Le petit groupe fait régulièrement l’animation dans des hospices.
«On veut tout simplement apporter notre petite contribution, un peu de soutien», dit-elle en parlant de ses actions.
À quoi carbure-t-elle ? Entre l’animation dans les hospices et les mouvements de solidarité dans des moments difficiles pour aider les Mauriciens, cette jeune enseignante se bat sur tous les fronts ! Son dernier événement : une jam entre les jeunes de sa localité, à Vacoas. Vous voulez en savoir plus ? Accrochez-vous, car elle démarre à cent à l’heure…
C’est plus fort qu’elle. À chaque fois qu’il y a un événement national qui l’attriste, à chaque fois qu’il y a une tragédie qui bouleverse le pays, à chaque fois qu’elle entend dire qu’une personne est dans le besoin, elle ne peut, dit-elle, y rester insensible. Elle se sent tout le temps obligée de tendre l’oreille pour écouter ceux qui en ont besoin, de tendre une main à ceux et celles qui sont en difficulté.
Elle n’y peut rien. Car c’est comme ça que Nadine Ramsamy, 28 ans, conçoit sa vie, en étant toujours là où on ne l’attend pas. Et il faut dire qu’elle peut être sur plusieurs fronts à la fois. Si son visage ne vous semble pas étranger, c’est que la jeune femme s’est déjà taillé une solide réputation dans l’univers de la danse. Voilà plusieurs années qu’elle a fait du Bharanatyam sa raison de vivre. Un talent qui l’habite depuis l’enfance et qu’elle a cultivé en Inde où elle s’est perfectionnée et où elle compte très bientôt s’envoler pour parfaire encore ses connaissances.
Mais Nadine est bien plus qu’une artiste. Prof d’anglais de profession au collège Patten, cette habitante de Pavé-d’Amour, à Vacoas, est aussi, dit-elle, une amoureuse de la vie ou, plus précisément, de l’être humain. Car, pour la jeune femme, il n’y a pas plus important que les relations qui lient deux êtres, des liens qui permettent des échanges, des partages.
Une fête de l’amitié
C’est d’ailleurs ce qui a été le moteur principal de la «Jam pou l’unité dan quartier» qu’elle avait organisée le vendredi 14 juin, en collaboration avec trois amis, Emmanuel Coosnapen, Christelle Caphane et Harvey Nagaman, pour resserrer les liens entre les habitants de la route Tranquille, de Pavé-d’Amour et de la route Vingta (quartier TPV). «L’idée principale, c’était de briser la glace qui peut exister entre voisins, pour encourager les rencontres fraternelles et la bonne entente entre des personnes vivant dans un même environnement», explique la jeune femme, heureuse de la réussite de l’événement qui avait eu lieu dans sa cour.
À sa grande surprise, 70 personnes avaient répondu présentes à cette grande jam où la musique était le pilier rassembleur : «Nous avons voulu que cette rencontre soit une grande fête de l’amitié entre voisins. C’était un bring and share, sans alcool et sans cigarette. Les musiciens étaient aussi conviés mais ceux qui ne jouaient pas d’un instrument étaient aussi les bienvenus.» Au final, tout le monde s’est laissé prendre au jeu : entre slams, poèmes et autres chansons, la jam session du quartier TPV, à Vacoas, s’est avérée un succès.
«Les jeunes ont tous respecté les consignes. Ils étaient tous là avec l’idée de vivre en communion, sans se soucier de la communauté de l’autre ou de son niveau social. Le but, qui était de faire un pas vers l’autre, a été atteint», souligne Nadine, très heureuse que le mouvement ait été enclenché. Car, depuis, d’autres ont suivi le pas et ont voulu recréer cette ambiance d’amitié et de fraternité dans leur région, notamment à Beau-Séjour, vendredi, et dans un autre quartier de Vacoas, le mois prochain : «Avec Emmanuel, Christelle et Harvey, nous avons juste voulu montrer l’exemple, démontrer que les jeunes peuvent vaincre les préjugés et autres barrières pour avancer ensemble. Nous sommes très contents que d’autres régions aient décidé d’organiser leur jam.»
Pour Nadine, inspirée depuis toujours par ses parents, Nicole et Soon, des travailleurs sociaux, c’est le genre de satisfaction qui la pousse à toujours se donner corps et âme pour une cause dans laquelle elle croit. Et c’est à chaque fois pour un sourire ou encore pour mettre un peu de couleur dans la vie de quelqu’un qu’elle n’hésite pas à se lancer dans un quelconque projet. C’est comme ça qu’elle a pris l’habitude depuis plus de deux ans, d’aller avec sa petite troupe de volontaires, dans des foyers pour personnes âgées à Rose-Belle, Surinam ou encore à Belle-Rose, pour partager avec elles des moments de bonne humeur à travers la musique : «On y va avec notre sourire, notre positive attitude et notre musique pour mettre un peu de gaieté dans leur quotidien. Mais ces rencontres sont aussi une façon pour tous les jeunes qui m’accompagnent, des passionnés comme moi, de nouer des liens avec ceux qui n’ont pas une vie facile.»
C’est avec la même motivation, le même petit groupe de volontaires et épaulée par ses grands frères Dany et Daniel qui, comme elle, ont la fibre sociale, qu’elle a décidé, au lendemain des dernières inondations, d’apporter un peu de réconfort aux sinistrés d’Anse-Courtois, à Pailles : «On veut tout simplement apporter notre petite contribution, un peu de soutien, un peu de nous à ceux qui souffrent. C’est à cela qu’on carbure lorsqu’on décide de se mobiliser pour une cause.» Mais Nadine en veut toujours plus et s’évertue à faire toujours plus.
Une fois sa journée de travail terminée, lorsqu’elle n’est pas occupée à organiser une sortie dans un hospice ou à mettre en place une jam session, c’est chez elle qu’elle se met au service des autres. Car la prof accueille, tous les après-midi, les jeunes de son quartier pour les aider à faire leurs devoirs, leur donner des conseils ou tout simplement les écouter : «Ma porte est toujours grande ouverte…»
De toute façon, elle n’imagine pas sa vie autrement. Parce qu’il y a toujours eu en elle… quelque chose de socialement fort !