Le Premier ministre est en colère. Une déclaration de Cassam Uteem, l’ancien président de la République, a suscité chez lui de vives réactions : «Je trouve déplorable et antipatriotique que certaines personnes comme l’ancien président mauve, Cassam Uteem, viennent parler de Kaya et de bagarre raciale de 1968 ! C’est un acte antipatriotique, presque comme s’il avait envie que cela se reproduise. Au contraire, ce sont des incidents qu’on devrait oublier. Au lieu de voir ce qu’on peut faire pour améliorer la situation, ils parlent du passé. Voyez un peu le sentiment qui les anime !»
Après la cérémonie de commémoration de l’abolition de l’esclavage, au Morne, vendredi dernier, Navin Ramgoolam s’est adressé à la presse, s’attardant particulièrement sur la question du Law and Order dans le pays. Il a alors commenté les propos de l’ancien président de la République.
Lors du lancement officiel de la Plate-forme des Citoyens pour l’Unité, l’Harmonie et la Paix - suite aux récents incidents survenus à Plaine-Verte - lundi le 21 janvier au Centre social Marie Reine de la Paix, Cassam Uteem, rejoignant les forces vives de cette région et les travailleurs sociaux pour «contrer les forces de division», a pris la parole pour faire part des «facteurs d’instabilité» qui affectent notre société : «Les citoyens ont peur que la situation se détériore. Il faut se rappeler que les bagarres raciales de 1968 ont eu pour origine des conflits entre gangs. Il a alors fallu solliciter les forces britanniques pour rétablir l’ordre et la paix entre les musulmans et les créoles.»
Il devait aussi faire référence aux émeutes de 1999 : «Nou dir fer atansyon, ki an 2008 pa zwe film ki reklam ti pase an 1999.» Ce sont justement ces paroles qui auraient dérangé Navin Ramgoolam provoquant une sortie contre Cassam Uteem. Nous avons essayé d’avoir une réaction de l’ancien président de la République mais une de ses proches nous a répondu «qu’il n’était pas là» : «Il est parti en pèlerinage.»