Ranjita Bunwaree
La Mauritius Alliance of Women (MAW) a désormais une Gender Assistance Unit qui se propose d’encadrer des femmes en difficulté. La vice-présidente et Chairperson de la Gender & Media Commission de la MAW nous explique le fonctionnement de ce nouveau service.
Qu’est-ce que la «Gender assistance Unit» ?
Cette nouvelle unité a été lancée par le ministre de l’Égalité des genres, du Développement de l’enfant et de la famille et est la première du genre au niveau des ONG. Elle anime des séances régulières avec les femmes sur la question de la violence domestique, la sodomie, le viol conjugal, le viol, l’inceste, la pédophilie, le harcèlement sexuel, au travail et dans les lieux publics, entre autres. Cette unité est chargée de canaliser les femmes en détresse vers les autorités compétentes en leur apportant de l’aide et l’assistance requise. Souvent, la femme victime de ces abus souffre en silence parce qu’elle est gênée de révéler ses problèmes intimes et ne sait pas à qui s’adresser.
C’est une étape importante dans le travail de la Mauritius Alliance of Women (MAW), visant à aider les femmes. Dans cette optique, notre organisme est en train d’établir un réseau avec le ministère de l’Égalité des genres, du Développement de l’enfant et de la famille, la Mauritius Family Planning & Welfare Association, l’Unité d’aide aux victimes, le Bureau de probation et SOS Femmes notamment. Si nécessaire, la nouvelle unité canalisera les femmes en détresse vers une femme du réseau de contrôle juridique ou vers le poste de police de la région où vit la victime.
Pouvez-vous nous parler du fonctionnement de la MAW ?
La MAW est la première ONG qui milite pour les femmes ; elle a été fondée en 1978, avant même que le ministère de la Femme, du Droit de l’enfant et du Développement de la famille ne soit créé en 1982. Depuis 1978, la MAW a travaillé non-stop pour l’autonomisation des femmes ou encore la protection de la famille dans différents domaines comme la santé, l’éducation, le VIH/sida, l’entrepreneuriat féminin, l’environnement et la lutte contre la pauvreté, entre autres. La MAW a positivement et activement collaboré avec le gouvernement pour des projets de loi autour de la violence domestique, du harcèlement sexuel et, plus récemment, de l’avortement. Nous avons également une école maternelle à but non lucratif dans le centre.
L’ONG a aussi une aile pour les personnes âgées et environ 200 femmes profitent régulièrement des programmes de loisirs et d’autres activités. Nous offrons également des cours d’alphabétisation pour adultes. À l’heure actuelle, la MAW vise à intégrer les jeunes dans ses activités. Nous avons mis en place de nombreux projets visant à l’autonomisation des femmes, comme des cours d’alphabétisation informatique, de couture et de confection de robes, des cours pour les femmes chefs d’entreprise, des formations en peinture sur tissu. Nous avons également des classes régulières de yoga.
Que faites-vous pour les femmes qui doivent se battre pour faire entendre leur voix ? Leur accordez-vous votre soutien ?
On encadre beaucoup de femmes qui sont en difficulté, celles qui sont victimes à leur domicile, de violence domestique, d’abus sexuels, de sodomie, de viol, d’inceste, de pédophilie ou d’autres formes d’agression, par exemple dans le bus, dans la rue ou sur leur lieu de travail. Nous avons constaté que des femmes ne recherchent pas d’assistance auprès d’organismes gouvernementaux, car elles ne veulent pas dévoiler leurs problèmes familiaux ou ne veulent pas être gênées en racontant leurs problèmes intimes.
Au sein de notre unité d’assistance, nous avons un panel de femmes qui écoute le problème des victimes en toute confidentialité. Nous les aidons aussi à trouver une solution et nous les acheminons vers une autorité compétente ou une avocate. Personnellement, je suis très satisfaite quand je vois ces femmes victimes y trouver une grande consolation et se sentir en confiance pour faire face à leurs problèmes.
Avez-vous, par exemple, été au chevet des employés du foyer Namasté durant leur grève de la faim ?
Nous accueillons toute personne qui nous approche pour obtenir de l’aide et des conseils concernant les questions mentionnées ci-dessus. Cependant, notre unité n’est pas impliquée dans des conflits de travail entre employeurs et salariés.
Qu’en est-il de la psychologue Pascale Bodet ou encore de l’enseignante Sudha Singh qui se sont retrouvées au cœur de l’actualité dans le cadre de l’affaire de pédophilie alléguée au MITD ? Les avez-vous contactées ?
L’affaire MITD, c’est un problème complexe au sein d’une organisation. Notre unité, au niveau des ONG, reçoit des femmes nous approchant pour chercher de l’aide. Notre travail consiste à écouter, conseiller et les orienter vers les autorités compétentes.