Il n’en a plus en réserve. Ça fait un moment déjà que la jauge de patience du mouvement Rezistans ek Alternativ a viré au rouge.
Et cette semaine, alors que beaucoup de gens veulent la publication du tant attendu White Paper sur la réforme électorale, ils ont fait part de leur mécontentement : «Ce gouvernement est un wishful thinker», a déclaré le porte-parole du groupe, Ashok Subron, lors d’un point de presse. C’est vrai que le Livre blanc était attendu au mois de mars (le gouvernement avait alors demandé un délai).
Néanmoins, Navin Ramgoolam, répondant aux questions des journalistes alors qu’il se trouvait au centre Swami Vivekananda, à Pailles, dans le cadre des célébrations de la fête de l’Indépendance de l’Inde, a précisé que c’était lui qui allait enclencher la réforme même s’il «n’y a aucune obligation légale de respecter le délai prescrit par les Nations unies.» Il se pourrait que dès son retour du Malawi – où il participe actuellement au sommet de la SADC –, prévu pour demain lundi 19 août, il accélère le processus afin que soit enfin publié le White Paper.
C’est en 2012 que le Comité des droits de l’homme de l’organisation des Nations unies (ONU) a estimé que le fait d’être obligé de décliner son appartenance communale lors du Nomination Day était une violation des droits fondamentaux de tout candidat en vertu de l’article 25 de l’International Covenant on Civil and Political Rights (ICCPR). Ce faisant, le comité avait donné raison à Rezistans ek Alternativ qui avait saisi cette instance internationale afin qu’elle puisse statuer si le fait de décliner son appartenance communale était conforme aux droits de l’homme.
Le gouvernement mauricien a, donc, été appelé à s’aligner sur les recommandations du Comité, même si rien ne le force à le faire. C’est dans le sillage de ce «jugement» de l’ONU que le Premier ministre avait émis l’idée de lancer un Livre blanc sur la réforme électorale. Et ce n’est pas uniquement Rezistans ek Alternativ qui attend le fameux document. Les deux principaux partis de l’opposition ont également fait part de leurs doutes, cette semaine, concernant les intentions de Navin Ramgoolam. Ce dernier n’a, néanmoins, pas tardé à leur donner la réplique :
«Ki zot inn fer en 82 ? En 2000 ? Kan zot inn gayn mazorite ? Nanye. Aster kifer zot pe presse ?»
Malgré ces piques politiques, Rezistans ek Alternativ ainsi que de nombreux Mauriciens s’atttendent à ce que les choses bougent.
Les propositions de Think Mauritius
Un groupe de réflexion. Think Mauritius, l’est à plus d’un titre. Et les animateurs de cette formation ont fait part à la presse de leurs propositions concernant la réforme électorale, ce vendredi
16 août. En voici les principaux points :
● 48 circonscriptions à Maurice et deux à Rodrigues et un seul élu par circonscription. Du coup, 50 personnes seront élues au suffrage direct et 20 autres grâce au système proportionnel.
● Think Mauritius est pour l’élimination du Best Loser System et est contre la déclaration ethnique des candidats.
● Le mouvement préconise uniquement deux mandats pour le leader de l’opposition et pour le Premier ministre.