Certains des étudiants népalais qui font un sit-in au jardin de la Compagnie.
Après les étudiants du Dimensions International Education Group à Pamplemousses, c’est au tour de ceux de Spherinity, à Flacq, de crier à l’escroquerie et de réclamer le remboursement de leurs cours à cette institution tertiaire. Pour faire réagir les autorités, ils ont organisé un sit-in dans le kiosque du jardin de la Compagnie.
Encore des étudiants népalais dans la tourmente. Plus d’une trentaine de jeunes venant du Népal ainsi que cinq Indiens réclament le remboursement de l’argent qu’ils ont dépensé pour suivre des cours en Hospitality Management à l’institution Spherinity à Flacq. À Maurice depuis avril, ils se disent victimes d’une escroquerie de la part de l’institution en question. En attendant que les autorités réagissent, ils ont organisé un sit-in au jardin de la Compagnie, soutenus par les membres du Regroupement Travailleurs Social.
Le lundi 16 septembre, les étudiants, qui ont retenu les services de
Me Erickson Mooneapillay et Me Niven Moonesamy, ont porté plainte contre Spherinity au Central Criminal Investigation Department. Ils soutiennent que la direction de l’institution a failli à ses promesses. Mardi, ils ont présenté une mise en demeure au Passport and Immigration Office (PIO) afin de ne pas être déportés. Selon Manoj Boojhawon, membre du Regroupement Travailleurs Social, «ces étudiants sont victimes d’une injustice. Ils sont venus à Maurice dans l’espoir d’étudier et aujourd’hui, tout ce qu’on leur a promis n’était qu’une illusion. Ils sont aussi dans l’obligation de partager une chambre de pensionnat à deux au prix de Rs 1 800 par étudiant mensuellement».
Me Erickson Mooneapillay explique que les étudiants ont été dupés dès le départ sur le contenu même des cours qu’ils sont venus suivre à Maurice. «Ces étudiants népalais sont venus à Maurice pour suivre des cours en Hospitality Management. Mais une fois sur place, Spherinity leur a proposé des cours d’Information Technology en attendant que débutent ceux en Hospitality Management. L’institut n’a même pas d’accréditation de la Tertiary Education Commission (TEC) pour donner des cours en Hospitality Management. Mais la direction a assuré aux étudiants qu’ils auraient leurs cours.»
L’homme de loi poursuit : «Nous réclamons non seulement un remboursement total mais aussi un dédommagement pour préjudice moral. Spherinity a promis beaucoup de choses à ces étudiants : un stage payant, de l’emploi après leur études et même un permis de résidents permanents.» Il précise qu’il est actuellement en négociation avec une institution de renom à Maurice, dans l’espoir que les étudiants népalais puissent s’y inscrire.
Du côté de la direction Spherinity, l’avocat de l’institution, Me Rishi Gobinda, soutient que celle-ci attend d’abord une convocation, suite à la plainte déposée par les étudiants, avant de faire une quelconque déclaration sur toute cette affaire.
Les étudiants népalais du Dimensions International Education Group (DIEG) ont, quant à eux, finalement été remboursés le mardi 17 septembre. Suite à de longues semaines de négociations, un accord a enfin été trouvé entre la direction de l’institution, l’avocat des étudiants et les représentants du PIO. À ce jour, 26 des étudiants ont déjà quitté le pays pour le Népal et les quatre autres le feront d’ici ce mercredi 25 septembre. «Le remboursement aux étudiants népalais a été fait au pro rata mais pour des raisons purement humanitaires. Le nombre de modules suivis par les étudiants a été déduit du montant remboursé», soutient un des avocats du DIEG, Me Amrish Oozageer.
Le consensus trouvé entre la direction de l’institution et le représentant des étudiants a non seulement empêché que les étudiants népalais soient déportés mais a aussi permis au guruji Makesh Jhummun de mettre un terme à sa grève de la faim qui a duré une dizaine de jours. «Tout ce qu’on voulait c’était d’être remboursé pour regagner le Népal. Aujourd’hui c’est chose faite. Bientôt tout cela ne sera, espérons-le, qu’un mauvais souvenir», soutient Dilwash, un des étudiants. Leur rêve s’est transformé en cauchemar.
CA