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Mémoires d’un centenaire

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L’ancien inspecteur de police a une excellente mémoire malgré son âge.

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Le vieil homme aux côtés de son frère Xavier.

Né le 6 août 1913, le doyen de la force policière jouit d’une excellente mémoire et d’une bonne santé. À l’occasion de son 100e anniversaire,
il remonte le temps pour nous raconter les moments forts de sa vie.

«L’abus est un poison pour l’organisme.» C’est ce que répond d’emblée Lucien Affouye quand on lui demande le secret de sa longévité. «Il faut consommer avec modération car le corps humain est une machine précise», avance le centenaire qui, grâce à cette philosophie, adoptée dès l’adolescence, peut se targuer aujourd’hui d’avoir une bonne santé.

Père de deux filles, Charlotte et Pauline, Lucien Affouye ne cache pas sa joie d’avoir vécu aussi longtemps. Et l’une des plus grandes fiertés de ce centenaire est, dit-il, d’être aujourd’hui le doyen des anciens élèves du collège St-Joseph qu’il a fréquenté jusqu’au School Certificate, mais également celui des retraités de la force policière où il a notamment occupé dans le temps, le poste d’inspecteur.

«Des représentants du collège St-Joseph m’ont rendu visite la semaine dernière et m’ont offert un joli souvenir. J’en suis très ému», confie Lucien Affouye, sous le regard attendri de ses deux filles. Assis dans son salon à Beau-Bassin, les pieds croisés et les mains jointes, le centenaire replonge dans les plus beaux souvenirs qui ont marqué sa vie et les racontent avec une précision déconcertante.

«J’ai fréquenté l’école primaire St-Enfant Jésus. Puis, le collège St-Joseph de 1925 à 1929. À cette époque, c’était très dur de trouver un emploi. J’ai attendu un peu pour entrer dans la force policière. Je touchais Rs 65 par mois à l’époque», explique-t-il. Mais cette époque plutôt difficile de sa vie sera aussi marquée par les liens profonds qui l’unissaient à ses trois frères et ses deux sœurs. «Nous étions très proches, très complices et très soudés», se remémore Lucien Affouye.

Le centenaire se rappelle aussi avec émotion ses premières expériences de la vie amoureuse. «J’avais une petite amie. Mais au bout d’un moment, j’avais décidé de me séparer d’elle. Elle l’avait très mal vécu et avait raconté son chagrin à une amie. Cette dernière était tellement triste pour mon ex qu’elle m’a appelé pour plaider sa cause. Mais son plan a échoué car elle est tombée dans mes bras et est devenue mon épouse.»

Avec Alice Roberts, l’Anglaise qui a su conquérir son cœur, il aura deux filles. Un bonheur parfait qui durera jusqu’en 1980, année marquée par le décès d’Alice. «J’étais complètement déchiré car elle était tout pour moi», lâche Lucien, avec un pincement au cœur.

Du temps de sa carrière dans la force policière, il se souvient avoir croisé les hommes qui ont marqué d’une manière ou d’une autre l’histoire de Maurice. «J’ai rencontré sir Gaëtan Duval lors de l’inauguration de la gare Jan Palach à Curepipe. C’est lui qui avait coupé le fameux ruban rouge et je me tenais juste à côté de lui.» Autre épisode marquant de sa carrière et de sa vie en général : le jour de l’Indépendance, le 12 mars 1968. «J’étais on duty, comme tous les policiers, c’était un grand jour. Et j’étais très fier de voir le quadricolore flotter au Champs-de-Mars.»

Aujourd’hui, même s’il est à la retraite, il passe son temps à lire, se passionne pour la langue française, peint des tableaux et prépare lui-même ses repas. Son souhait : «Que tous les Mauriciens puissent vivre aussi longtemps que moi.» Parole de centenaire.

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