Les membres du groupe trouvent leur inspiration au cours de leurs nombreux voyages.
De passage chez nous, le temps d’un concert, la formation nous parle de sa musique, de son futur, et de notre pays.
«Nous ne sommes pas des stars, nous n’avons pas de leaders, il n’y a que notre musique enracinée, d’où le nom de notre groupe.» C’est vous dire l’humilité de la formation Groundation, formation américaine considérée comme l’un des nouveaux emblèmes du reggae, à Maurice pour un concert inédit, donné vendredi. À l’hôtel Mauricia, le chanteur et guitariste Harrison Stafford, le claviériste Marcus Urani et la choriste Kim Powell (d’origine jamaïcaine) nous ouvrent les portes de leur monde musical très riche.
Mais auparavant, les trois tiennent à donner leurs impressions sur notre île qu’ils foulent, ainsi que les six autres membres du groupe, pour la première fois. «Nous découvrons tellement d’endroits lorsque nous voyageons. Ici, nous découvrons qu’il y a des good vibes, et en plus, c’est une île très accueillante, très chouette», lance un Marcus Urani souriant.
D’ailleurs, ces nombreux voyages sont au cœur même de l’inspiration du groupe, qui mélange habilement reggae, jazz, et même hip-hop et rock. «Nous essayons, lors de nos voyages, de trouver la voix de ce pays que nous découvrons. Certes, ce n’est pas facile et c’est fatigant de voyager autant mais, en même temps, le public nous récompense avec son enthousiasme, sa culture, son accueil. Ça inspire», déclare Harisson Stafford.
Les choses semblent aller bien pour le groupe qui regrette toutefois une chose : que le reggae n’ait plus la place qu’il avait en Jamaïque. «Le reggae tient bon en Jamaïque, mais je dois avouer qu’en ce moment, le dance-hall a pris beaucoup plus d’ampleur, à tel point que le reggae est un peu éclipsé», confie la choriste Kim Powell.
Mais le futur de cette musique n’est pas noir non plus, à en croire Harisson Stafford : «C’est vrai que de nos jours, tout sonne comme de la pop. La musique originale est un peu diluée (…) mais je pense que le reggae a encore du chemin à faire, c’est une musique encore en construction et qui, selon moi, va être appelée à grandir encore. Il y a aussi des barrières qu’il faut faire tomber. Par exemple, le rock’ n’ roll n’est pas uniquement attribué aux Beatles. Donc, il ne faut pas penser uniquement à Bob Marley quand il s’agit du reggae. Il faut penser autrement, c’est l’unique façon pour le reggae de s’épanouir en tant que musique.»
Groundation, qui sera aussi ce week-end sur la scène du festival réunionnais Sakifo (auquel participent notamment Manu Chao, La Ventura, notre Menwar local, Ziskakan, et tellement d’autres), semble bien parti pour emmener le reggae vers des sommets…