Ils ne peuvent pas rester tranquilles et encore moins fermer les yeux. La raison de leur indignation : «La situation alarmante qui secoue la société mauricienne.» Et ils ont décidé de faire entendre leur voix. C’est lors d’une conférence de presse, qu’ils ont animée, vendredi dernier, que les pères Patrick Fabien, Jean-Claude Véder, Gérard Mongelard, Alex Maca, Gérard Lajoie, Gérard Sullivan et Eddy Coosnapen ont tenu à faire part de leur inquiétude par rapport au climat d’insécurité qui règne dans le pays. «Il n’y a pas un jour qui passe sans que parviennent à nos oreilles les cris, les souffrances et les attentes de ceux que nous rencontrons. Au nom de l’Évangile, nous ne pouvons rester les bras croisés au risque de paraître passifs, indifférents et complices à ce qui se passe», écrivent-ils dans un communiqué.
Comme exemples pour expliquer leurs craintes, les prêtres n’ont pas manqué d’évoquer l’affaire Varma et les allégations de pédophilie au Mauritius Institute of Training and Development : «Nous sommes vraiment inquiets face à ces abus où la corruption, l’escroquerie et le cover-up sont monnaie courante.» Et d’ajouter : «Les procédures légales et administratives sont détournées afin de disculper les coupables sous le couvert de la loi. Ce qui porte à penser que certaines personnes sont au-dessus de la loi. Nous sommes arrivés à nous demander si nous vivons dans un État où règne l’impunité.»
Ils ont ainsi décidé de tirer la sonnette d’alarme et d’attirer l’attention des autorités sur les fléaux qui rongent notre société, à travers une pétition qu’ils feront circuler dans toutes les paroisses de l’île. «Sans vouloir donner des leçons à quiconque, nous faisons appel au Premier ministre, au président de la République, au leader de l’opposition, au chef juge et à tout homme et à toute femme en situation de responsabilité, afin de rétablir un climat de justice et de confiance dans le pays. Que des décisions courageuses soient prises, que l’indépendance des institutions soit favorisée ! Tous, nous sommes concernés et nous voudrions être les porte-parole des Mauriciens qui ont soif de justice et d’équité.»
Les pères Fabien, Véder, Mongelard, Maca, Lajoie, Sullivan et Coosnapen invitent donc les Mauriciens à signer la pétition : «Signons chacun la pétition indépendamment de notre rang social, de notre couleur, de notre race ou de notre religion. Que ce cri soit celui de tous les Mauriciens dont nous nous faisons ici l’écho !»
Cette démarche des prêtres a été vivement condamnée par Patrick Assirvaden, président du PTr : «L’église vient se substituer à la justice alors que Maurice est un État laïc.»