Karina Moutia pleure toujours la mort de son premier enfant.
Sa triste histoire avait fait la une de notre édition du dimanche 26 mai. Le jour même où l’île entière célébrait la fête des Mères. Quelques jours plus tôt, Karina Moutia avait perdu sa petite fille qu’elle avait mise au monde le 10 mai à l’hôpital de Candos. L’enfant avait rendu l’âme le 23 mai à l’unité des soins intensifs de cette institution, où elle avait été placée après sa naissance. Suite à ce cas de négligence médicale alléguée, la gynécologue qui avait procédé à l’accouchement a été suspendue de ses fonctions, avec effet immédiat, lundi, suite à une enquête initiée par le ministère de la Santé.
«Le ministère a aussi référé le cas de l’obstétricienne/gynécologue au conseil de l’Ordre des médecins, aux fins d’enquête approfondie et d’autres mesures nécessaires», peut-on lire dans le communiqué. Toutefois, pour les parents du nourrisson décédé, cette sanction est «insignifiante». Karina Moutia ne cache pas sa colère devant cette décision. «On s’attendait à ce qu’elle soit licenciée. Elle a commis une faute très grave. À cause de cette négligence, j’ai perdu mon premier enfant. Personne ne pourra me rendre mon bébé», pleure la jeune femme.
Elle espère maintenant que le conseil de l’Ordre des médecins prendra une sanction mieux appropriée. «J’attends les conclusions de cet organisme avec impatience. Ce n’est qu’après que je saurais si je pourrais commencer à faire mon deuil ou pas.»
Karina Moutia reste profondément traumatisée par son accouchement qui est l’événement le plus pénible qu’elle ait eu à vivre jusqu’ici. «Je devais accoucher par césarienne. Mais on m’a fait accoucher normalement. Du coup, l’enfant a tardé à sortir de mon ventre, par manque d’air, elle a eu une infection au cerveau», raconte péniblement celle qui veut ardemment que justice soit faite dans ce cas.
Par ailleurs, une autre affaire a été référée au conseil de l’Ordre des médecins pour une enquête approfondie. Elle concerne un médecin de l’hôpital Jeetoo qui a été lui aussi suspendu de ses fonctions suite à une enquête interne, souligne le ministère du Travail. Les raisons invoquées : «Exercice de la médecine privée sans autorisation du ministère, et prescription excessive de psychotropes contraire aux bonnes pratiques et à l’éthique médicale.»