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En mode «désaccord»… comme d’habitude

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Les représentants du patronat, avec au centre Vincent d’Arifat, le président de la MEF, estiment qu’il faut prendre en compte la capacité des entreprises à payer.

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Les syndicalistes présents ont fait part de leurs recommandations. Et Reeaz Chuttoo (au centre) a décidé de faire un walk-out.

Il faudra patienter encore quelques jours avant de connaître le montant du quantum pour 2014. Pour l’instant, les syndicalistes et le patronat n’ont pas la même vision des choses. Rien d’anormal, en somme…

Pas sur la même longueur d’onde. Comme pour ne pas changer. Ce qui serait inédit c’est que toutes les parties présentes dans les réunions tripartites soient du même avis. La première réunion de ce comité, qui doit décider du quantum de la compensation salariale payable en 2014, s’est tenue ce mercredi 18 septembre et a été présidée par le ministre des Finances, Xavier-Luc Duval. Si, pour l’heure, cette rencontre entre syndicalistes, membres du gouvernement et du patronat n’a rien donné (à l’exception d’un walkout, d’une divergence sur le taux d’inflation et des critères pour calculer la compensation salariale), une autre est prévue le vendredi 27 septembre…

Une semaine très mouvementée. Elle l’a été pour les syndicalistes venus de différents bords – notamment la National Trade Union Confederation (NTUC), la Confédération syndicale de gauche-solidarité, le Mauritius Labour Congress, la Confederation of Free Trade Unions ou encore la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP) – pour représenter les employés du secteur public et ceux du privé. En marge de la réunion tripartite, ils se sont rencontrés afin de décider de leurs propositions (voir hors-texte), mais aussi pour se mettre d’accord pour contester le taux d’inflation – estimé à 3,7 % – retenu par le gouvernement. Une moyenne qui ne reflète absolument pas la réalité des Mauriciens, estime la syndicaliste Jane Ragoo : «Nous avons des chiffres pour démontrer nos dires. Depuis le début de l’année, et jusqu’à septembre, le panier de la ménagère a coûté Rs 732 de plus ! C’est une hausse de 9,15 %.»

Une majoration du coût de la vie, dit-elle, qui ne prend pas en compte l’augmentation de la redevance télé et du ticket d’autobus. Pourtant, estime la syndicaliste, le principal but de la compensation salariale est bien de compenser la hausse du coût de la vie. Le patronat ne vient, évidemment, pas dire le contraire (mais…). Du côté des employeurs, on émet également des réserves sur le taux d’inflation. Mais celles-ci ne vont pas dans le même sens que celles des représentants des travailleurs. Pour les patrons, l’inflation ne doit pas être le seul critère à prendre en compte (même si le taux ne reflète pas forcément la réalité).

Il est aussi important de mettre dans la balance la capacité de payer et la productivité, entre autres. Un moyen d’éviter les licenciements. «Qu’est-ce qui est le plus important aujourd’hui ? La sauvegarde des emplois», a confié Vincent d’Arifat, président de la Mauritius Employers Federation (MEF), à la fin de la réunion tripartite. Il s’est dit satisfait que le ministre des Finances soit sensible à ses arguments. Un intérêt pour de nouveaux critères qui n’a, par contre, pas emballé les représentants de la classe syndicale. Notamment ceux de la CTSP. Ils ont quitté la réunion après avoir soumis leurs recommandations. Et ils ont décidé de ne pas être présents à la prochaine rencontre.

Reeaz Chuttoo explique ce geste par le manque de volonté du gouvernement d’améliorer la vie des employés du secteur privé : «Ce gouvernement n’a pas de sensibilité humaine et ne comprend pas que plusieurs personnes au sein du secteur privé touchent moins de Rs 6 000.» Il demande donc la création d’un Corporate Employees Responsibility Fund et la mise en place du salaire minimal social. Le syndicaliste n’a également pas apprécié, dit-il, le manque d’intérêt des ministres présents : «Certains ont affiché ouvertement leur indifférence. De plus, je pense que Xavier-Luc Duval est très éloigné des réalités du pays.» Une perte de confiance en l’exercice tripartite ? Absolument : «Nous avons laissé nos recommandations. Nous espérons que ça servira à quelque chose. Maintenant, chaque année c’est la même chose.»

Néanmoins, le combat continue pour les autres syndicalistes au niveau des réunions. Au centre de la préoccupation de certains d’entre eux : la possibilité que les employés de la fonction publique ne reçoivent pas de compensation salariale en 2014 à cause des récentes augmentations de salaires découlant du dernier rapport du Pay Research Bureau (PRB). Pour Deepak Benydin, de la NTUC, c’est une situation désolante : «Tous les employés ont droit à leur compensation !» Pour Ashok Subron, les autorités ne devraient pas faire ce genre de différence : «La distinction n’est pas entre les fonctionnaires et les travailleurs du secteur privé mais entre les riches et les pauvres.»

Des arguments qui promettent encore une semaine où les acteurs des réunions tripartites ne seront pas sur la même longueur d’onde…

Ce que veulent les syndicalistes

Ils se sont concertés. Et demandent tous une compensation salariale variant entre Rs 650 et Rs 1 300. Selon les syndicalistes, il ne faut pas donner moins aux Mauriciens pour qu’ils résistent à l’augmentation du coût de la vie. Du côté du patronat, on estime que la situation économique difficile rend délicate le paiement d’une compensation salariale. Le ministre des Finances a, lui, déclaré que la crise économique n’était pas encore finie et qu’il fallait faire preuve de prudence.

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