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Entre joie et fierté

Milie, à côté de sa maman Annick,
est une boule d’énergie.

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La petite Noor-Rayshah adore tout ce qui touche à la mode.

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Rajesh et son fils Raja qui s’est initié à l’art culinaire à l’école des sourds.

Ils n’entendent peut-être pas mais ont de l’amour à revendre. Pas mal d’enfants à Maurice souffrent de surdité. Heureusement, la plupart ont des parents qui sont prêts à tout pour les aider à s’épanouir, avancer. Dans le cadre de la Journée internationale des sourds, célébrée hier, ces mères et pères de famille témoignent.

Leur enfant, leur fierté. Car pour eux, avoir une fille ou un garçon sourd, cela n’a rien d’une fatalité. Et même s’ils avouent qu’au début les choses n’étaient guère faciles, ces parents disent avoir appris à vivre avec un enfant spécial et être prêts à tout pour que celui-ci ne se sente pas exclu de la société. Afin que leur progéniture ait le meilleur encadrement possible, ils se sont tournés vers l’école des sourds Society for the Welfare of the Deaf, à Beau-Bassin. Jeudi, lors d’une journée porte ouverte, nous avons rencontré les parents de ces enfants exceptionnels qui nous ont livré de vibrants témoignages.

Noor-rehan, maman de la petite Noor-rayshah, parle de celle-ci comme d’un trésor bien gardé. Malgré son handicap, dit-elle, sa fille unique de 11 ans est une adepte de la mode. «Elle adore tout ce qui a trait à la mode.» Des jours durs, cette maman en a connus. «Au début, je ne savais pas comment faire avec elle mais je n’ai jamais baissé les bras. Et depuis qu’elle a commencé à fréquenter l’école des sourds, il y a trois ans, elle s’est beaucoup améliorée dans tous les domaines.» Pour se rapprocher de sa fille, Noor-rehan n’a pas hésité à suivre des cours pour apprendre le langage des signes. Elle a d’abord étudié l’American Sign Language avant de s’initier au Mauritian Sign Language.

Tout comme Noor-rehan, Annick fait tout pour l’épanouissement de sa petite Milie, 8 ans. Son objectif : que sa fille ait une vie normale. D’ailleurs, elle n’aime pas qu’on dise que sa fille est une handicapée. Et si celle-ci, dit-elle, n’est pas inscrite dans une institution académique comme celles où vont les autres enfants, c’est parce que c’est une petite fille spéciale qui fréquente une école spéciale où elle a enfin trouvé sa place. «Certes, les choses n’étaient pas tout roses au début. Mais, aujourd’hui, je suis heureuse et tranquille car je sais que Milie est entre de bonnes mains», confie cette mère de famille.

Si Annick reconnaît que l’école offre une bonne formation aux parents également, elle regrette toutefois de ne pouvoir y assister à cause de son travail. «Mais heureusement, j’ai une prof particulière en la personne de Milie», précise-t-elle. La jeune maman est d’ailleurs très fière des progrès de sa petite princesse depuis son entrée à l’école, il y a trois ans. «Par moments, je remarque que Milie veut prononcer des mots sans jamais y arriver. C’est dur de voir cela mais je me dois de l’accepter. C’est peut-être mon cœur de mère qui parle mais peu importe le handicap de Milie, je ne la vois pas différente des autres filles. Elle danse et fait des activités comme les autres.»

Alors que les enfants de Noor-rehan et Annick, tout en ayant fait beaucoup de progrès, ont encore du chemin à faire, Raja, le fils de Rajesh, âgé de 17 ans, est maintenant autonome. Ce, grâce en grande partie à ses années passées à la Society for the Welfare of the Deaf. «Il se déplace tout seul en autobus pour aller à l’école et ce même si on habite dans le nord de l’île», souligne Rajesh. Il a découvert la surdité de son fils alors qu’il était encore bébé. «On trouvait bizarre qu’il dormait toujours à point fermé lorsque la musique jouait fort. On l’a alors emmené chez le médecin qui n’a fait que confirmer ce qu’on craignait.»

Mais aujourd’hui, Rajesh et toute sa famille se sont adaptés à la situation. Ce père est très fier de son fils qui se débrouille très bien à l’école qu’il fréquente depuis qu’il a 11 ans et où il s’est initié notamment à l’art culinaire. Car l’encadrement que reçoivent ces jeunes à la Society for the Welfare of the Deaf leur permet d’apprendre un métier tout en les aidant à s’épanouir dans une société où la différence fait parfois défaut. Pour le plus grand bonheur de leurs parents.

CA

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