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La contre-attaque s’organise

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Jayen Chellum, le porte-parole du front, estime
que cette hausse est injustifiée.

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La numérisation et la modernisation des programmes de la MBC sont à l’origine de cette majoration.

Ils ont décidé de dire «non» à cette augmentation de Rs 50. Les membres de ce front, constitué pour répondre à cette hausse, ne sont pas les seuls à avoir mal digéré cette augmentation…

Ils haussent le ton. Et prennent des actions concrètes contre cette majoration. Les acteurs du Front commun contre la hausse de la redevance télévisuelle sont passés à la vitesse supérieure cette semaine. Après avoir organisé une manifestation, ce mercredi 21 août, au jardin de la Compagnie et lancé une pétition pour dire «non» à la hausse de 50 % du fee mensuel payable à la MBC, ils ont annoncé, en fin de semaine, qu’une autre manifestation se tiendra le 4 septembre dans les rues de la capitale et qu’ils travaillent, actuellement, sur des moyens légaux pour contester cette majoration.

Une hausse qui touche ceux qui ont une télévision et qui consomment plus de 33 unités d’électricité mensuellement (usage domestique). Depuis le 1er août, ces abonnés du CEB payent Rs 150 à la MBC au lieu de Rs 100. Une augmentation que dénonce Jayen Chellum, le président de l’Association des consommateurs de l’Île Maurice (ACIM), et porte-parole du Front : «Je suis contre la hausse de la redevance. La télévision nationale a fait des pertes et c’est pour les combler qu’il y a eu cette augmentation.»

Et ceux qui, comme lui, sont mécontents de cet état des choses, n’hésiteront certainement pas à signer la pétition qui a déjà réuni presque 2 000 signatures. Et les membres du front, qui est composé également de membres du mouvement syndical, ne comptent pas en rester là : ils visent 50 000 signatures. Une façon de faire pression sur le gouvernement afin que cette majoration soit annulée. D’ailleurs, une fois le nombre souhaité de signatures recueilli, ce document de protestation sera adressé au Premier ministre, Navin Ramgoolam.

Yash Ramchurn n’hésitera pas à y apposer sa signature. Cet habitant de Fond-du-Sac estime qu’il est grand temps que la télévision nationale fasse un effort. «Si on compare la MBC à d’autres chaînes nationales d’autres pays, on a de quoi se poser des questions», confie le jeune homme. Même s’il retient ce qu’il y a de bien sur le petit écran local – «j’aime bien le bhojpuri channel et la chaîne en kreol qui diffusent des reportages intéressants et les émissions animées par Rajiv Gunput» –, il ne peut s’empêcher de se demander si tout cela vaut Rs 50 de plus tous les mois : «Pour les jeunes, il n’y a rien. Heureusement qu’il y a les bouquets satellitaires pour satisfaire nos envies télé.»

Alors, pour avoir «value for money», il propose que la MBC travaille «un peu plus» : «Qu’on nous propose plus d’émissions intéressantes.» C’est ce que souhaite également Adrien Coosnapa : «Même avec le précédent prix, on n’avait pas une télévision de qualité. Les programmes sont décevants et ça ne s’améliore pas.» Le collégien rêve d’une télé où il trouverait «moins de séries inintéressantes et plus d’émissions animées par des jeunes et des gens talentueux».

Il pense à des productions comme «Le Grand Journal» (émission diffusée sur Canal +) ou d’autres talk-shows avec de vrais débats. C’est comme ça qu’il voit la télévision à Rs 150, mensuellement. Tout comme Jack Bizlall qui soulignait, lors d’une table ronde organisée par le front, le vendredi 23 août, que «les médias sont le reflet de la société et ce que la MBC nous donne à l’heure de l’information ne reflète en aucun cas la réalité mauricienne».

Et ça fait bien longtemps que Joëlle Virassamy Uranie ne se retrouve plus dans ce que propose la chaîne de télévision nationale. Et même si elle paye la redevance tous les mois – «je n’ai pas le choix, non ?» –, elle ne regarde plus la MBC depuis des années. «Il n’y a rien à voir», confie cette mère de famille. Idem pour Jean Marc Gaëtan qui n’hésite pas à lancer : «Je ne regarde jamais ça !» Si, depuis quelque temps, la MBC a investi énormément pour moderniser et numériser ses programmes, il n’y trouve quand même pas son compte. Des changements qui ont, contrairement à nos autres interlocuteurs, convaincu Akshay Ramdass : «Je pense que cette augmentation est justifiée car on a maintenant plusieurs chaînes disponibles via la TNT et la MBC offre de nos jours une qualité de service satisfaisante.»

Les acteurs du Front commun contre la hausse de la redevance télévisuelle ne pourront donc pas compter sur lui pour prendre des actions, et s’allier à eux pour protester contre cette majoration…

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