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Qui veut protéger la CNT ?

Pendant combien de temps encore Ramgoolam tolérera ses ministres incompétents? Pendant combien de temps encore le Premier ministre s’embarrassera des diktats communalistes qui l’empêchent de procéder à un remaniement ? Pendant combien de temps encore le chef du gouvernement regardera les médiocres travailler pour leurs intérêts propres ? Ramgoolam a tort de croire que les voix critiques se limitent à l’opposition parlementaire et ne dépassent pas la frontière de la plate-forme politique.

Car les Mauriciens n’ont pas eu besoin d’attendre les vérités du député Reza Issack pour se faire une opinion de la qualité des hommes et des femmes qui les gouvernent. D’ailleurs, a-t-on besoin d’être grand analyste pour juger des dysfonctionnements flagrants auxquels on assiste ici et là ? Voyons la CNT. En mars dernier, un de ses autobus avait pris feu sur l’échangeur du Caudan. Puis, il y a eu le terrible accident de Sorèze qui a fait 10 morts et une quarantaine de blessés. Le 16 mai, un autobus Blue Line a perdu sa porte alors qu’il s’apprêtait à démarrer à Port-Louis. Le lendemain, c’est à hauteur de Bagatelle que des passagers ont eu la frayeur de leur vie en découvrant que l’autobus dans lequel ils étaient avait un problème mécanique. Le chauffeur a fort heureusement pu arrêter le véhicule à hauteur du Pont Colville. Et voilà que vendredi dernier, deux autobus de la CNT font une nouvelle fois l’actualité en prenant feu, l’un sur la route d’Albion-Port-Louis, l’autre à Nouvelle-France.

Va-t-on après ça, continuer à faire comme si de rien n’était ? Est-ce que les responsables de la CNT, et par conséquent le ministre de tutelle, réalisent que ces exemples cités témoignent d’une gestion approximative? Qu’il faut mettre de l’ordre au sein de ce corps paraétatique, et qu’il est grand temps de revoir la maintenance et l’entretien de ces autobus que le public regarde avec suspicion. Est-ce parce que les ministres ne voyagent pas par autobus qu’ils n’ont rien à faire de la sécurité des citoyens, de leur vie même ? Est-ce que les passagers des autobus de la CNT sont condamnés à prendre l’exemple du receveur Ram Bundhoo qui, chaque matin, faisait des prières (les athées devraient se débrouiller autrement) en entrant dans le tristement célèbre Blue Line 4263 AG 07 ? Ce, parce qu’il savait que ce bus-là avait des problèmes mécaniques. (Voir texte pages 8-9).

Depuis hier, avec la reconstitution des faits à Sorèze, les Mauriciens savent, grâce au témoignage du receveur, que c’est réellement un problème de freins qui est à l’origine du drame du 3 mai dernier. Et que contrairement à la grossière hypothèse de Robin Soonarane dans l’express dimanche du 12 mai, l’accident n’avait pas été provoqué par une erreur de conduite du chauffeur décédé. D’ailleurs, le receveur Ram Bundhoo, celui qui a du mal à panser ses cicatrices physiques et ses blessures à l’âme et qui voit dans la liberté de parole une manière d’honorer la mémoire de son ami et des neuf passagers tués à Sorèze, fait des révélations qu’on ne peut prendre à la légère : «L’autobus avait un problème de freins. Il faut le dire. Pa akoz ti ena 4 ou 5 dimun ti pé débout ki bis la ine dévirer. C’est a koz frein pa bon.(..) J’espère que la situation à la CNT va changer. Là-bas, ce n’est un secret pour personne que les bus tombent souvent en panne et que les pièces de rechange ne sont pas conformes. Mais personne n’ose en parler. Les chauffeurs et les receveurs connaissent les problèmes. Actuellement, les mécaniciens ne travaillent que les jours de semaine. Quand un bus tombe en panne en week-end, c’est la panique» Est-ce qu’après ces déclarations, on peut continuer à exonérer la CNT de tout blâme ? Qui veut empêcher la vérité d’émerger ? Qui veut protéger qui ? Et pour quelles raisons ? Pendant combien de temps encore Ramgoolam continuera-t-il à ne pas toucher à ceux qui ont le devoir d’assumer leurs responsabilités ?

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