«Tout nouveau, tout beau.» On entend souvent cette phrase s’agissant des relations amoureuses. C’est vrai qu’au début d’une relation, tout va très bien. Mais, souvent, après quelque temps, la flamme s’éteint, les sentiments disparaissent, les différends s’installent… Certains disent même que l’amour ne dure que trois ans. Mais est-ce vrai ?
L’amour, l’amour… Voilà un sentiment qui fait tourner le monde mais qui est parfois difficile à définir. Pour le Dr Bruno Cunniah, professeur agrégé de l’Université de Maurice, c’est tout simplement «une réaction chimique». Il explique : «Dès la première rencontre, à votre insu, votre corps et celui de votre partenaire échangent de multiples informations. Ce, grâce aux fameuses phéromones, ces composés volatils hérités de votre passé reptilien, et qui en disent long sur vous. Échappées des glandes situées sous les aisselles, autour des organes génitaux et des mamelons, vos phéromones atteignent l’autre en plein organe voméronasal, une glande logée sous le nez et directement reliée au bulbe rachidien.»
Un véritable feu d’artifice, à en croire le Dr Cunniah qui poursuit : «C’est la montée de l’euphorie. Puis le coup de foudre survient. Son regard ! Son sourire ! Quelque chose fait tilt, réveillant une impression de plaisir enfoui au plus profond de votre mémoire affective. Vous frissonnez, vous rougissez, le battement de votre cœur s’accélère. Elle vous trouve presque brillant, il vous découvre piquante. Normal : une décharge d’adrénaline a activé vos fonctions cérébrales, vous mettant au mieux de votre forme. Et si la faim vous quitte, si l’euphorie vous gagne, c’est l’effet de la phényléthylamine (ou PEA), une amphétamine encéphalique naturelle produite au cœur du système limbique, siège de l’affectif – on la trouve aussi dans le chocolat. Sensation de plaisir à nulle autre pareille : énergie des grands jours, sentiment d’allégresse, exultation, exaltation !»
On en devient presque accro : «Mais l’effet ne dure pas. Vite, une autre dose ! Vite, lui téléphoner, lui parler, se revoir. Hélas, vos récepteurs neuronaux, saturés, perdent leur capacité à répondre. Si vous êtes comme don Juan, accro à la PEA, et donc à l’excitation de la conquête, vous ne sentez plus rien. La sexualité n’y suffit pas non plus, malgré les aspects bénéfiques du ballet hormonal qu’elle sait si bien déclencher. Peu à peu, son corps vous fait moins vibrer. Vous sentez poindre “l’effet Coolidge” ! Votre désir n’est pas mort, simplement, vous l’éprouvez... pour d’autres !»
Le fait que l’amour est une réaction chimique est prouvée scientifiquement. «Il n’a rien de subjectif dans ce type d’étude», explique le Dr Cunniah. Toutefois, dit-il, «l’amour ne meurt pas après trois ans, du moins pas chez tous les sujets. Chez certains, il peut durer et chez d’autres, il s’arrête un beau jour. Alors, il vaut mieux être avec son/sa partenaire pour de bonnes raisons. Et puis, la durée de trois ans n’est qu’à titre indicatif uniquement. Nous ne pouvons pas aller contre notre nature. Tôt ou tard, les hormones arrêteront de couler. Mais l’amour, au-delà du sexe, c’est aussi un attachement profond que certains couples développent et d’autres non. En fait, certains couples vont durer de par leurs configurations et d’autres non».
C’est effectivement «tout nouveau, tout beau» concernant bien des couples. Au début, tout se déroule
bien mais au fur et à mesure, la liste des problèmes s’allonge. On commence à trouver de plus en plus de raisons de se quereller. Les partenaires ne se trouvent pas assez des choses en commun pour continuer la relation. La monotonie s’installe. Et c’est à ce moment-là que le couple se brise.
Quoi qu’il en soit, chaque couple a son vécu. L’important c’est de savoir préserver sa relation, sinon, avec le temps, dès que l'alchimie s’envole, le couple se brise. Que ce soit après un an, deux ans, trois ans ou plus…