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Les étudiants veulent du changement… pour le meilleur

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Le professeur Rughooputh n’aurait pas été assez à l’écoute.

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Samantha Pillay souhaite que le successeur du Professeur puisse répondre aux attentes des étudiants.

Du sang neuf… pour répondre à leurs attentes. C’est ce que souhaite les jeunes qui poursuivent leurs études au sein de l’établissement tertiaire.

De l’espoir. Ils en avaient. Ils rêvaient même d’une université qui serait en adéquation avec leurs besoins et leurs attentes. Et ces étudiants de l’Université de Maurice s’attendaient à ce que le Pr Harry Rughooputh les rapproche de leur idéal. Néanmoins il semblerait que celui qui était vice-chancelier de l’établissement tertiaire, il y a encore quelques jours, n’ait pas réussi à accomplir sa mission. Ce qu’il conteste (voir hors-texte). Et suite à une réunion, les membres du conseil d’administration de l’UoM ont opté pour son départ.

Ce serait son insistance à apporter des changements envers et contre tout qui aurait provoqué ce sentiment. Dans les couloirs de l’établissement, on parlait même de «malaise» C’est désormais le Pr Toolseeram Ramjeeawon, doyen de la faculté d’Engineering, qui occupe ce poste en attendant un nouvel exercice de recrutement.

Selon Samantha Pillay, représentante de la faculté de Social Studies & Humanities au sein de la Students’ Union (SU), les étudiants ont dû faire face à divers problèmes depuis la nomination du Pr Harry Rughooputh, en juin 2012. Elle cite, entre autres, le retard dans la proclamation des résultats des examens de fin d’année et la mauvaise performance de l’institut tertiaire dans le dernier classement de l’International Universities and Colleges. «Si nous souhaitons poursuivre nos études ici, pour une maîtrise par exemple, est-ce que notre diplôme sera reconnu ? Est-ce qu’il a encore une valeur sur le marché du travail international ? Ce sont les questions que nous nous posons !»

D’autre part, explique-t-elle, des problèmes récurrents n’ont pas été résolus (et ils durent depuis longtemps malgré la valse des vice-chanceliers) : «Notamment celui concernant le transport. Comment une jeune femme peut-elle finir ses cours à 18h30 et avoir à prendre l’autobus, parfois pour des trajets de deux heures, pour rentrer chez elle ? Surtout qu’on sait très bien que la sécurité est un problème de nos jours ?» Le président de la SU parle, lui, de «soulagement». «Nous avons maintenant du pain sur la planche pour remettre les choses à jour et répondre aux promesses faites aux étudiants.»

Car, comme l’explique Nelvin Cushmagee, président de la Psychology Society de l’Université de Maurice, ces derniers temps, il était difficile d’organiser certaines activités : «Il y avait de nombreux retards. Et pour obtenir le feu vert pour un event, c’était la galère. Quelquefois, nous recevions même l’approval letter la veille ou le jour de l’activité.» Le jeune homme espère que «les choses changeront» désormais.

Tout comme Samantha qui avoue que le départ du Pr Harry Rughooputh de la vice-chancellerie ne lui fait personnellement «ni chaud ni froid» : «Qu’importe la personne choisie ! Si elle a à cœur les intérêts des étudiants et qu’elle est pour le dialogue et l’efficacité, ça ira.» D’ailleurs, explique-t-elle, les propos de l’ex-vice-chancelier dans la presse révoltent les étudiants : «Il dit que nous les jeunes, nous ne voulons que nous amuser ! Je suis désolée. Il y a, certes, les études, mais une vie sur le campus ne se résume pas qu’à ça.»

Shayan Phurbow, lui, nuance son jugement concernent l’ancien vice-chancelier. Selon l’étudiant, Harry Rughooputh avait une «vision» : «Je suis persuadé qu’il voulait sincèrement améliorer la vie sur le campus. Et il a fait quelques bonnes choses.» Mais, admet-il, la façon de faire de l’homme «ne convenait pas». «Il avait ses objectifs et l’université avait ses demandes et ses attentes et les deux ne correspondaient pas», explique-t-il. Désormais, Shayan Phurbow ainsi que les autres étudiants interrogés, se mettent à espérer, à nouveau, qu’ils pourront, bientôt, étudier dans une université qui soit en adéquation avec leurs besoins et leurs attentes.

Le Pr Harry Rughooputh se défend

Après quelques jours de silence, le Pr Harry Rughooputh a décidé de s’exprimer dans la presse en fin de semaine. L’ancien vice-chancelier a expliqué que son limogeage était lié au fait qu’il avait toujours souhaité faire les choses à sa manière, avec une certaine rigueur et qu’il n’avait pas suivi, systématiquement, les directives de Rajesh Jeetah, ministre de l’Enseignements Supérieur, qu’il trouvait «ridicules». De plus, il a fait le point sur le retard des résultats en imputant la faute aux étudiants qui avaient demandé de nouveaux délais pour la soumission de leurs dissertations. Par ailleurs, il estime que certaines personnes ont souhaité son départ car il n’accédait pas à toutes les demandes farfelues : «Ils me traitaient de dictateur simplement parce que je ne faisais pas leurs quatre volontés. Si j’avais agi autrement, c’est sûr que j’aurais été le chouchou du campus.»

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