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Une Comorienne qui dit «non» à la violence contre les femmes

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Elle milite contre la brutalité à l’égard de la gent féminine dans son pays.

Une récente étude démontre que 39 % des femmes comoriennes trouvent que c’est normal d’être battues par leur conjoint. Zainaba Mohamed Rachid, 45 ans, milite pour changer cet état d’esprit. Mariée et mère de trois enfants, elle est également un des membres fondateurs de l’association Hifadhu (qui veut dire «protection» en français). Cette ONG, qui existe depuis février 2012, se bat contre la violence à l’égard des femmes.

Passionnée et déterminée, Zainaba Mohamed Rachid l’est. Et elle montre du doigt un phénomène qui, dit-elle, a pris de l’ampleur aux Comores, au fil des années, notamment en raison d’un manque de sensibilisation sur le sujet. «J’ai travaillé pendant quinze ans pour le développement communautaire. J’ai beaucoup voyagé à travers l’île et j’ai constaté le nombre de cas de violence subie par les femmes», explique-t-elle. «Le manque d’infrastructure pour encadrer les victimes m’a fait réfléchir, avance-t-elle. C’est là que l’idée de créer une ONG m’est venue. J’en ai fait part à Fatoumia Ali Bazi, chargée de mission à la COI. Elle m’a beaucoup encouragée à aller de l’avant avec ce projet. »

Depuis le lancement officiel de Hifadhu en mars 2012, l’ONG a fait son petit bonhomme de chemin. «Depuis l’année dernière, nous avons accompagné une vingtaine de femmes et une dizaine de petites filles violées. Nous les avons encadrées. Elles ont notamment bénéficié d’un soutien psychologique et ont été accompagnées durant les différentes étapes judiciaires et médicales», précise Zainaba Mohamed Rachid.

Elle ajoute : «Nous avons aussi sillonné les régions les plus touchées par la violence contre les femmes. Nous y avons mené des campagnes de sensibilisation. Au début, celles-ci touchaient surtout les femmes. Puis, nous avons adopté une stratégie ; lors de nos campagnes, nous avons donné l’occasion à un homme très respecté de l’île de parler de ce problème. Du coup, cela a attiré plusieurs hommes. Car il faut le dire, la voix de la femme n’est pas vraiment considérée. Mais notre ONG se bat pour changer ce genre de mentalité.»

Travailleuse acharnée, Zainaba Mohamed Rachid ne se laisse pas décourager. Au contraire, elle est prête, assure-t-elle, à relever les défis qui s’imposent : «Aux Comores, les femmes qui sont frappées justifient toujours les coups de leur conjoint. Elles trouvent qu’elles les méritaient. Changer cette façon de penser est pour moi le plus gros challenge. La mentalité des hommes de notre pays doit aussi évoluer.»

Qu’importe les difficultés, Zainaba est motivée à faire reculer la violence à l’égard des femmes aux Comores.

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