Sa différence, c’est cette étincelle d’amour qui brille dans ses yeux. Une lueur chaleureuse qui invite à l’amitié. Clément François, 52 ans, est un homme au grand cœur. Il parle peu, pèse ses mots : «Mes actions, je n’aime pas en faire la publicité.» Pourtant, il fait une exception afin de partager son nouveau bonheur.
La Roche-Bois Award Nite (RoBAN) du samedi 3 février - dont l'objectif était la valorisation de la localité et de ses habitants - reste pour ce père de deux enfants un très beau souvenir. Il y a reçu un prix spécial pour sa contribution au niveau social.
Assis sur un banc dans le jardin de l'église Notre-Dame de l'Assomption, Clément, qui travaille dans le port, confie son besoin d'aider les autres : "Le couvent, la Maison de Charité, les personnes âgées. Quand celles-ci vont à l'hôpital et n'ont pas de famille pour les soutenir, je vais les voir pour leur parler, déposer leurs couches et leurs médicaments."
Des rencontres, il en fait chaque jour : "Des personnes vivant dans la rue y vont pour se faire soigner. Elles n'ont pas de vêtements et sont sales. L'hôpital m'appelle, je leur trouve des vêtements, je les lave."
Entre ses activités au centre communautaire de la localité, au centre de désintoxication de Terre-Rouge, sa famille et son boulot, Clément se dit heureux : "C'est en 1994 que j'ai commencé dans le social. Une retraite avec la Communauté du Chemin Neuf m'a ouvert le cœur. J'ai compris que Dieu me donnait une mission : aider les autres."
Depuis, ce champion de Maurice de boxe n'a pas arrêté et suit les pas de sa mère qui a beaucoup œuvré pour la communauté : "On la connaissait comme Dapoupoune, elle aidait beaucoup les vieux."
Et, pour donner de son temps sans avoir à y réfléchir à deux fois, ce fou de sport le doit à la compréhension de sa famille, Suzy son épouse depuis 26 ans, et ses deux enfants, Thomas, 25 ans, et Pauline, 26 ans : "Ils me donnent le courage de continuer."
Ses derniers mots sont pour les organisateurs de la RoBAN : "Un grand merci pour tout." On ne peut que souhaiter que Clément puisse continue longtemps encore à "donner son petit coup de main."
Par Yvonne Stephen