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La grande détresse des parents

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Natacha Tuyau raconte comment l’école spécialisée que fréquente sa fille aide à son épanouissement (la photo de la petite a été publiée avec son autorisation).

Des rires en cascade, des câlins tout plein et des bisous affectueux. Une grande complicité lie Maëva, 8 ans, à sa mère Natacha. La petite respire la joie de vivre. Pourtant, il y a quelques années, la fillette, atteinte de trisomie 21, n’était pas aussi éveillée. Au contraire, elle se repliait sur elle-même.

C’est en intégrant l’école spécialisée de l’Association de parents d’enfants inadaptés de l’Île Maurice (APEIM), à La Montagne, que la petite s’est métamorphosée. Depuis, elle se dévoile chaque jour un peu plus, pour le plus grand bonheur de sa mère. «Je suis aujourd’hui très fière lorsque je regarde ma fille. Elle aime la vie et adore apprendre. Elle me surprend tous les jours», déclare Natacha Tuyau, une habitante de Saint-Pierre, qui ne cache pas qu’elle est très anxieuse depuis quelques semaines. Si elle est inquiète, c’est à cause de la fermeture annoncée des neuf écoles spécialisées de l’APEIM, en 2014. L’association connaît, depuis quelque temps, de gros problèmes financiers. Et avec tout ce qui se dit actuellement, et «en l’absence de précisions claires de l’État par rapport à l’aide que le ministère de l’Éducation pourrait apporter à ces institutions», la maman de trois autres enfants se dit hantée par des interrogations.

«Je n’arrête pas de bénir le jour où un ami m’a parlé des écoles de l’APEIM. Quand j’ai découvert que Maëva avait un problème de santé, j’étais perdue. J’étais incertaine par rapport à son avenir. Alors qu’elle grandissait, j’ai tout essayé. Elle avait même intégré une école primaire normale. Mais elle n’arrivait pas à suivre», confie Natacha. Elle a toutefois repris du courage lorsqu’elle a remarqué que son «bébé» s’épanouissait chaque jour un peu plus depuis qu’elle avait rejoint l’institution spécialisée : «Aujourd’hui, ma fille parle, adore dessiner et on peut plus facilement canaliser son énergie. Ces écoles ont leur raison d’être et je prie pour qu’on trouve une solution afin d’éviter la fermeture de ces institutions.» Et Maëva d’ajouter spontanément : «J’aime bien aller à l’école…»

Tout comme les Tuyau, ils sont beaucoup à vivre la même expérience. Les Mootoo aussi ne savent plus vers qui se tourner. Entre mobilisations avec les parents concernés et autres démarches, ils voudraient voir leurs craintes s’envoler. «Il nous faut être fixés. Pourquoi mettre des bâtons dans les roues de personnes qui font bien leur travail ?» se demande Samy Mootoo, dont le fils Pazani, 15 ans, souffre d’un handicap qui l’empêche de se développer correctement. Pour lui, tout comme pour son épouse Roja, leur fils est aujourd’hui différent uniquement parce que l’institution spécialisée qu’il fréquente dispose d’une bonne pédagogie. «Avant, il ne communiquait pas, il était hyperactif. Maintenant, il est beaucoup plus sociable», déclare Samy qui souligne aussi le «grand travail» accompli par le personnel de l’APEIM : «C’est triste d’en arrivé là. Car ces centres sont venus donner une autre chance à tous ces enfants nés différents…»

Le ministère de l’Éducation a une solution

«Une décision va être prise avant fin 2013», déclare un responsable au ministère de l’Éducation. Un comité, dit-il, se penche sur la révision des allocations pour les 38 institutions qui travaillent avec les handicapés. Selon le responsable, les ONG ont été invitées à soumettre leurs propositions : «Le comité fera bientôt savoir ce qu’il propose. Nous tenons à rassurer les parents que le ministère travaille sur ce dossier.»

Une marche pour des actions

Entre lettre et pétition, le «comité de Parents» organise aussi une marche pacifique ce mercredi 10 juillet, à 10 heures, pour faire part des craintes des parents. Ces derniers, accompagnés de leurs enfants, du personnel de l’APEIM et d’amis, se rencontreront au jardin de la Compagnie où ils s’expliqueront avant de se diriger vers le Champ-de-Mars.

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