Privé de son salaire du mois de juin sans aucune justification, Ram Bundhoo, le receveur du bus «Blue Line» accidenté à Sorèze, a été admis à l’hôpital.
Ram Bundhoo est un homme fatigué et au bout du rouleau. Depuis le terrible accident de l’autobus Blue Line, dans lequel il travaillait, à Sorèze, la vie de ce receveur a complètement basculé. Toujours hanté par les souvenirs de ce tragique accident survenu le 3 mai dernier, qui aura coûté la vie à dix personnes, il doit aujourd’hui faire face à de nouvelles épreuves. Et pas des moindres. En effet, Ram Bundhoo, en congé maladie jusqu’au 15 août, dénonce le fait de ne pas avoir reçu son salaire du mois de juin. Sans source de revenu, le receveur déclare se retrouver dans une terrible impasse, incapable de rembourser son emprunt ou de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille.
Tendu, ne comprenant pas ce qui lui arrive, Ram Bundhoo a été admis à l’hôpital de Flacq jeudi où il est suivi, selon son épouse, par des médecins et un psychiatre. Selon Kavita Bundhoo, son époux, toujours traumatisé par les événements du 3 mai dernier, a été choqué de voir que sa paie du mois de juin n’avait pas été versée. Cela, sans aucune explication et alors qu’il est toujours en congé maladie. «Il n’a pas compris pourquoi on a fait ça. Ça lui a causé un grand stress. Il a perdu l’appétit, il n’arrivait plus à dormir», raconte la femme du receveur. «Nous avons un loan de Rs 10 000 à rembourser. S’il pouvait reprendre le travail, il le ferait mais il est en congé jusqu’au 15 août. Ce n’est quand même pas de sa faute», dit-elle. «C’est très dur.»
Jusqu’ici, poursuit Kavita Bundhoo, ils n’ont reçu aucune explication de la part de la Corporation nationale de transport (CNT) – qui se retrouve une fois de plus sous le feu des projecteurs – concernant le non-versement du salaire de son époux. «Il s’est rendu au quartier général de la CNT pour savoir ce qui s’était passé mais personne ne l’a reçu», explique-t-elle.
«Ils ne se soucient pas de ce qui va nous arriver, de comment on va faire pour manger. Depuis l’accident, personne, hormis quelques amis, n’est venu lui rendre visite. Certaines personnes disent qu’il n’aurait jamais dû dire que le bus était défectueux», souligne-t-elle. Selon Kavita Bundhoo, l’avocat de son époux, Me Viren Ramchurn, a été informé de la situation et suit cette affaire de très près. «Nous sommes décidés à aller de l’avant avec cette affaire parce que c’est injuste.»
Contacté au téléphone pour une réaction, Robin Soonarane, General Manager de la CNT, est resté injoignable.