• Un «Joker» complètement gaga !
  • «Devara Part 1» : les pirates de mer débarquent
  • «The Smoking Soul» : ce film local sur l’addiction et le surnaturel…
  • Un tour du monde après sa traversée Afrique du Sud-Maurice : Pallavee Appigadoo à l’assaut de son nouveau rêve
  • Manisha Ramdass, 34 ans, meurt d’une septicémie après une opération de la thyroïde - Deepak : «Ki sanla inn fote pou ki mo madam inn mor ?»
  • MMA Awards : le Tribeca Mall en fête
  • Relativité salariale : patronat-gouvernement, le grand face-à-face
  • Jiu-jitsu brésilien : Maurice s’offre sept médailles aux Mondiaux de Nagoya
  • Kick-boxing – Coupe du monde en Ouzbékistan : Fabrice Bauluck, un fabuleux champion du monde
  • Pravind Jugnauth : encore des annonces avant la dissolution du Parlement

Frais d’examens : des subsides ou la grève ?

Manifestation1.jpg
Manifestation2.jpg

Les étudiants sont sortis de leur torpeur.

Ils étaient quelques milliers dans les rues de Rose-Hill, vendredi, pour le carnaval de protestation organisé par la plate-forme nationale. Parents, étudiants, syndicalistes, politiciens. Tous unis pour une même cause : faire reculer le gouvernement sur sa décision de revoir les subsides aux frais d’examens du SC et du HSC.

L’ambiance était moins révoltée que lors de la manifestation qui a eu lieu le 22 février à Port-Louis, mais les menaces de grève ne manquaient pas. Selon certains orateurs, dont Tulsiraj Benydin, une grève générale n’est pas à exclure. Les propos de Yayah Paraouty, principal porte-parole de la plate-forme, font écho alors que les étudiants se disent également prêts à l’entamer. Une prochaine mobilisation est d’ailleurs prévue le 20 mars à Flacq, dans la circonscription du ministre de l’Education, Dharam Gokhool.

En uniforme ou sans, les étudiants ont fait entendre leur voix. Ils veulent que «l’éducation soit un droit et non un luxe». Les syndicalistes de plusieurs formations ont pris les devants et tous se sont rendus au Plaza pour les discours des dirigeants de la plate-forme, qui n’ont pas manqué de rappeler que cette manifestation représentait «la voix du peuple», celle que le ministre de l’Éducation refuse d’entendre. Le leader du MSM, Pravind Jugnauth, devait affirmer que «l’argent ne devrait pas être un obstacle à l’education». Paul Bérenger a, quant à lui, condamné l’attitude du gouvernement et déclaré: «C’est un crime contre la jeunesse et l’intelligence».

Par Vanessa Samuel

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Lettre ouverte aux étudiants

Chers jeunes,

L’île Maurice est un pays démocratique. Vous avez le droit de dire votre désaccord haut et fort, le droit de manifester et de faire connaître le fond de vos pensées. Personne ne vous condamne pour cela. J’irai même plus loin en vous avouant que c’est surtout une jeunesse indifférente et amorphe qui m’attristerait. Par contre, une jeunesse qui a le courage de s’organiser et, au besoin, de s’indigner permet d’entrevoir un avenir plein de promesses.

Au sujet des frais d’examens, nous avons pris une décision à la lumière des ressources financières dont nous disposons. Vous n’êtes pas d’accord. Vous voulez le dire dans les rues. C’est une liberté d’expression que nous respectons. Je dirai, à la suite de Rosa Luxembourg, que la liberté repose sur le droit de penser autrement. Ayons donc le droit et l’audace, en démocratie, de ne pas être d’accord et de le dire.

Existe-t-il des limites à cette liberté ? Paradoxe, me direz-vous de parler en même temps de liberté et de limites. C’est au sein même de ce paradoxe que je voudrais vous pousser à la réflexion tant philosophique que politique.

En ce qu’il s’agit de la liberté comme notion philosophique, je souhaiterais que les enseignants lancent le débat dans les cours.

Mon objectif principal en vous écrivant c’est de faire réfléchir sur l’opportunité (ou non) d’avoir organisé un mouvement de protestation alors que le pays est entré dans la période des célébrations de l’indépendance.

Nombreux sont nos prédécesseurs qui ont lourdement payé pour libérer le pays de la tutelle coloniale. Les sacrifices ont été durs et le combat difficile. Je peux en témoigner. Par conséquent cette période qui a débuté le 9 mars (le week-end ayant décalé la date habituelle du 11 mars) aurait dû pousser à la réflexion sur le chemin parcouru au lieu d’une protestation sur le chemin. Ce n’est pas la manif elle-même qui dérange mais plutôt la coïncidence de cette protestation avec un autre grand moment empreint de solennité.

Les journaux avaient indiqué, une quinzaine de jours de cela, que cette manifestation allait être organisée le 12 mars. Cela aurait été une gaffe monumentale.

Comme Voltaire, je voudrais souligner que même si je ne partage pas votre point de vue, je me battrai pour que vous ayez le droit de l’exprimer. Quels que soient les désaccords qui pourraient nous mettre en situation de débat, je suis convaincu que nous devrons nous entendre sur le respect autour des célébrations de l’indépendance. C’est un moment à la fois solennel et joyeux.

La liberté, c’est aussi être capable de donner un sens à la vie de l’individu et à celle de la collectivité. Dans ce cas, c’est l’Histoire de notre pays qui exige de nous un moment de retenue et de patriotisme.

James Burty David

Archive: