«Chaque rapport du PRB est venu avec son lot de queues de fer-blanc»
Le rapport Manraj sur les anomalies du Pay Research Bureau (PRB) ne cesse de susciter des réactions diverses. Le président de la State And Other Employees’ Federation (SEF) nous donne son avis sur le sujet.
Les anomalies du PRB continuent à faire des vagues et des fonctionnaires mécontents crient, à qui veut l’entendre, que leurs droits n’ont pas été respectés. Qu’en est-il exactement ?
J’ai l’impression que tout en voulant respecter le deadline de trois mois qui lui avait été imposé, et avec tout ce qu’il avait comme responsabilité, Dev Manraj n’a pu tout gérer comme il se doit. C’est cela qui a fait le bonheur de certaines personnes au ministère des Finances, tout comme dans certains autres ministères, y compris celui des Collectivités locales.
Il est clair, en parcourant le rapport, que certains ont profité de la colère des travailleurs au bas de l’échelle pour faire de bonnes affaires. Je ne vais pas passer par quatre chemins pour dire que l’Errors, Omissions and Anomalies Committee (EOAC) a outrepassé ses attributions et aurait dû se cantonner aux anomalies et aux erreurs. Avec ce rapport, un travailleur qui touche Rs 10 000 n’aura que Rs 222 d’augmentation par mois, alors que celui qui touche Rs 90 000 obtiendra, lui,
Rs 4 000, selon la nouvelle conversion table que le PRB a établie. Depuis quelques années, l’argent destiné aux postes au bas de l’échelle – techniciens et aussi certains professionnels – et qui ne sont pas comblés, est utilisé pour financer le rapport du PRB.
Au ministère de l’Éducation il y a plus de 50 % de vacances dans le corps non enseignant. Les personnes qui y travaillent ne peuvent pas prendre de congé car le ministère est en sous-effectif. C’est la même chose dans d’autres ministères, y compris celui de la Santé. Chaque rapport du PRB est venu avec son lot de queues de fer-blanc. La question de l’extension de l’âge de la retraite, ou encore la pension contributive en sont des exemples concrets.
Même le comité Manraj ne nous a pas épargnés avec l’embauche des trainees qui est devenue une aubaine pour certains. J’ai peur pour l’avenir de la fonction publique. Pour nous, tous les travailleurs sont importants.
Que pensez-vous des agitations autour du paiement de la révision salariale par tranches ?
Suite à la conférence de presse du Premier ministre, la SEF lui a adressé une lettre pour réclamer des explications. Nous avons demandé le retrait de la circulaire du ministère de la Fonction publique qui est en contradiction avec ce qui avait été annoncé. La SEF souhaite un entretien avec le Premier ministre pour éclaircir la situation.
Que pensez-vous de ceux qui disent que les fonctionnaires ne sont jamais contents ?
Aucun pays ne peut fonctionner sans une fonction publique et aucun pays n’est à même de fonctionner sans une fonction publique efficiente. Année après année, les préparations budgétaires ont imposé beaucoup de contraintes sur la fonction publique. Certains, ayant un agenda néo-libéral, veulent sacrifier la fonction publique au profit de la privatisation. C’est le public qui paiera cher ce prix. C’est totalement faux de dire que le rapport EOAC coûtera un milliard de roupies en 2013. Il faut en déduire les 20 % des pensions contributives ayant trait au Family Protection Scheme, ce qui nous amène à Rs 200 millions.
Quelles sont les actions que vous comptez mener dans les jours à venir ?
Nous attendons une réponse du gouvernement. Nous tiendrons une réunion cette semaine au cours de laquelle nous dévoilerons notre stratégie en attendant l’évolution de la situation. Il se pourrait qu’on conteste la circulaire si rien n’est fait du côté du ministère.