Un homme qui a à cœur la préservation des espèces animales.
Cet ancien chasseur sud-africain a décidé de dédier le reste de sa vie à la protection des animaux en voie de disparition en Afrique. Première étape : une série de documentaires à découvrir.
L’homme se lance et on a du mal à l’arrêter. «Je suis passionné par mon sujet, surtout que les enjeux sont trop importants», déclare Roland Vincent, que nous avons rencontré à Rivière-Noire. Cet homme d’une cinquantaine d’années, qui fait le va-et-vient entre notre île et l’Afrique du Sud, a entamé, depuis peu, une série de documentaires pour l’ONG qu’il a créée il y a plusieurs années déjà, l’Africa Cries.
Ces premiers films, qui ont notamment l’apport du Mauricien Arvind Mattadeen pour les prises de vues et la photographie, parlent du trafic au noir des cornes de rhinocéros. Une pratique qui est en train de décimer cette espèce, car les braconniers enlèvent violemment les cornes des rhinocéros et les laissent mourir (alors qu’enlevée proprement, la corne peut repousser).
Les cornes de rhinocéros sont très prisées pour leur matériau, vendu à prix fort, notamment en Chine, d’où l’intérêt du marché noir. Et d’où aussi la grogne de notre interlocuteur, manchot, autrefois chasseur professionnel dans des réserves. «J’ai longtemps tapé à la porte de multinationales, de grosses compagnies, même d’ici. Beaucoup d’entre elles sont venues me dire qu’elles préfèrent investir dans le football. Or, avec l’investissement d’un seul match de foot, on peut facilement arriver à sauver plus de la moitié de la population des rhinocéros. Mais je ne compte pas m’arrêter, parce que d’autres animaux comme les éléphants et les gorilles sont aussi menacés», avance Roland Vincent.
C’est pour cela que l’ami des rhinocéros se repose sur d’autres atouts : les documentaires visibles sur le site web de la fondation (www.africacries.com) et sur YouTube pour conscientiser (attention, certaines images sont fortes), mais aussi sur le concept de l’Arche, bien mis en avant dans les films. «Si on a les fonds nécessaires, nous pourrons créer un environnement, une réserve énorme, avec des animaux comme les rhinocéros, où ils seront protégés. En Afrique du Sud, il y a un homme, John Hume, qui s’occupe d’une réserve un peu du même genre. Mais tout vient de sa poche et il paie énormément, d’autant que ses enfants ne veulent pas prendre la relève», explique Roland Vincent.
Ce dernier lance un appel aux compagnies mauriciennes : «Je suis convaincu que Maurice peut apporter une énorme contribution à ce combat contre l’extinction des animaux. Ici, beaucoup de gens importants croient dans le respect de l’environnement et de la nature.» Avis donc aux intéressés : rendez-vous sur www.africacries.com ou contactez l’ONG sur le 982 7937.