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Ma vie après l’explosion de Grand-Baie

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C’est au Grand-Bay Plaza où se trouvait son premier cocktail bar que le jeune homme ouvre maintenant Le Planteur.

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Le Mai Tai était un haut-lieu
de rencontre dans le nord du pays.

Il a vécu l’horreur lorsque son cocktail bar, le Mai Tai, a explosé en 2004. Neuf ans plus tard, il s’installe à nouveau au
Grand-Baie Plaza, pour une nouvelle aventure avec Le Planteur…

Retour au point de départ. Comme à ses débuts. Là où tout a commencé. Là où il a vécu les plus belles années de sa vie. Là où il a fait ses premiers pas dans le monde des affaires. Là où il a donné vie au Mai Tai Cocktail Bar, lieu renommé, il y a plus de dix ans, à Grand-Baie, et qui était très vite devenu un lieu très fréquenté. Là où il a mille souvenirs heureux. Mais aussi, hélas, là où il a vécu le cauchemar, l’enfer même.

Car un dimanche, le 25 juillet 2004, en quelques secondes tout est parti en fumée. Quand, dans un grand «boom», il a tout perdu. Il y a neuf ans, San Soogundha, aujourd’hui âgé de 35 ans, a effectivement vécu l’horreur. Tout ce dont il se souvient, c’est d’un grand bruit, de beaucoup de fumée et de cris, avant de réaliser qu’une explosion avait tout ravagé autour de lui et que le Grand-Bay Store n’était plus qu’un amas de béton détruit.

Puis, ce fut le choc lorsqu’il a compris que les pertes étaient considérables, qu’il y avait plusieurs blessés, mais surtout lorsqu’il a appris que deux des personnes présentes ce soir-là, Jean-François Lew Yee Teen, 26 ans, et Emmy Ng Yeung, 24 ans, y avaient laissé la vie : deux jeunes, un couple, mais surtout deux amis, précise-t-il, des clients fidèles qui, au moment de la déflagration, étaient dans son bar. «C’est difficile de repenser à tout cela, car ce jour-là, j’ai tout perdu», lâche San qui réalise à peine que neuf années se sont écoulées depuis cette explosion qui avait, à l’époque, bouleversé toute l’île, tant les dégâts étaient importants, entre rumeurs d’attentat et autres hypothèses, notamment autour d’une fuite de gaz qui serait à l’origine du drame : «C’est pénible de se rappeler ce triste jour parce que le Mai Tai a été détruit, mais aussi parce que mes deux amis sont morts. C’est normal d’être marqué à vie par cet événement.»

«La belle époque»

Effectivement, depuis, tout a changé pour lui : «Je me dis que le bar existerait toujours aujourd’hui si tout cela n’avait pas eu lieu.» Car les jours d’après, raconte-t-il, furent difficiles : «Il a fallu rebondir, remonter la pente.» Et c’est à Flic-en-Flac, au Buddha Beach, que San s’est remis, certes difficilement, en selle. Car avec le Mai Tai, c’était, dit-il, bien plus qu’un travail : c’était des visages familiers qu’il côtoyait tous les jours, c’était des rencontres, des rendez-vous quotidiens qu’il donnait à ses clients autour d’un verre, dans une bonne ambiance, dans un beau décor au cœur d’un Grand-Baie plein de vie : «C’était la belle époque.»

Et sur la côte ouest, il a écrit, pendant trois ans, une autre histoire : «Ce n’était pas la même chose, mais cela a été une bonne et belle aventure.» Ainsi, San a pu se replonger dans le bain : «Je dois aussi préciser que j’ai reçu le soutien de beaucoup de personnes qui croient en moi : de très bons amis, à Flic-en-Flac, tout comme à Grand-Baie, de ma maman, de son mari, de mon partenaire en affaires, Herman Kosse, Marc Coindreau, mais aussi de Pascal Tsin, directeur général de Super U, qui a toujours cru en moi.» Car après un petit passage par Flic-en-Flac, c’est à nouveau à Grand-Baie, à Cœur-de-Ville, que San est revenu s’implanter quelques années plus tard.

Et là, à une semaine du triste anniversaire de l’explosion qui avait secoué Grand-Baie et ravagé le Grand-Bay Store – aujourd’hui le Grand-Baie Plaza qui renaît de ses cendres en 2008 – San s’installe à nouveau là où tout a commencé pour lui. Depuis quelques semaines, il met les bouchées doubles pour emménager à Le Planteur Cocktail Bar au Grand-Baie Plaza : «Voilà, mon histoire continue…» Un nouveau tournant, de nouveaux chapitres à écrire à quelques pas où le Mai Tai fut…

Emmy et Jean-François, unis dans la mort

Ils étaient inséparables. Jean-François Lew Yee Teen, 26 ans, et Emmy Ng Yeung, 24 ans, songeaient à s’unir en 2005. Hélas, l’explosion du Grand-Bay Store, une année avant, les a empêchés de réaliser ce rêve. Les deux, qui s’étaient rencontrés à l’ex-hôtel Coco Beach, vivaient une grande et belle histoire, et se connaissaient depuis quatre ans.

Avec l’explosion, Denise et Roland, les parents d’Emmy, ont perdu une fille exemplaire : «C’était une enfant douce. Depi tou letan, li ti kontan okip so deux frer. Ti enn dezyem mama pou so deux frer. Li ti touzour joviale, kontan aid so prochain, donn bon l’idée», confiaient-ils à 5-Plus dimanche à l’époque de la tragédie. Peu après l’explosion, les officiers du Forensic & Science Laboratory avaient évoqué la présence de nitroglycérine sur les lieux du sinistre. Toutefois, deux agents américains du Federal Bureau of Investigation (FBI), Rex Stockham et Ronald Kelly – qui avaient fait le déplacement pour l’enquête – avaient, pour leur part, conclu à une fuite de gaz.

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