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Le temps presse…

On désespérait déjà de cette classe politique… Et voilà que Richard Duval, ancien député et actuel président de la State Property Development Company, nous donne toutes les raisons de prolonger notre état d’abattement. L’histoire qu’il nous a contée cette semaine : asthmatique + sirop Benylin = refus de se soumettre à l’alcootest, ressemble effectivement à une plaisanterie amusante comme l’a dit le Dr Mercier-Guyon. Mais devrait-on céder à la tentation d’en rire quand cet épisode traduit (une nouvelle fois) une certaine façon de faire des gens au pouvoir ?

Si le conducteur arrêté ce jour-là ne s’appelait pas Richard Duval, n’aurait-il pas été contraint, par le policier de service, à se plier (ayant le droit de refuser de souffler dans le ballon) à une prise de sang ? Ce qui s’est passé n’est pas banal, car il traduit le comportement de cette catégorie de Mauriciens qui perpétue la perception d’une justice à deux vitesses et confirme l’absence de principes/valeurs de la part de ceux qui sont censés donner vie à la maxime «l’exemple vient d’en haut».

À un moment où les citoyens, indignés un peu plus chaque jour, sont les témoins désarmés des scandales impliquant les politiciens, à un moment où la politique n’a plus de morale, à un moment où seuls les dirigeants arrivent au diagnostic que le pays est en bonne santé, le temps presse pour un renouvellement de fond en comble de cette classe politique (leaders compris) totalement décrédibilisée.

Bien évidemment, seul un changement d’hommes/de femmes – la jeunesse n’est plus un gage d’intégrité/d’honnêteté en politique – ne résoudra pas le problème. Tout comme il semble difficile de faire du neuf avec du vieux. C’est dire qu’une totale restructuration, avec l’obligation d’adhérer à un code de conduite, s’impose. Non seulement pour pratiquer la politique autrement, mais aussi pour redessiner les contours d’un pays chéri par tous ces Mauriciens, honnêtes citoyens lambda qui travaillent d’arrache-pied, sans fréquenter les arcanes du pouvoir, mais qui finissent par payer cher l’irresponsabilité des gouvernants. Ainsi, l’ironie veut qu’une semaine après la publication du rapport de l’audit, qui nous a encore fait prendre la mesure des énormes gaspillages de l’argent public, le cabinet approuve une majoration de 12% du ticket d’autobus. D’un côté, on jette notre argent par les fenêtres, de l’autre, les usagers doivent débourser de leur poche de plus en plus vide.

Si au Brésil, l’annonce d’une augmentation du tarif de bus a jeté dans la rue des milliers de personnes révoltées qui ont eu gain de cause, ici, à Maurice, le gouvernement sait que la colère ne dépasse pas la zone des salons, des journaux/radios privées et des réseaux sociaux. Au Royaume de Maurice, les princes du jour font la loi. Comme toujours ! Et qu’importe si cette hausse n’est que le résultat de leur mauvaise gestion d’un corps parapublic (car l’on aura compris : c’est la grève des employés de la CNT qui a débouché sur cette augmentation), qu’importe si le public voyageur doit continuer à monter dans des véhicules suspects, qu’importe si les pauvres doivent réfléchir à deux fois avant de prendre le bus, la décision est prise : les usagers subventionneront la mauvaise administration. L’incompétence a un prix : pour l’heure, c’est le ticket d’autobus…

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