Un pinceau, de la peinture, une bonne idée et un mur : il n’a pas besoin de plus pour créer.
Donnez-lui un mur. Crépi ou pas. Avec de la peinture écaillée, des surfaces rugueuses et des imperfections. Offrez-lui ce morceau de béton banal et vous en ferez le plus heureux des (jeunes) hommes ! Avec ses pinceaux, ses litres de peinture et une bonne dose d’imagination, il transforme ce canevas d’un nouveau genre en véritable œuvre d’art. Mais aussi, il essaie de véhiculer des messages positifs pour le bien-être de tous. C’est ainsi que l’étudiant en deuxième année de Fine Arts à l’Université de Maurice a déjà travaillé avec des associations œuvrant pour les personnes défavorisées de leur quartier.
À 20 ans, cet artiste, qui fait de la peinture sur toile, de la photographie ou encore de la sculpture, a trouvé une façon un peu différente de s’exprimer. Plusieurs murs portent son empreinte : «À Mare-Tabac, Petite-Rivière et L’Escalier.» Et bientôt, il se dirigera vers Mahébourg et Rose-Belle. Actuellement en vacances, l’étudiant, qui habite Forest-Side, a commencé à se peindre une belle histoire avec les murs depuis qu’il est au collège. Alors, quand on lui propose une de ces surfaces, sans intérêt pour beaucoup, il sait comment s’y prendre.
Pas de croquis à agrandir, pas de scaling ou de mesures précises, Deekshan laisse tout simplement parler son talent sur une simple feuille de papier. «Ensuite, je sais exactement où placer les éléments du dessin sur le mur.» Il se lance, alors, avec le concours d’amis, dans la concrétisation de son projet. Une phase stimulante pour l’artiste qu’il est. Voir les formes se colorer des teintes choisies, surligner les lettres dessinées de nuances de couleurs, imaginer de nouveaux détails on the spot… Un réel plaisir pour ce passionné.
Il aime l’idée que son travail a désormais une connotation sociale : «C’est un ami, membre fondateur d’une association, qui m’a approché la première fois. Je ne m’étais jamais dit que je pouvais faire ce genre de chose pour la bonne cause. Et ça me plaît.» Dans sa chambre s’entassent les croquis, les esquisses, les essais, les réussites. Dans son univers, il s’illumine. Alors, on n’a pas de mal à l’imaginer, pinceau en main, face à un mur crépi ou pas. Il doit être, à ce moment-là, le plus heureux des (jeunes) hommes.