elle. En ce moment, c’est elle la star des discussions. Pourtant, elle n’est pas très grande. Ni très épaisse. Certains la trouvent tendance. D’autres n’adhèrent pas à son look. Ce qui est sûr, c’est que la nouvelle carte d’identité nationale fait parler d’elle. Dès ce mardi 1er octobre, et après la phase pilote qui a duré deux semaines, les opérations visant à munir tous les citoyens mauriciens, de 18 ans ou plus, de ce document seront officiellement lancées. Pour l’instant, ce sont les 18 ans-22 ans qui sont concernés (voir hors-texte). C’est, du moins, ce qui est prévu.

Car des travailleurs sociaux et des acteurs de la société civile ont décidé de protester contre le remplacement de l’ancienne National Identity Card (NIC). Un mouvement citoyen pourra-t-il changer les choses ? Ceux qui sont contre veulent y croire. Et ils s’en donnent les moyens. Le vendredi 27 septembre, une dizaine de représentants d’un collectif de 18 organisations, dont la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP) et Lalit, ont déposé, au bureau du Premier ministre par intérim, Rashid Beebeejaun, une pétition signée par 70 000 personnes. Un document de protestation pour dire «non» à l’introduction de ce nouveau document.

Selon les protestataires, les informations présentes sur cette carte sont sensibles et trop personnelles (les empreintes digitales, l’adresse, entre autres). Du coup, ils craignent que ces données ne soient mal exploitées. Et la campagne s’intensifie. Sur Facebook, par exemple, des pages sont créées afin d’inciter les Mauriciens à signer les pétitions (eh oui, il y en a plus d’une !). Il ne s’agit là que de premières initiatives, confie Lindsay Collen de Lalit : «La pétition, c’est uniquement la première action de notre campagne de protestation.»

À prévoir : distribution de tracts pour sensibiliser les Mauriciens et demande d’injonction en cour afin de stopper la phase de distribution de ces nouvelles cartes d’identité à travers la plate-forme No to new ID Card. Mais aussi la possibilité de lancer un appel à la désobéissance civile si le gouvernement ne revient pas sur son projet de nouvelles cartes d’identité. Une initiative que compte organiser la CTSP s’il n’y a pas d’autre recours. Cette centrale syndicale demande, également, à ses membres de ne «pas donner accès à leurs informations privées aux autorités», déclare Jane Ragoo, porte-parole du mouvement syndical. Pour ce faire, il ne faut pas signer des documents qui permettent aux autorités d’avoir accès à vos informations personnelles.

Pour les membres de ce mouvement contre l’introduction de la nouvelle carte d’identité nationale, il est absolument nécessaire pour les Mauriciens de se révolter. Il s’agit, selon eux, de défendre les libertés individuelles de tout un chacun. Pour Alain Ah Vee, de Lalit, il n’y a aucune garantie que ces informations «seront utilisées à bon escient». De plus, il condamne le fait qu’il sera, désormais, nécessaire que tout citoyen produise sa carte si un officier la lui demande : «Ce sont des signes d’une dictature en voie de formation.»

Une constatation peu optimiste qui en appelle une autre : «Nous sommes inquiets quand nous voyons le nombre de cas d’abus d’autorité dans lesquels les officiers de l’État sont impliqués. Quelle garantie avons-nous que les données recueillies seront sécurisées et bien utilisées ?» Néanmoins, du côté du Mauritius National Identity Scheme (MNIS), on rassure sur les nombreuses mesures de sécurité prises et on organise des sessions d’informations dans les entreprises du secteur privé (voir hors-texte).

La nouvelle carte d’identité nationale est vraiment la star du moment. Certains la défendent. D’autres la condamnent. Mais ce qui est sûr, c’est que tous les regards sont braqués sur elle…

Pravind Jugnauth passe à l’action

Le leader du MSM s’en va-t-en guerre contre la nouvelle carte d’identité nationale. Il a décidé de contester la constitutionalité de ce document en Cour suprême. C’est ce qu’il a annoncé lors du meeting du Remake 2000 à Quartier-Militaire, le vendredi 27 septembre, et lors d’un point de presse, le samedi 28 septembre. Pour lui, les autorités auraient dû présenter une nouvelle National Identity Card Act. Par ailleurs, Pravind Jugnauth s’est demandé combien a réellement coûté ce projet.

Le MNIS rasssure

Elles seront en lieu sûr. C’est ce qu’affirme, du moins, Rao Rama, le directeur du Mauritius National Identity Scheme (MNIS), concernant le stockage des empreintes digitales et celui des données présentes sur la puce de la nouvelle carte d’identité nationale. L’homme a tenu à rassurer la population lors d’un media briefing, le jeudi 26 septembre. Selon lui, le Government Online Centre, à Ébène, a été récemment analysé, en termes de sécurité, par une firme indépendante et que tout allait bien. Par ailleurs, il a ajouté que la nouvelle carte ne contiendra pas de données sensibles telles que la communauté, les préférences sexuelles et l’appartenance politique, entre autres.

Ce que vous devez savoir

Un calendrier en fonction des tranches d’âge : Les premiers concernés seront ceux qui sont âgés entre 18 ans et 22 ans. Ils devront se présenter à l’ID Card Conversion Centre qui leur convient, d’octobre à novembre. Ensuite, ce sera au tour des 23-33 ans (de décembre 2013 à janvier 2014), puis des 34-44 ans (de février à mars 2014), des 45-55 ans (d’avril à mai 2014) et des 56 ans et plus (de juin à juillet 2014). Les bureaux seront ouverts en été de 10h30 à 18h30 et en hiver de 10h30 à 18 heures, tous les jours (même les jours fériés) sauf les jeudis. Pour Rodrigues, il faudra attendre jusqu’en janvier 2014.

Les différents ID Card Conversion Centres : Goodlands : VIP Commercial Village - Port Louis : 44, Labourdonnais Street - Flacq : La Source - Rose-Hill : NPF Building, Moka Road - Bambous : Allée Tamarin - Quatre-Bornes : 28, Vacoas Road, La Louise - Vacoas : New Municipal Building, Independence Avenue - Mahébourg : Les Mariannes Street - Chemin-Grenier : Royal Road, Camp-Charlot - Ebene, Cyber Tower 1, Cybercity.

Les documents à fournir : Votre acte de naissance – Une preuve d’adresse qui a trois mois ou moins – Votre actuelle carte nationale (ou un mémo de la police si vous l’avez perdue) – Vous êtes marié/e : n’oubliez pas votre acte de mariage – Vous êtes divorcée et vous voulez garder le nom de votre époux : il faut un ordre spécifique de la cour.

Une carte perdue :

1. Rendez vous à un bureau de l’état civil pour désactiver la carte et afin d’en obtenir une autre.

2. Il faudra prévoir des frais : Rs 350 pour une première nouvelle demande, Rs 700 pour la seconde et Rs 1 000 pour les prochaines réclamations.

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