La manifestation de jeudi dernier a réuni beaucoup d’étudiants.
Quand des étudiants sont mécontents, cela donne lieu à une marche pacifique qui se termine… mal. Si celle-ci démarre dans une ambiance bon enfant, la suite ne sera que slogans hostiles, insultes, suivis de scènes de violence. À quoi aura servi la manifestation ? Yahya Paraouty, organisateur de la marche, et Dharam Gokhool, ministre de l’Éducation répondent…
C'est jeudi, dans les rues de la capitale, que "7 000" personnes - selon les organisateurs - ont crié leur hostilité au gouvernement à la suite de sa décision de suspendre les subsides de 50 % aux frais d'examens de SC-HSC.
Yahya Paraouty, organisateur de la marche est catégorique : "La manifestation, avec le nombre de personnes qu'il y a eu, démontre que les Mauriciens souffrent et ne sont pas d'accord avec la décision du gouvernement." Pour lui, les scènes de violence qui ont eu lieu sont tout bonnement l'expression du "ras-le-bol" de la population : "Les gens ont simplement crié leur révolte."
Selon le syndicaliste, les actions de la plate-forme nationale ne s'arrêtent pas là. À l'agenda : de petites rencontres regroupant parents et étudiants avant une grande rencontre le 12 mars au Champ-de-Mars : "Il y a aura d'autres manifestations très bientôt. On prévoit d'être le 6 mars à Flacq. Puis à Mahébourg, Chemin-Grenier, Goodlands, et Rose-Hill. Ce que nous proposons aux autorités, c'est d'accorder 100 % de subvention à ceux touchant moins de Rs 7 500. Pour ceux qui touchent plus de Rs 7 500, une subvention à hauteur de 50 % et, notre troisième proposition, c'est d'étudier au cas par cas les problèmes. Notre combat n'a rien à voir avec la politique. Je démens formellement ce fait."
Dharam Gokhool se dit, pour sa part, attristé que "les étudiants se soient fait manipuler à des fins politiques" : "Les choses auraient pu mal tourner et c'est regrettable. Je fais un appel aux jeunes et aux chefs d'établissements scolaires qu'ils ne laissent personne profiter de leur bonne foi."
Selon le ministre, la manifestation n'avait aucune raison d'être : "Il semblerait que le but de la marche était de décrier la suppression des subsides à hauteur de 50 % aux frais d'examens du SC et HSC. Or, le gouvernement ne supprime pas ces subsides mais il les réoriente vers ceux qui en ont le plus besoin. Avec l'ancienne formule, une somme de Rs 26 millions était destinée à ceux en difficulté financière. Avec la réorientation des subsides, Rs 41 m seront allouées aux nécessiteux. Cela est dans notre optique d'aider ceux qui ont le plus besoin." L'éducation se retrouve une nouvelle fois dans la tourmente…